Expédition 48°Nord : les pieds toujours sur l’eau, la tête déjà aux Antilles !

Expédition 48°Nord : les pieds toujours sur l’eau, la tête déjà aux Antilles !

Voilà bientôt 6 mois que Jean Gabriel Chelala « pédale » dans le cadre de son « expédition 48°Nord ». Un tour du monde inédit qu’il compte réaliser uniquement à la force humaine, sur terre comme en mer. Pour réaliser son défi, il s’est élancé depuis Notre Dame de Paris le 13 janvier dernier, et il a, dans un premier temps, réalisé  plus de 2.000km à vélo pour atteindre le Sud du Portugal. Le 7 mars dernier, il a embarqué à bord de son cyclomer, un bateau de 7,50m propulsé à l’aide d’une hélice actionnée par un pédalier pour traverser l’Atlantique. L’aventurier a désormais parcouru près de 3.500 milles nautiques (6.100km) et poursuit son avancée vers le nouveau continent.

Depuis son départ des îles Canaries, il y a plus de 2 mois, où il avait fait une escale forcée pour des raisons techniques, il vit en autonomie complète et en totale solitude à bord de son frêle esquif. La solitude et une météo très calme ont entamé, à un certain moment, le moral du marin pédaleur qui ne s’attendait pas à voir « une mer aussi plate que le Lac de Genève en plein océan » sur laquelle il n’arrivait pas à réaliser les moyennes escomptées avant le départ, même avec beaucoup d’effort. Il a connu la monotonie des journées, le repli sur soi qui fait un peu perdre la tête, … qui rendent lunatiques les marins. Après cette longue phase éprouvante, les premières terres antillaises feront leur apparition très prochainement. L’aventurier souhaite saisir l’occasion pour faire une halte qui lui permettra d’effectuer quelques contrôles techniques et physiques tout en savourant le plaisir de retrouver la chaleur humaine qui lui a tant manqué durant cette traversée. C’est certainement sur l’île de Saint-Martin qu’il compte faire une halte méritée. « Ce matin, Jean Gabriel est à 280 miles nautiques (520km) de Saint-Martin. Sur les 72 dernières heures, il a maintenu une moyenne a 3,1 nœuds, on peut donc espérer le voir débarquer au mieux à partir de dimanche car à priori il ne devrait pas ralentir voir même accélérer, ... » prévient Mayeul Riffet, navigateur émérite et routeur de l’expédition 48° Nord.

cliquer sur l'image pour suivre le parcours quotidien de Jean Gabriel Chelala.

D’ici 24 heures, le jeune franco-libanais devrait passer la longitude de l’île de la Barbade, l’île la plus à l’est de l’Arc Antillais. Cette ligne d’arrivée marquera la fin symbolique de la traversée de l’océan, ce qui ne signifie pas pour autant que sa transatlantique est terminée. Il lui restera en effet à rejoindre Jacksonville sur le continent américain avant d'entamer une troisième étape à vélo sur les 5 phases que comporte l'éxpédition 48°Nord. Son parcours est déjà qualifié de belle performance dans le milieu nautique et Guy Saillard, architecte du cyclomer,  souligne la perfection de la trajectoire. « Je crois que nous avons rarement vu, en tant que navigateurs, une courbe aussi parfaite entre les Canaries et les Antilles, bravo Jean Gab ». 

En franchissant cette ligne imaginaire de la Barbade, Jean Gabriel Chelala, 27 ans, devient le plus jeune homme à réaliser une transocéanique à la force humaine et surtout le premier à oser entreprendre une telle expédition avec si peu d’expérience maritime. Le jeune aventurier, féru des voyages au long cours et d’alpinisme était effectivement un novice de la haute mer. « J’ai toujours cru en mes capacités à entreprendre cette traversée parce qu’il me semble aussi important de se connaître soi-même que de connaître la mer, surtout dans ce type de transocéanique à la force humaine et sur ce type d’embarcation. Connaître ses limites, ses atouts et ses faiblesses, ... est quelque chose d’essentiel que j’ai appris au fil de mes précédentes expéditions. Croire en soi, croire que l’homme est capable de beaucoup de choses, croire que rien n’est impossible, ... ces convictions m’ont sans doute poussé à persévérer. C’est cette idée maîtresse que je défends à travers mon expédition 48°Nord ».

Savourant ces derniers jours en mer avant de pouvoir à nouveau marcher sur la terre ferme, Jean Gabriel reconnaît avoir une forme olympique.  « Tout se passe bien, je ne me sens pas fatigué, je ne ressens aucune douleur et j’apprécie d’avoir retrouvé une mer agitée que je trouve plus agréable et plus envoûtante que le calme absolu que j’ai connu, il y a quelque temps. La lune est encore très visible dans le ciel et je la regarde tous les soirs en imaginant que d’autres personnes, en France ou ailleurs, peuvent la contempler en même temps que moi. De cette manière, je me sens plus près des hommes et plus près du monde ».

Barbu, amaigri mais superbement bronzé après deux mois passé en pleine mer, l’aventurier des temps modernes pourra d’ici une petite semaine, faire partager avec plus de détails le récit de son extraordinaire aventure océanique.

L’expédition 48°Nord, 30.000km à parcourir à vélo et en cyclomer.

13 janvier 2008 : départ de Paris
7 février 2008 : arrivée à Lagos au sud du Portugal après avoir parcouru plus de 2.000kms à vélo
7 mars 2008 : départ de Sagres (Portugal) en cyclomer en direction de Jacksonville (Etats-Unis) 4.000 miles nautiques (6.500km) à parcourir
21 mars 2008 : escale technique à Safi (Maroc) suite à des problèmes de communications satellites
12 avril 2008 : nouveau départ de Safi (Maroc) en cyclomer
21 avril 2008 : escale technique à Punta Mujeres (Iles Canaries) à cause du safran arraché
27 avril 2008 : nouveau départ des îles Canaries en cyclomer
Arrivé à Jacksonville, Jean Gabriel devra remonter sur son vélo jusqu’en Alaska (8.000km), puis en fonction de la saison, ce sera la traversée du Pacifique en direction de la Sibérie (2.200 miles nautiques soit 3.500km) et une dernière étape à vélo (10.000km) le ramènera dans la capitale française.