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Colombie : 90% de la population à Mocoa n’a accès ni à l’eau ni à l’électricité

Publié le 18 avril 2017 par Cmasson

« Nous ne pouvons pas rester chez nous, nous devons dormir dans les refuges ou chez nos voisins dont la maison n’a pas été trop endommagée. Le mur de leur véranda s’est totalement effondré, ce qui a permis à l’eau de s’écouler, alors que notre maison a été totalement inondée », déclare José Ignacio Arcos, l’un des habitants du quartier El Carmen, affecté par la catastrophe.

Le nombre de victimes et l’ampleur du désastre ne cessent d’augmenter. Au moins 28 quartiers ont été touchés, et 273 personnes ont trouvé la mort, mais ce chiffre est en réalité beaucoup plus élevé, puisque les victimes des zones rurales n’ont pas été prises en compte dans le recensement officiel. Plus de 34 700 personnes sont toujours privées d’électricité et d’eau potable, à la suite de l’effondrement des 3 aqueducs principaux de la ville. Les besoins prioritaires de la population restent l’accès à l’eau potable et aux aliments de base.

Action contre la Faim a envoyé une équipe d’urgence sur place, afin d’acheminer de la nourriture, des kits d’eau et d’hygiène dans les centres d’accueil des personnes déplacées. Une psychologue d’Action contre la Faim est également sur place pour apporter un soutien psychologique dans les centres.

Des centres de transit sans eau ni nourriture

Action contre la Faim a été la première organisation humanitaire à venir en aide à plus de 2300 personnes évacuées dans les 15 centres d’accueil temporaires de Mocoa. Nos équipes ont distribué des couvertures, des matelas, du matériel de nettoyage, des réservoirs et des filtres d'eau. Aura Mosquera, cheffe de base d’Action contre la Faim à Putumayo tire la sonnette d’alarme sur le fait que l’aide n’est pas suffisante. « Le manque d’eau, de nourriture et de produits d’hygiène dans les centres d’accueil pousse certaines personnes à rester eux chez plutôt que dans les centre, malgré les dégâts ».

Etant données l’ampleur et la complexité de la catastrophe, l’aide nationale n’est pas suffisante pour toutes les victimes. Les réseaux de solidarité locale et l’aide humanitaire complètent les besoins. « Ce sont les voisins qui accueillent de nombreuses familles dans leurs maisons. Mais ces personnes-là n’étant pas recensées, elles ne sont donc pas prises en compte pour l’aide », affirme Aura Mosquera. Dans certains quartiers, les populations s’organisent et préparent des repas. Nos équipes ont distribué de la nourriture pour une semaine à près de 300 personnes dans l’une des communautés du quartier El Carmen.

Les moyens d’existence de la population fortement menacés

Nos équipes ont également évalué les besoins des populations sur le terrain. Les moyens de production agricole ont fortement diminué à la suite de la catastrophe. « L’une de nos préoccupations principales après la réponse d’urgence est d’identifier la manière dont les moyens de subsistance des populations ont été affectés, ce qui peut avoir de graves conséquences sur le long-terme » souligne Mosquera. 


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