Nous commençons le parcours sur la ligne d'arrivée, au vieux Vélodrome de Roubaix, celle-là même que quelques jours plus tôt le vainqueur de l'une des courses les plus dures au monde avait franchi en héros. On aime le sport où on ne l'aime pas, on les critique ou on les admire, ces sportifs ont comme on dit la foi de s'aventurer pendant de si long kilomètres sur les pavés de ce qui s'apparente plus à une torture qu'à une épreuve sportive. Combien de légendes se sont vautrées sur ces cailloux mal nivelés, combien de roues crevées et de cyclistes tout autant ? Mythique. Aujourd'hui, le vieux Vélodrome accueille l'équipe de rugby locale mais aussi les joggeurs matinaux, les touristes venus fouler le rêve du pied. Au moment où nous nous y trouvons, des jeunes y installent des canapés et des palettes, de quoi armer une sacrée fête. Un lieu ouvert et vivant. Non loin de là, on peut voir le nouveau Vélodrome, le "Stab", du nom de Jean Stablinski, régional de l'étape et à l'histoire caractéristique de la région : fils de polonais, cycliste mais également ouvrier à la zinguerie et mineur à ses heures. Comment ne pas le mettre sur un piédestal alors ?
Ensuite, on remonte la dernière portion du parcours sur laquelle on a scellé des pierres gravées du nom de chacun des vainqueurs depuis 1896 et on s'extasie. Lui ! Et lui ! Et celui-là ! Certains patronymes résonnent plus que d'autres mais on les respecte tous, évidemment. Pour ne pas passer à côté, on visite la ville, aussi. Les abords nous accueillent avec de jolies maisons de briques alignées et fleuries. Certaines rues du centre sont à oublier, mais pour qui est passionné de patrimoine industriel, Roubaix, c'est le pied. Comme le dit si bien Elise, oubliez vos préjugés et foncez vers le Nord, c'est tout le contraire de la région figée dans son passé que vous imaginez !
A une trentaine de minutes de Roubaix et pour boucler la boucle, nous nous retrouvons au départ de la célèbre "trouée d'Arenberg", cette portion pavée complètement destroy de Paris-Roubaix. On y trouve une stèle à la mémoire de Jean Stablinski, des promeneurs, une magnifique forêt, des cyclistes du dimanche mais qui roulent à côté des pavés, faut pas pousser quand même. On est dans le saint des saints. Amateurs de cyclisme ou pas, c'est un endroit où il faut se rendre : 1. parce que c'est mythique, 2. parce que c'est une très belle région, 3. parce que je vous le dis !