Le CAPC consacre une rétrospective dans toute la ville au collectif bordelais Présence Panchounette, mêlant contestation et humour. Décapant.
Valises customisées, frigo skieur, nains de jardins omniprésents, ostentation graveleuse de slips kangourous, têtes de cerfs détournées, photo d'un Jean-Pierre "pas peint"... Il y a un peu de tout ça et beaucoup plus dans le travail des bordelais Présence Panchounette exposé dans 14 lieux bordelais. Actifs de 1969 à 1990, le collectif d'art contemporain sévit donc à nouveau dans la capitale girondine au terme d'une décennie de polémiques. "Réaliser une rétrospective de ce mouvement devenait obligatoire. A l'époque dans les années 70, les six bordelais formulaient une critique très pertinente sur l'avant-garde : ils moquaient par exemple les monochromes qui s'inscrivaient dans une tendance bourgeoise. Mais aussi à l'encontre du CAPC : en réalité, ils ont toujours tenu des propos anti-institutionnel", note François-Robert Guillemeteaud du CAPC. Pas rancunière pour un sou, Charlotte Laubard, l'actuelle directrice a permis la réunion du collectif, aujourd'hui décimé dans toute la France. Et de leurs oeuvres appartenant à la fois à des collections publiques et des particuliers. Le résultat ? Un Bric à brac gigantesque d'objets de la vie quotidienne contre la société du spectacle mêlant affiches volumineuses, concepts sur plaques d'immatriculation, John Wayne Dada, des cartons de mendiants et même un ring ou s'affrontent des escargots géants. "Frédéric Roux, un des intellos du groupes a pratiqué la boxe. De la même façon, ils revendiquaient une attitude terroriste à travers leur activité de distributeurs de tracts", précise encore François-Robert Guillemeteaud. Certains attendent la mort pour avoir les honneurs. D'autres, comme Présence Panchounette, 18 ans. L'âge de la maturité ?
Carine Caussieu.
Expositions hors les murs à la librairie la Mauvaise Réputation, MC2A, Musée des Arts décoratifs, espace Saint-Rémi, Jardin public... jusqu'au 14 septembre , entrée libre. Exposition parallèle "Less is Less, More is More, That’s All", dans la nef du CAPC