Peter Silberman - Impermanence
Pendant l'écoute de ce premier album, l'introspection est de mise et Silberman la distille avec talent. Les arrangements sont sobres : juste une guitare, une voix incroyable et un silence qui s'infiltre par intermittence. Impossible de ne pas penser à Jeff Buckley sur le morceau d'ouverture de 8 minutes, Karuna, tant pas la guitare, la structure et la voix aux multiples octaves de Silberman. La douceur cotonneuse de New York, dont on a déjà parlé, s'ensuit et on ne s'en lasse vraiment pas. Gone Beyond et Maya ressemblent à deux jolies berceuses. La voix de Silberman s'envolant même à la fin de Maya. La douceur reste de mise sur Ahimsa : " No violence, no violence today " est répété pendant presque la totalité du morceau comme pour ce se rassurer.
Le titre Impermanence qui clôt se solo album semble à part du reste des chansons. Instrumental de plus de 3 minutes, entre acouphène et son aérien à la fois nous rappelle les circonstances de l'écriture de ce disque. Il faut dire que le monsieur a eu quelques soucis d'audition après la dernière tournée de The Antlers, qui l'ont laissé dans une étrange position : dur de chanter quand tu ne supportes même plus le son de ta voix - si belle soit-elle. On est en tout cas ravi qu'il s'en soit remis et que ça lui ait inspiré Impermanence.
En écoutant Impermanence, on a vraiment l'impression que Silberman joue pour nous dans notre salon, sans s'imposer jamais. On a juste envie d'être tout seul sous la couette, à regarder la neige tomber, histoire de se mettre dans l'ambiance. A l'heure où on écrit, il fait trop beau pour que ça colle. Mais tu vois l'idée. En tout cas, Impermanence est indéniablement un très bel album à découvrir maintenant.
Peter Silberman sera en concert au Pop Up ce soir (24 avril) alors un conseil : vas-y ! Tu vas passer une bonne soirée, foi de Toute Ouïe.