D’abord parce que Diary of the dead, comme son titre l’indique, est d’abord un journal, et qu’il ne semble pas aspirer à atteindre des sommets de terreur. Presque plus sociologique qu’horrifique, le propos donne lieu à quelques saynettes bien senties, établissant notamment un parallèle pas trop lourdingue entre la zombitude et l’immigration, mais il est difficile de se contenter de cela lorsqu’on était venu pour flipper un peu au contact de ces êtres inanimés dont la seule vision suffit souvent à provoquer un terrible malaise. Si leurs films n’étaient pas totalement convaincants, Matt Reeves et le tandem Balaguero – Plaza avaient su exploiter le format « vidéo amateur » pour faire entrer le spectateur dans une aventure en temps réel intrigante et assez scotchante. Romero, lui, nous rappelle qu’il n’est plus si jeune, et semble découvrir sur le tas l’existence de téléphones équipés de la vidéo, et même des simples caméscopes. Il fait joujou avec les formats sans que cela n’apporte grand-chose. Et l’on trépigne de frustration face devant un film ennuyeux mais qui n’aurait pas eu besoin de grand-chose en plus pour séduire.
Reste que Diary of the dead est plus recommandable que le très pesant Land of the dead, qui était plombé par une interprétation pataude et des métaphores aussi peu fines. C’est en fait lorsqu’il part en digressions que le film de Romero se fait le plus plaisant : quelques anecdotes croustillantes à propos des zombies viennent nous rappeler que ce mec-là n’est pas n’importe qui, qu’il a toujours une plume et qu’il peut encore nous surprendre à l’avenir. Pas trop appuyée, délicieusement froide, une conclusion laconique et un peu dégueulasse nous apporte un regain d’espoir pour l’éventuelle suite de sa filmographie.
4/10