Le poème comme théâtre de la cruauté
« Les phénomènes passent, je cherche les lois »
I.Ducasse, Poésies.
De la cruauté, c’est-à-dire sans maquillage et sans gentilleries. Sans fausses confidences ni contorsions conjoncturelles. Donc, je reprends : Melville, Claudel, Lautréamont…Quand Antonin Artaud disait « toute l’écriture est de la cochonnerie », ne signalait-il pas aussi que la poésie avait été dévoyée ?
Il y a eu un théâtre des lois du logos et de l’être. Il y a eu cette origine, Parménide, Empédocle, Homère, Pindare, Ovide.
Appartiennent à la tradition Villon, Dante, Shakespeare, Racine, Hölderlin, Baudelaire, Rimbaud. Mais non la poésie courtoise --- que les surréalistes ont, d’une certaine manière, restaurée. Ni la poésie romantique des coquetteries et pleurnicheries, des sophismes, de la « poésie personnelle », des atmosphères que l’on dit avec des fleurs.
Claude Minière