Pourquoi ai-je l'air de la Corrida de Francis Cabrel qui me trotte dans la tête ? Un lien à faire avec bullshit, littéralement merde de taureau ? C'est arrivé au moment où j'ai lu le nom de Derrida (p.12), lapsus phonétique peut-être. Est-ce que ce monde est sérieux ?
La voix chaude et grave du chanteur perturbe (si j'écrivais en anglais j'emploierai distrub) ma lecture. Oui, je suis grave distraite et pourtant l'artiste a raison. Est-ce que ce monde est sérieux ?
Le livre est mince. Je pourrais lentement le savourer au lieu d'en faire une lecture flottante. Ça ne loupe pas : je prends tout au second degré.
Que l'auteur justifie l'inintérêt d'entreprendre une bibliographie sent l'enfumage à plein nez et je en suis pas dupe. Cela étant je n'ai pas besoin de liste de références en guise de caution de sérieux alors je l'absous.
Le baratineur et le menteur donnent tous deux une représentation déformée d'eux-mêmes et voudraient nous faire croire qu'ils s'efforcent de nous communiquer la vérité. (p. 64) Harry Frankfurt poursuit : leur succès dépend de notre crédulité.
J'ai envie de m'exclamer merde alors, ce qui justifie le sous-tirre de on bullshit.
Il n'est pas question de la bêtise, mais bien de l'intention de tromper, et le livre tourne essentiellement autour du mensonge et les huit catégories établies par saint Augustin (p. 66) sont utiles à connaitre, pour les repérer.
Car pour qu'on me mente il faut que j'y croit ... Je suis, a priori comme vous, à la recherche de la sincérité et le mot de la fin (du livre) tombe à cet égard comme un couperet.
Le livre est court, intense.
Harry Gordon Frankfurt (né en 1929), professeur émérite à Princeton, est l'un des plus grands philosophes américains. Il avait un écrit cet essai en 1984/1985, et l'avait prononcé lors d’un groupe de travail à Yale.
De l'art de dire des conneries de Harry Frankfurt, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Didier Sénécal, publié chez Mazarine, en librairie depuis le 1er mars 2017