Les indicateurs de personnalités, comme le MBTI, nous montrent que nous avons tous une préférence et une facilité naturelles soit pour la vision globale, soit pour la perception des détails. A la vue d’un même paysage, certains sont sensibles aux perspectives et à l’ambiance qui s’en dégage quand d’autres remarquent d’abord une tour bleue et une piscine.
Ces préférences peuvent malheureusement devenir des biais cognitifs et nous enfermer dans une vision limitée de notre environnement. Si nous ne sommes pas vigilants, nous avons tendance à nous entourer de personnes qui partagent la même préférence. Cela nous rend les échanges plus aisés puisque nous partageons le même point de vue.
Petit à petit, les uns tendent à penser que la vision globale est indispensable pour donner le cap à l’entreprise et aligner ses objectifs. Ils négligent les détails perçus comme peu importants et n’entendent plus ceux qui s’y attachent.
Les autres sont convaincus que ce sont des détails de design ou de processus qui différencient un excellent produit ou service. Ils se demandent pourquoi d’autres privilégient la vision globale dans un environnement aussi changeant et imprévisible.
Pour un entrepreneur, ces biais cognitifs peuvent être fatals. Guy Kawasaki, dans son livre L’Art de se lancer 2.0, prend l’image du microscope et du télescope pour illustrer ces biais, mais aussi ce qu’ils peuvent nous apporter :« Lors de la phase microscope, on recherche la pondération, le retour à l’essentiel, et à se concentrer sur les résultats financiers à court terme. Des experts amplifient chaque détail, chaque point, chaque dépense et réclament des prévisions, des études de marché et une analyse de la concurrence.
Lors de la phase télescope, les entrepreneurs rapprochent l’avenir. Ils rêvent au prochain truc génial, ils changent le monde et les suiveurs s’en mordent les doigts. On gaspille des sommes insensées, mais des idées folles prennent corps et le monde va de l’avant.
Quand les télescopes sont au travail, tout le monde est astronome et le monde est plein d’étoiles. Quand ils ne le sont pas, on ressort les microscopes et le monde est plein de défauts. La réalité est que les entrepreneurs ont besoin à la fois des microscopes et des télescopes pour réussir ».
Pour limiter ces biais et tirer parti de la vision qui vous est moins spontanée, entraînez-vous à identifier les préférences de votre entourage et assurez-vous d’avoir des équipes qui comportent ces deux profils. Repérez les avantages que présente la vision qui vous est la moins facile : quels angles morts vous permet-elle d’éviter ? Enfin, assurez-vous d’aller suffisamment chercher les autres visions !