Omniprésent, et parfois malmené, le " mot " est le corollaire naturel de la politique. Fort de son slogan historique " le poids des mots, le choc des photos ", Paris Match a lancé en association avec quatre universitaires, un outil d'analyse textuelle des discours politiques.
L'outil développé est capable de compter, de classer et d'attribuer différents indices statistiques aux cinq principaux candidats à la Présidence de la République. Autrefois réservées aux experts, ces mesures sont maintenant accessibles en ligne directement sur nos devices. Il convient de ne pas oublier qu'il s'agit d'une analyse quantitative et non pas qualitative, or un terme peut être chargé positivement comme négativement.
Quels enseignements tirés de cet outil ?Comme toujours, le débat présidentiel est d'abord franco-français : la "France", le "pays", les "Français" se hissent aux trois premières places des substantifs les plus employés et dessinent l'horizon avant tout national d'une campagne présidentielle. Les verbes d'action sont logiquement aussi très présents.
Par contre, à la différence des précédentes élections, aucun thème central structure cette campagne comme ont pu l'être la fracture sociale en 1995, l'insécurité en 2002, le travail en 2007 ou l'identité nationale en 2012. Le climat particulier dans lequel se déroule cette élection présidentielle y est sans doute pour beaucoup. Cette élection n'a rien de normal et on le retrouve aussi dans les discours.
Le réflex pour les candidats est alors d'investir fortement dans les valeurs refuges de leurs familles politiques afin de préserver une base électorale face à l'extrême volatilité mise en évidence par les études d'opinion. N'hésitez pas à consulter l'étude valeurs réalisée par Wellcom et Viavoice, riche en enseignements sur les valeurs perçues des candidats par les Français.
Sans être l' alpha et l' omega, de l'analyse politique, cet outil permet de mettre en évidence l'absence de certaines thématiques et la surreprésentation d'autres, dans les discours de tel ou tel candidat. Les discours, appelant à l'action publique, doivent être lus avec leurs pleins et leurs creux.