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Fuck me, I'm not famous: Le psychologue et moi

Publié le 26 juin 2008 par Wounded

Je n’avais pas le choix. Au début, je qualifiais mon état comme une simple baisse de moral, une mauvaise période et je croyais que je pourrais m’en sortir avec le temps. Je ne me rappel pas très bien quand mon état avait vraiment empiré… Je dirais un an. J’avais déjà beaucoup raté depuis 10 ans. Après toutes ces années de peines et de souffrances, je ne me supportais plus ainsi et j’étais obligé de tenter le truc. J’ai contacté psynaj pour qu’elle me donne quelques numéros de téléphone et elle l’avait gentiment fait. Elle avait dit aussi que je devrais voir un psychologue d’abord (un psychiatre en second lieu). Qui dit psychologue dit thérapie. Franchement, j’avais du doute à ce sujet parce que le rôle des thérapeutes se résume principalement dans la prise de conscience. Moi, j’étais parfaitement conscient de ce qui m’arrive et je savais très bien qu’il n’y a pas un déclencheur en particulier mais autre chose. En octobre 2007, j’avais déjà le numéro d’un psy bien réputé mais je n’arrivais pas à le contacter parce que j’avais la trouille. C’était naturel étant donné que c’était ma dernière carte à jouer. A cette époque, je fréquentais butterfly qui m’avait encouragé à appeler le psy et puis quand on ne se voyait plus, j’ai dut replonger de nouveau mais je ne l’appel toujours pas. A peine quelques semaines après, j’avais eu un peu de courage. Il m’avait demandé mon âge et m’avais interrogé si je prenais des cachets ou pas, et puis il m’a donné le numéro de son cabinet. Rien que ça, j’étais content et tout excité. 7 mois après, alors que la souffrance atteint son pic et avec mon histoire avec rym, je ne pouvais plus attendre. Il a fallu que je demande à une amie de m’harceler avec cette histoire de psy pour que j’arrive à prendre le rendez-vous. J’étais lâche, c’est vrai. Mais c’était naturel. Je me rappel très bien comment j’étais stressé dans la cafétéria, j’avais vraiment l’air pathétique mais le plus important c’est que j’avais pris le rendez-vous et mon amie est allée avec moi.

Le cabinet n’était pas très loin de la faculté seulement je ne connaissais pas bien l’emplacement et je ne voulais surtout pas être en retard, alors on a pris un taxi. Le rendez-vous était prévu à 14h. On était un peu en avance. Et puis, on y est. Le bureau était loin des cabinets qu’on voit dans les films ou dans les séries télévisées. Le décor est simple, je dirais même banal avec un canapé, un grand bureau, deux chaises pas vraiment confortables et un tableau accroché au mur. Le tableau était tellement moche que je voulais lui demander de le jeter ou de le remplacer. Pendant que j’observais le décor, le psy a attaqué avec les questions classiques : mon nom, mon âge, mes parents,… Heureusement qu’il a procédé ainsi, j’avais tellement peur qu’il me demande directement ce qui m’amène chez lui. C’était insensé. Et puis, je lui ai expliqué mon incapacité à gérer mes émotions, mes problèmes de confiance, mon état dépressif et beaucoup d’autres choses dont j’avais déjà parlé ici dans ce blog. Il disait qu’il me faudra 3 ou 4 séances et tout ira bien. Evidement, ce n’était pas possible. La séance qui dure une heure et demi comporte deux volets, psychologique et religieux. Je crois qu’il a beaucoup insisté sur le second volet, qui m’aide certes, mais qui ne pouvait malheureusement pas me guérir.

Quand on rentrait, mon amie et moi, je n’avais pas dit grand-chose parce que j’avais les idées embrouillées comme d’habitude voire plus. La thérapie était un peu prometteuse quand même mais pas tellement surtout avec l’humour du psy qui n’était pas de mon gout. Une semaine après, la deuxième séance, et puis la troisième… et puis, ça commençait à entrer dans la routine bien que les séances n’aient été pas séparées par une semaine exactement et les rendez-vous n’étaient toujours pas à la même heure. Mais bon. Au bout de ces quelques séances, le psy m’avait dit sans porter de gants que mon cas est assez compliqué. Il a parlé aussi d’une immaturité (je lui avais dit que je n’appréciais pas ce mot), comme si j’étais un enfant emprisonné dans un corps d’adulte, que j’ai l’impression d’être abandonné,… Je lui disais alors que c’est les symptômes d’un borderline mais il avait dit que c’était la limite du bipolaire (on reviendra dans une prochaine note sur ces deux troubles). J’avais déjà lu tant d’articles sur les deux troubles et il parait que la confusion était assez courante, et ça me faisait de la peine. Quand j’avais évoqué les cachets avec le psy, il disait si je préfère rester un bébé entretenu par des médicaments ou bien passer à autre chose avec la thérapie. Je lui disais qu’en combinant traitement et thérapie que j’irai mieux mais il m’avait dit qu’il ne prescrit pas de médicament et que c’était assez risqué pour mon cas. C’était au bout de 4 séances et puis il m’a demandé de voir mes parents pour qu’il puisse leur parlé de ce qui m’arrive, une prise de conscience comme il dit. Ce jour là, je me sentais tellement mal que je n’avais rien à dire et je trouvais ça intéressant qu’ils parlent de moi. En somme, la thérapie m’avait un peu aidé à me sentir mieux jusqu'à la sixième consultation. J’étais plus triste que jamais (sans aucune raison) et dés le début de la séance j’avais remarqué un truc inhabituel chez le psy. J’ai lu dans ces yeux un sentiment que je connaissais très bien,… la défaite. Il m’a paru bizarre ce jour là, il était tout sauf un psy. Il disait que j’étais lâche et que je ne voulais pas avancer alors je lui ai répondu que ce n’était pas vrai et que le faite de venir chez lui et les efforts que je fais au quotidien pour garder mon calme sont une preuve que je veux bien changer mais que je n’arrive pas à inverser le processus. Quand j’ai terminé mon explication, j’avais eu l’envi stupide de pleurer. Et j’ai pleuré. Le psy avait annoncé sa défaite et m’avait dit qu’il ne pouvait plus me garder tant qu’on n’avance pas. Il avait dit aussi qu’il n’arrive pas à comprendre ce qui se passe et que peut être ses capacités n’étaient pas au point de me soulager. Il avait écrit une lettre pour un psychiatre qui me prendra en charge et qui me mettra sous traitement. Il m’avait dis une autre chose que je n’ai pas bien entendue et m’a demandé de lui rendre visite après avoir consulté le psychiatre. Je lui ai remercié pour une raison que j’ignore et j’ai quitté les lieux larmes aux yeux…


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