Y-a-t’il un mystère Michael Borremans ?
Art contemporain, artiste peintre, étude critique | Publié le 6 mars 2017 par Thierry Grizard.
Tableau et « veduta ».
Michael Borremans veut que la tableau —cadre ouvrant sur une perspective, un point de vue, une fenêtre— soit un noeud, quelque chose qui arrête le regardeur et suspend l’attention en subjuguant l’entendement. Le tableau doit donc être selon lui une fenêtre miroir qui boucle sur elle même.
La rhétorique du tableau.
Le paradoxe est que cet effet est obtenu par le truchement d’un jeu intellectuel qui consiste à rechercher —pour parler moderne et non surréaliste— la disruption. Il pourrait donc y avoir chez Michael Borremans dans l’évident héritage surréaliste entre autres belge, (Magritte le disruptif par excellence, Delvaux l’étrange et la banalité du quotidien, etc.), un jeu conceptuel sinon littéraire. Comme dans le surréalisme pas de narration ou de discursivité mais un télescopage en un moment unique. Cependant avec Michael Borremans on sent bien que cette perpective de lecture est franchement insuffisante, et que par ailleurs l’artiste belge s’en méfie plus que très probablement.
Le temps arrêté du tableau chez Michael Borremans.
Pas vraiment de narration donc mais un moment disruptif qui se situe dans une suite d’évènements, dans une discursivité rompue. On est décontextualisé. Toutefois, si il n’y souvent pas de fil temporel ou de topos, il y a presque toujours une action suspendue ou le résultat incongru d’événements improbables.
Le sens c’est peindre.
L’idée évidente est donc de suggérer du sens en le laissant en suspend. On peut supposer qu’en réalité il n’y a pas de sens du tout à cet agencement pictural. La finalité c’est de peindre —comme Velasquez ou Zurbaran— un agencement pictural qui en prétendant offrir un sens veut vous capter au sein de cette fenêtre même du tableau, dans sa nécessité intrinsèque.
La pensée du tableau.
Gerhard Richter dit de la peinture qu’elle «est une forme de pensée ». Le sens nodal qui se dérobe dans les « veduta » de Michael Borremans ont de toute évidence leur propre nécessité sous forme de rébus théâtral et conceptuel plus ou moins malicieux sinon pervers.
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Thierry Grizard | Artefields.
Webmaster et auteur.Artefields, couvre à travers un fil d’actualité fourni et quotidien l’ensemble des expositions d‘art contemporain à Paris, en France et pays francophones, mais aussi les grands évènements internationaux. Les champs d’intérêts sont essentiellement, toujours dans le registre de l’art contemporain, les arts plastiques, en allant de la peinture aux installations en passant par la sculpture. Nous nous efforçons également de découvrir ou soutenir d’un point de vue rédactionnel de nouveaux talents. Les articles de fond, ou analyses tentent de prendre un peu de distance relativement à l’actualité artistique afin de mieux éclairer cette dernière. De nombreuses galeries d’images sont à la disposition du lecteur qui pourra se faire une première idée du travail des artistes concernés. La ligne éditoriale ne se veut néanmoins pas exhaustive et revendique une part inévitable de subjectivité.
ARTEFIELDS | Art sighting !Partager cet article
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