Annick et sa fille Alice
Les couleurs de l'autisme est une initiative pour faire connaître et briller les différentes couleurs, toutes uniques, de l'autisme, pendant le mois d'avril. Voici les couleurs d'Alice, la fille d'Annick Langlois.
La couleur d’Alice
Alice, fillette autiste incroyable de neuf 9 ans, muse de sa maman, il va sans dire, véritable perle aux yeux de ceux qui gravitent autour d’elle, mérite de nombreux éloges, ne serait-ce que pour tenter de s’adapter quotidiennement à un monde qui ne lui renvoie malheureusement que si peu d’écho…
Une palette de couleurs
Mon enfant est une palette de couleurs infiniment large, tout comme le spectre qui l’habite. Nuit et jour. Jour et nuit. Le Spectre de l’autisme. Lumineux et sombre. Aussi vaste que le ciel qui surplombe nos têtes, aussi impétueux que le torrent qui nous transporte d’une rive à l’autre, sans même nous laisser le temps de reprendre notre souffle. Les couleurs d’Alice sont singulières et, lorsque je l’observe, la sensation, sans cesse renouvelée, de découvrir un nouveau paysage naît en moi. Ma fille est une vaste étendue de terre sauvage, mais fertile où tout reste à défricher afin d’atteindre ce qu’elle a de plus beau à offrir; elle, tout simplement. Et c’est ce qui est merveilleux. Si les autistes semblent souvent se révéler comme des êtres rigides, la réflexion est questionnable lorsque je regarde mon enfant et vois où elle peut m’emmener, sans même prononcer un seul mot.
Alice, artiste-peintre de nos existences
Alice est une artiste-peintre qui colore nos vies jour après jour, en passant du rouge flamboyant au bleu glacial. Tout en contradiction. Son intensité se dépeint en une panoplie de teintes entre ces deux dominantes et tenter de la diluer relève de l’impossible. Des demi-mesures avec elle, il y en a peu! Si son incontestable joie de vivre, son magnétisme, sa chaleur humaine et sa candeur vont de l’orangé clair au rouge cerise, en passant par le jaune citron vivifiant, son impatience, son anxiété, ses incompréhensions et sa crainte toujours grandissante de se voir imposer de la nouveauté se traduisent inévitablement par toutes les nuances de bleu-violet qui finissent par marquer sa peau…
Surmonter l’insurmontable au quotidien
Le corps de mon enfant qui se fait violence. Sa tête sur toutes les surfaces, son poignet sous ses dents, son visage sous son poing… et la souffrance dans mon cœur d’assister, impuissante, à cette routine troublante qui revient inlassablement, puisqu’Alice possède peu de mots pour décrire tout ce qui l’envahit, allant du simple bobo à l’émotion étrange d’être triste.Si l’autisme fait naître des génies qui détiennent la capacité de voir les chiffres en couleurs, il fait également naître des enfants qui tentent chaque jour de surmonter l’insurmontable, ne serait-ce qu’en posant le pied dans une école et, à mon sens, sans dénigrer aucunement le talent de certains, il serait primordial de le souligner davantage, de le reconnaître publiquement, pour inciter les gens à changer leur mentalité et, ainsi, voir cette réalité sous un autre angle. Parce qu’aujourd’hui, pratiquement chaque individu côtoie de près ou de loin une boule de couleurs qui s’est vu apposer l’étiquette de TSA.
Finalement, en ce qui me concerne, l’autisme n’empêche pas le bonheur; il le décuple tout simplement, à chaque infime réussite. Et pour ça, il se doit d’être dévoilé au grand jour afin d’en percevoir toutes ses nuances.
Annick, 35 ans, maman d’Alice auteure du livre L'autisme, main dans la main
Et vous, quelle est votre couleur?
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Nous remercions Valérie Bouchard, deMinimo motivation ludique, pour le logo etDominique Gingras pour la révision linguistique