Cette étude du Centre Médical Dartmouth-Hitchcock (Liban) décrypte le processus d'immunité contre le mélanome et explique pourquoi les patients atteints de mélanome qui développent le vitiligo, une maladie de peau auto-immune ont un bon pronostic. En cause des niveaux plus élevés d'un certain type de cellules T, boostés par le vitiligo. Des données présentées dans la revue Science Immunology qui suggèrent la génération de certaines cellules T de la peau qui apportent cette immunité à long terme comme une future thérapie prometteuse contre le cancer.
Le vitiligo est une maladie de peau auto-immune où le système immunitaire se retourne contre les mélanocytes sains, ce qui provoque une perte de pigmentation de la peau sous forme de taches. Ici, les chercheurs montrent sur des souris modèles de mélanome et de vitiligo que les cellules T qui combattent le cancer sont localisées dans la peau, ce qui leur permet de réagir rapidement contre les cellules cancéreuses et de se préparer à protéger la peau contre de futures tumeurs.Les chercheurs sont partis de la constatation que les patients atteints de mélanome et qui développent le vitiligo ont en général un bon pronostic, soit une meilleure survie. Sur une souris modèle de vitiligo, ils constatent que des cellules T spécifiques, appelées cellules T à mémoire, sont générées en réponse à une tumeur et naturellement en cas de vitiligo et jouent un rôle essentiel dans la protection contre les futures tumeurs.
Des cellules immunitaires uniques, les cellules T à mémoire font un excellent travail pour prévenir le mélanome : La découverte est surprenante, car jusqu'à cette étude, on pensait que les lymphocytes T qui luttent contre le cancer ne résidaient que dans les organes " immunitaires " tels que la rate, les ganglions lymphatiques et le sang. L'étude démontre que ces cellules T tueuses de tumeurs existent aussi dans la peau, où elles peuvent réagir rapidement contre le mélanome. Une découverte certes chez la souris, mais qui suggère qu'à l'identique chez l'Homme, des cellules similaires pourrait expliquer pourquoi les patients humains atteints de vitiligo sont si bien protégés contre le mélanome et survivent plus longtemps. Enfin, si ces lymphocytes T à mémoire avaient déjà été documentés pour leur capacité à prévenir les infections virales cutanées, on ne savait pas qu'ils pouvaient aussi lutter contre les tumeurs.
C'est la question que se posent ces scientifiques, car si ces cellules existaient dans d'autres organes comme les poumons, Et si ces cellules existaient aussi dans d'autres organes ? leur génération pourrait être la cible de futures thérapies contre de multiples cancers.
14 Apr 2017 DOI: 10.1126/sciimmunol.aam6346 Resident memory T cells in the skin mediate durable immunity to melanoma (Visuel@Yina Huang)
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