Vasco Ascolini. Obscurité et révélation.
Exposition/Photographie. Le 12 mars 2017 | Par Thierry Grizard.
Vasco Ascolini | Persistenze.
Vasco Ascolini fait l’objet d’une exposition personnelle à la galerie Claude Samuel.
Il s’agit d’une partie plus personnelle du travail du photographe italien, en tout cas plus conceptuelle. En effet, on connait de son travail davantage les prises de vue de théâtre ou de sculptures et autres œuvres d’art. Dans ces séries le photographe se démarque par des cadrages où le clair et l’obscur sont valorisés dans des plans nettement étagés.
L’autre particularité de ce travail est la manière dont les axes de prise de vue font penser à des mises en perspective cinématographiques. En effet, la mise en situation des œuvres avec le lieu et la lumière du moment évoque fortement le principe de la caméra subjective.
La chambre noire de Vasco Ascolini est comme l’oeil d’un visiteur flânant dans des espaces et des heures désertés du public ou qui lui sont habituellement inaccessibles.Persistenze
Dans cette exposition intitulée « Persistenze » rien de tout cela. Très peu de cadrages larges permettant d’apprécier l’espace. Beaucoup d’obscurité. Et des images dont le plan de représentation est griffé, altéré et marqué en post-production. Vasco Ascolini reprend donc certaines de ses photographies de commandes ou de nouvelles et les retravaille. En effet, par des interventions ultérieures à la prise de vue, il effectue un travail qui peut paraître paradoxal. Le paradoxe réside en ceci qu’il estompe, plonge ce qui était en pleine lumière dans l’obscurité en intervenant sur le « révélateur » photographique qu’il soit chimique ou numérique. Par ailleurs, il griffe, altère, détériore la surface « exposée » pour mieux noyer le « sujet » de la prise de vue.Dés lors il apparait que dans cet aller-retour de l’éloignement par le travail de post-production au dévoilement final que le véritable objet de ces photographies n’est autre que ce qui persiste réellement après l’ex-position de la surface sensible. Vasco Ascolini semble vouloir nous dire que le sujet de ces photos là n’est pas seulement la reproduction mais aussi et surtout peut-être la persistance de ce qui a imprégné l’oeil, puis la pellicule. Le titre de l’exposition est donc particulièrement pertinent: « Persistenze ». Qu’est-ce qui a été véritablement dévoilé et qui persiste de cet instant ou le déclencheur a laissé la lumière pénétrer brièvement dans la chambre noire.
Vasco Ascolini, Persistenze.
Du 9 mars au 9 avril 2017Galerie Claude Samuel.
Photographie et Pandora.
Thomas Ruff. Le beau simulacre de la photographie.
Araki, mythologie de l’intime.
Gerhard Richter et la photographie.
Francesca Woodman, de l’ingénuité.
Carla van de Puttelaar.
©Vasco Ascolini.
Courtesy galerie Claude Samuel.
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Thierry Grizard | Artefields.
Webmaster et auteur.Artefields, couvre à travers un fil d’actualité fourni et quotidien l’ensemble des expositions d‘art contemporain à Paris, en France et pays francophones, mais aussi les grands évènements internationaux. Les champs d’intérêts sont essentiellement, toujours dans le registre de l’art contemporain, les arts plastiques, en allant de la peinture aux installations en passant par la sculpture. Nous nous efforçons également de découvrir ou soutenir d’un point de vue rédactionnel de nouveaux talents. Les articles de fond, ou analyses tentent de prendre un peu de distance relativement à l’actualité artistique afin de mieux éclairer cette dernière. De nombreuses galeries d’images sont à la disposition du lecteur qui pourra se faire une première idée du travail des artistes concernés. La ligne éditoriale ne se veut néanmoins pas exhaustive et revendique une part inévitable de subjectivité.
ARTEFIELDS | Art sighting !Partager cet article
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