
"Quand tu vois inutilement des soldats sur la patinoire, tu sais que c'est aux États-Unis".
"Pourquoi ils mettent toujours des soldats comme ça?"

"Parce que les États-Unis ont toujours le besoin de s'aveugler un peu et de se convaincre eux-même que leurs soldats défendent leurs pays héroïquement. La vie est une bataille pour eux et ils aiment se le rappeler. Ils aimerait bien qu'on voit leur soldat comme des héros, mais les vrais héros n'ont jamais besoin de se rappeler aux mémoires, des gens, ils sont des héros, c'est tout."
"...et les deux filles à côté, c'est qui?"
"...des...des plantes de jardin...des filles que tu ne seras jamais j'espère. Des simples corps biens balancés pour faire décoration."

Tout était si loin de nos valeurs à l'image, on se serait cru dans un pays étranger, tellement loin du nôtre. Et pourtant, on est aussi américains qu'eux. Et tout juste voisin. Mais ce type de nationalisme nous est heureusement extraordinairement risible, ce que le déploiement du drapeau n'aura pas toujours été.
En croisière, début janvier, nous quittions Fort Lauderdale et le long de la rive, nous longions de riches maisons de Floride. Des badauds sortaient pour nous envoyer la main. Une femme, sur une luxueuse propriété, où il était facile d'y laisser traîner nos yeux, tellement l'endroit était chic, nous envoyaient la main, accompagnée de ses trois chiens. Soudainement, elle est entrée à la course. Un téléphone qui sonnait, ou quelqu'un à la porte avant, nous disions nous. Et bien non! elle est resortie en trombe pour nous brandir un drapeau des États-Unis qu'elle faisait passer de gauche à droite. Ce qui a fait exploser de rire le groupe de Québécois que nous étions.

"C'est pas le drapeau de la Malaise, ça?"
"Non c'est le drapeau du Liberia!"
Nous, (les Québécois) étions les seuls à nous amuser de la chose. Le ridicule ne gagnait pas les autres passagers, majoritairement canadiens anglais. Ils avaient même de la difficulté, tous près, à comprendre ce qui nous faisait tant rire de la connerie de brandir un drapeau de la sorte. Comme si on devait soudainement être ému, fier, sinon touché positivement du geste. Surtout pas! Et le Canada, depuis Harper, a emboîté le pas, distribuant les drapeaux du Canada gratuitement sous son règne, comme une compagnie de kleenex le ferait par propagande marketing. Voilà la conclusion à laquelle nous sommes venus quand on a vu nos voisins canadiens ne pas réagir au ridicule de madame de la même manière que nous. Ça ne nous dérangeait pas davantage puisque le Canada, pour plusieurs d'entre nous, nous est aussi très étranger.
Les États-Unis, avec une maturité digne d'un enfant de 7 ans, ont ranimé les tensions avec la Corée du Nord qui aime, elle aussi, joueur au coq dans le poulailler mondial.
Ça m'a donné envie de relire la (savoureuse) bd graphique de Guy Delisle Pyongyang.
Avec beaucoup d'humour, et de très adéquates observations, Delisle, excellent bédéiste, nous raconte son passage en Corée du Nord, alors qu'il travaillait à retoucher des films d'animation pour une grande chaîne de télé française.
Il nous fait le portrait de ses hommes qui ne sont que des ombres, les Nord-Coréens, lourdement endoctrinés dans des fabulations complètement absurdes sur la dynastie Kim, sur laquelle sont inventées des histoires qui font passer les menteries de Donald Trump comme de la petite bière.
Mais devrais-t-on les craindre, vraiment?
Ces gens sont mentalement vaporisés.
Un peuple d'enfants, nourris de balivernes.
Reste qu'on avait pas de raisons d'avoir peur non plus des anciens alliés saoudiens.
Je ne voudrais pas habiter Vancouver quand même.
Ils sont, il me semble, trop près des États-Unis et dans l'angle d'un tir nucléaire tout croche de la part de la Corée du Nord.
Comme les États-Unis le deviennent en ce moment.
Que le Canada le devient peu à peu.
Et qu'un certain Québec...bah!
J'ose croire qu'on se respecte davantage.
*Que je vous recommande chaudement, toutes ses BD se lisent souvent en une seule soirée!