Petit rappel si vous ne connaissez pas encore El Comunero : Tomas Jimenez (petit fils d’un guerillero) membre du groupe l’Air de Rien s’est entouré de musiciens, potes, de plusieurs groupes de la scène alternatives françaises (Hurlement de Léo, Elektric Geïsha…) afin de redonner une deuxième jeunesse aux chants de lutte espagnole. Des chants révolutionnaires, des chants anti-fascistes, anti-franquistes, des chants de la lutte ouvrière. Un vent contestataire, un souffle de liberté nous gonfle les poumons lorsqu’on entend ces quelques accords de guitares. Plus que des chansons, ce sont des hymnes qui ont traversé les décennies et qui ont marqué l’histoire.
Sur SON DE LA BARRICADA on peut naturellement faire les mêmes remarques qu’avec SIGUE LUCHANDO. Si vous maitrisez l’espagnole, vous aurez plus de plaisir à écouter tous ces titres. N’empêche qu’il y a quelque chose de tellement communicatif qu’on apprécie ces chansons même si on ne pige pas tout. Vous avez peut-être déjà fait l’expérience en voyage ; vous rencontrez quelqu’un qui ne parle pas la même langue que vous, mais un regard et un sourire suffisent largement pour sentir la bonté chez l’autre. Ben là, c’est pareil. Et certains titres parlent d’eux-mêmes : « El Pueblo unido jamás será vencido ». Pas besoin d’être un génie ou d’un traducteur.
Il y a quand même quelques spécificités sur ce disque. Tout d’abord il y a un titre en français (Abuelo) et surtout les chansons ne se limitent plus qu’à l’Espagne, mais touchent aussi l’Amérique latine, notamment le Mexique. « SON DE LA BARRICADA » vient de soulèvement populaire de la ville d’’Oaxaca en 2006. Durant presque 6 mois « El Pueblo » a géré la ville comme elle l’a pu en se confrontant aux forces répressives, à la police. Au niveau musical, on reste dans ce savoureux mélange de rock, de chansons alternatives, de flamenco. De toute façon, il n’y a pas à palabrer plus que ça. Ce nouveau disque est encore une fois une réussite et les valeurs qu’il véhicule font vraiment plaisir. Vous pouvez y aller les yeux fermés, à condition d’avoir le cœur ouvert.