Le regard IVRE
Comme nos yeux nous trahissent
Dans ce vent de sable lisse
Notre visage étourdi par la routine
Et vide d’avoir trop vu.
Maintenant qu’il demande le vrai
Hôte antique, il refuse le réel qui fond ses rêves.
Comme nos yeux trahissent nos pensées
Telle une lente jetée d’ancre noire.
Comme tu coules à vouloir trop savoir
Comme tu déverses tout ce que l’on t’a jeté.
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Renaissance
L’infini tourne autour de toi planète en chantier!
Reviens vers nous avec tes secrets oubliés!
Emporte au loin chaque voyage passé
L’intemporelle, chante sa terre dévastée.
Nature des vains ornements du langage
Elle a fermé ses yeux à mer, avec rage
Et tout ce qu’il reste de ton univers
Se reflète étrangement dans les cieux.
Miroir ténébreux de Dame Nature
Tout coule et traverse le temps pur.
Ton sablier d’ocre transcende l’être
Métamorphosant la chose et le néant.
Quintessence du futur et du passé
Dans un nectar: l’ART de recycler.
Zéphir…déjà la Fata Morgana
Fée de la terre, admire ton Aurore.
Et les papiers sales dansent dans le vent
Seuls témoins d’une humanité d’antan.
Protège, vis et soigne tes parents
Terre, enfante le monde de demain.
Sans souvenirs d’une flore acide et désarmée.
Perces les mystères de la science éplorée
Avant que coule ta noire semence dans l’éternité!
À l’origine tout n’était qu’un fruit, une graine, un puit
Terre, eau, air, feu… elle pleure vos mensonges amers!
La vie est un éternel recommencement dans le maillon de la chaîne
Je suis marmotte et je suis lion, et j’aime voir l’eau ruisseler et frétiller Caressant les rayons tout puissant et brûlant, un morceau de blé
Un peu de pluie: Abondance… Cœur de la terre, croix de la vie!
Recommence à chaque fois le rituel naturel créateur…
Oh toi, le phénix des rivières et des champs de pierres.
L’innovateur tu es! Recycle ! Et la terre et l’art survivront!
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Parricide ou le lamento du mendiant
Paris, je te hais, sous les ponts tu m’entraînes,
Tes odeurs nauséabondes me frappent et m’enchaînent
Au grouillement nerveux et superficiel de ton brouillard.
Mis en seine, plumes rouges, cœur noir, dénué d’espoir,
Les touristes novices en perdent leur couleurs,
Après s’être mélangé à la foule parisienne qui écœure.
Paris je te hais , sous les pavés tu attends ma haine
O sacré cœur de Pierre, tu me maudis , je peine
Mais tu ne m’auras jamais Paris, demain, je te fuis
Tes souvenirs ne seront que vitesse et infamie
Ton cadavre gris et hautain , je ne le mangerai pas
Et toi , tu ne vomiras plus tes craintes sur mon corps las
Tu ne feras plus de nous ces pantins sans âmes
Dénaturés, aigris, masqués de cernes et de larmes.
Paris je te hais , sous ton ciel il n’y a pas d’Eden,
Paris je te renie , tu m’étouffe à te croire reine,
Alors que ta tour …Enfer, n’est qu’un mâle
Hanté par mes blasphèmes , tu t’es vengé
Ennemi mal aimé, t’ayant trop souvent
Pansé, mais détesté…Paris l’a tué!
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Autres textes , sur modèles Haïku:
Valse d’une lune absente
Adieu danses inconstantes
Tragédie de l’instant profond
Souffle et flotte le sang blanc
Comme une perle de nacre exilé…
Cratères insolents mais parfaits!
Lyre des muses
Muse des hommes
Ta création abyssale
Se reflète dans les cieux
Constellation éternelle…
De ton destin désiré
Qui n’a jamais eu lieu
Malheur à l’invisible qui éteint…
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Papillon frivole
Des ailes qui tremblent, un destin qui se meurt, me veux tu?
Je rirais quoi qu’il en soit car j’ai peur!Alors le papillon
Soufflera sa joie, du bleu au rose, d’un arc en ciel qu’il n’aura pas
Pour cacher son corps noir,éphémère, il éspère
Encore et toujours que la jeunesse le libère
Des minutes volants les secondes des heures ne passeront pas
Effaçant le dessin merveilleux et léger qui illuminait
Les yeux de Dame Nature , qui elle, ne s’endort JAMAIS!
Le papillon ferme les yeux et laisse tomber l’artifice sur le sol
le corps fermé, les bras glissent semblables à la feuille morte tombée du ciel
Il a perdu l’optimisme des jours pluriels
Encore un battement d’aile, un air rieur , le voilà parti dans des songes infinis.
Erreur, il est un temps au delà des apparences vaines
De la profondeur du réel enfuit de peines.
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Le reve du styx
Une chambre blanche et vide au fond d’un couloir
Une porte est fermée et pourtant tout le monde l’a ouverte
Plusieurs portes sont cachées dans cette porte qui mène à la clé,
Doucement s’entrouve mon corps à la porte devant un nouveau soir
Que je regarde comme s’il était midi, ou le matin par la fenêtre
Lentement je tourne la poignée mais voilà que la porte s’est retournée
La boussole de mon coeur me dit « viens » en me soulevant les mains
Une chambre blanche et vide au fond d’un couloir
Une porte ouverte et pourtant tout le monde l’a fermée
Une porte secrète s’est cachée dans la grande porte qui mène à la vérité
Subitement je ne parle plus , comme mon sang, je ressens un frisson d’art
Que j’ignore comme s’il était trop tôt ou trop tard pour envisager les « peut-être »,
Violemment je cours vers la porte pour attraper la poignée:
C’est une boussole que je tiens dans mes mains ensanglantées,
Aux creux desquelles se cachent mon coeur qui vient juste de s’arrêter.
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Silence
Bruit des eaux, des sourdes âmes qui peinent à être comprises.
Je viens douce à ton attente dans un moment unique.
Infinie dans le ciel et immatérielle à ton invisibilité, ton âme ère.
Dans sa nature hantée, visible et insaisissable à mes paupières floutées;
Musique du néant , des fières âmes qui ne veulent pas être soumises au bruit,
Il vient se présenter à ton absence , muet dans tes espérances.
Enveloppe divine des vains ornements du langage. Il a fermé les yeux.
Et tous se souviennent de ce souffle externe et linéaire sans y songer.
Le son pris dans les vents , des lourdes armes inutiles de la voix grise.
Enchantée, hypnotisée par l’absence , par cette onde qui transcende l’esprit,
ton coeur brise chaque caresse en un onctueux mélange de mouvements inaudibles.
Passe et flotte, sous les règles élémentaires , les yeux brillent.
Ne pas dire. L’instant est calme et serein.
Comme les pensées sont apaisées et voilà qu’elles se reflètent dans le miroir de la nuit,
Par la puissance des soupçons , des suppositions … dans un seul silence.
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Serpentine
La plus fauve des nues
Reine de la terre
La vénéneuse a enlisé ton âme
Et ton coeur ne bat plus.
Il s’est arrêté de fuir
Ses blessures
Serpentine, enlisée…
Ondule telle une fée
Serpentine a Sonné!
Attaché à la liane enchanteresse
A la couleuvre rouge
Que tout le monde connaît et appelle:
« La Brillante des ombres ».
Ta noirâtre lumière s’évade sur le calme lac de ton lit.
Vengeance! A jamais tu cries
Seule vraie vertu de l’Amour
Que de le détruire
Pour mieux le posséder
Cet amant de TOUJOURS
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Ecoutez « Mirage » par Mélanie Romain
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Mélanie Romain est auteure, metteur en scène, comédienne et chanteuse du spectacle poétique et musical « Révélations Chimériques » et auteure, compositeure ,interprete de la création musicale « Alter Echo by euterpiaa » et Mirage écoutable sur Bandcamp sur le compte de l’artiste Euterpiaa. Apres des cours d’art dramatiques à paris et au Conservatoire Royal de Bruxelles,elle continue a se produire sur scène à Paris au Théâtre du Temps et au Theatre du Nord Ouest ,elle participe également à pluisieurs mise en scène en tant qu’oeil exterieur dans divers spectacle de théâtre et concerts musicaux comme « la flûte enchantée » de Mozart de la compagnie « Les planches à musique » elle est ensuite régulièrement publier dans des revues littéraires poétiques telles que » Le capital des mots », « Infusion », »Cabaret » dirigé par Alain Crozier et des revues belges et canadiennes tels que « Corbeau », « Enchantement », « Absinthe », « Nect’Art », elle se produit dans divers scènes ouvertes parisiennes et provinciales (club des poètes,festival « les souffleurs de terre » à Eymoutiers ,le tremplin des Arts dirigé par Yvan Tetelbom,) ainsi que lors de manifestations poétiques internationales à savoir « Rencontre des poetes pour la paix » à la maison de l’Amerique latine à Paris.L’un se ses poèmes « Parricide ou le Lamento du Mendiant » est retenu lors du concours « l’insurrection poétique » organisé par le Printemps des Poètes
Son FB : https://www.facebook.com/melanie.romain1?ref=br_rs