Petit détail amusant, quand on clique sur le site Viamichelin, il vous demande votre langue. En face de votre drapeau, se trouve la ou les langues usuelles :
français, deutsch, italiano pour le drapeau suisse.
En face du drapeau marial de l'Union européenne : english...
Pour un grand groupe du CAC40, les suisses ont le choix d'avoir trois langues. Les "européens", eux, sont à la toise unique. La vérité sort de la bouche des commerçants...
Sur le même sujet, en moins drôle, une sélection d'articles sur Communautarisme.net, très bon site sur les dérives du communautarisme, comme son nom
l'indique - je recommande l'abonnement à leur lettre d'information.
Le premier, Langues régionales et identité nationale, par Daniel Lefeuvre, professeur d'histoire contemporaine, Université Paris VIII-Saint-Denis, rappelle "la filiation d'un arrêté vichyste du
12 décembre 1941, qui autorisait l'enseignement facultatif des « parlers locaux » dans les écoles primaires".
Quelques chiffres : "Au cours de l'année scolaire 2001-2002, 252 858 élèves, tous niveaux confondus, ont suivi un enseignement de ce type. Ils étaient 404 351 en 2007-2008, soit une hausse de
60 %.
Ainsi, non seulement ces langues ne paraissent pas menacées, mais encore, contrairement à ce qu'on veut faire croire, la République a mis en place un dispositif d'enseignement leur donnant une
vigueur nouvelle."
L'amendement est donc inutile pour favoriser l'enseignement des langues régionales, qui se portent déjà fort bien.
En réalité, l'amendement est là pour préparer l'adhésion à la charte européenne des langues régionales et minoritaires. Charte qui précise "de manière la plus nette, que les langues régionales ou
minoritaires en question définissent des « groupes » au sein de la nation, distincts « d'autres groupes du même État pratiquant des langues différentes. »
[article 7, alinéa 1, paragraphe « e »)."
Beurk et rebeurk donc.
Autre papier, de François Taillandier cette fois-ci.
Bonne question : "Donnera-t-on demain au basque, au catalan, au breton ces heures d'enseignement, ces postes que l'on s'obstine à retirer au latin et au grec deux langues anciennes qui
constituent le socle historique et culturel de la maison Europe ? Faut-il constitutionnaliser le grec et le latin ? Si l'on veut aller par là, ils le mériteraient bien autant."
Autre conséquence rappelée par Taillandier, de la politique ethniciste promue par l'Europe. S'il faut compter les groupes distincts en fonction de leurs langues, "ll faut savoir que les
idéologues de cette tendance font leurs comptes (tant de Basques, tant d'Auvergnats…) et n'hésitent pas à mettre les juifs à part."
Même registre finalement, un article sur un championnat d'Europe de football pour « les minorités linguistiques et les nations sans Etat » : l'Europeada. Les "allemands de Pologne" y ont battus
les "allemands de Hongrie" 4 à 0. Les Occitanians ont été battus par les Sorbs (?). Tout ça pue
à plein nez. C'est naturellement co-organisé par l'Union Fédéraliste des Communautés Ethniques Européennes, avec les encouragements du Président du Parlement européen, Hans-Gert Pöttering, qui a souligné dans une lettre au comité d'organisation le « rapport particulier » que le
Parlement européen entretient avec le « dialogue des cultures » et « la protection des minorités nationales dans des sociétés majoritaires ».
Rappelons que c'est ce Parlement qui est censé représenter une avancée démocratique de l'Union...
Et puis, en archive de Communautarisme.net, je tombe sur cette brève : le Conseil régional d'Alsace, en
2006, a fait passer son site internet en region-alsace.eu, pour être "fidèle en la démarche des fondateurs de l'Europe,
Jean Monnet et Robert Schuman, [...] dans une démarche de construction européenne du quotidien. "
Deux ans après, le site alsacien promeut « l'Alsace dans l'Europe gothique»
:
L'Europe gothique, en effet. On y va tout droit ?