L'homme de 40 ans qui
retrouve aujourd'hui son identité de naissance est le fils d'un
couple de montoneros, ces révolutionnaires péronistes qui menèrent
la lutte, souvent armée, contre la dictature de putschistes de 1976, laquelle se justifiait elle-même comme une défense de l'Argentine contre ces mouvements radicalisés.
Elle, Iris Nélida García
Soler, était mendocine. Le père s'appelait Enrique Bustamante (il
appartenait donc probablement à une famille qui avait joué un grand
rôle à l'époque révolutionnaire du début du 19ème
siècle). La jeune femme était enceinte de trois mois lorsque le
couple fut arrêté hors de toute procédure légale et conduit dans
un centre clandestin de détention et de torture. Des témoins
survivants se souviennent de les y avoir vus. Elle a accouché en
juillet 1977 d'un petit garçon qui lui fut aussitôt retiré, comme
ce fut si souvent le cas dans ces circonstances. Les deux jeunes gens
ont disparu à la suite de leur arrestaztion et on n'a toujours pas connaissance de ce qui leur
est advenu.
Leur fils est lui-même
père de deux enfants et vit en dehors de Buenos Aires. Ce sont les
seules informations données par l'association Abuelas de Plaza de
Mayo qui a seulement ajouté qu'il était en train de prendre contact
avec sa famille biologique. Une tante, proche de l'association, a
exprimé sa joie immense à l'annonce de la nouvelle.
Il est probable que
Abuelas de Plaza de Mayo donnera son habituelle conférence de presse
dans la journée de demain, lundi.
Página/12 est le seul
quotidien ce dimanche à faire écho à la nouvelle. Le reste de
l'actualité argentine est dominée par les incidents violents qui se
sont passés dans la province de Santa Cruz où la gouverneure,
Alicia Kirchner, sœur de l'ancien président, feu Néstor Kirchner,
est en difficulté économique depuis de nombreux mois et se verrait
refuser l'aide fédérale à laquelle la province a pourtant droit
comme n'importe quelle autre.
Il faut noter que les ambassades d'Argentine en France et dans d'autres pays d'Europe continuent la campagne de sensibilisation, lancée sous la mandat précédent, sur le thème des enfants volés et reçoivent les personnes, nées à l'époque de la dictature militaire de 1976-1983, et qui auraient des doutes sur leur origine biologique.