Critique de Piège Mortel, de Ira Levin, vu le 15 avril 2017 au Théâtre La Bruyère
Avec Nicolas Briançon, Cyril Garnier, Virginie Lemoine, Marie Vincent, et Damien Gajda, dans une mise en scène d’Eric Metayer
Troisième pièce sélectionnée pour le prix de la fondation Jacques Toja, Piège Mortel est le seul encore à l’affiche cette saison – on ne reviendra pas sur le désastreux Cas Sneijder, vainqueur du prix et qui s’arrête prématurément. Ici, le succès est plutôt compréhensible : l’affiche, après tout, est plutôt attrayante. Moi qui suis Nicolas Briançon dans tous ses spectacles depuis plusieurs années, c’est donc un peu après tout le monde, mais quand même fidèle à mes comédiens favoris, que je découvre également la pièce.
Difficile de résumer un spectacle lorsque la demande est expressément faite en fin de spectacle de ne rien dévoiler de l’intrigue et de ses rebondissements. Je pense qu’on me laissera au moins révéler la trame : un auteur à succès – en tout cas un auteur qui a écrit des succès – a du mal à se renouveler et tombe sous le charme d’un texte que lui envoie l’un de ses élèves. Difficile pour un auteur de thriller de ne pas céder à la tentation de faire disparaître le-dit élève et de s’approprier son travail…
Bon, bon, bon. J’avoue être un petit peu déçue parce que quand même, depuis le temps que la pièce se joue j’ai vu passer pas mal d’excellents avis sur la pièce. J’attendais un thriller prenant et j’ai eu une comédie. Après tout, pourquoi pas, rire ne peut pas faire de mal en ce moment. Mais le rire ne survient presque que lors des rebondissements. Entre chaque coup de théâtre, ce n’est pas exactement l’ennui mais plutôt un certain désintérêt devant une pièce qui s’emmêle et qui nous perdrait certainement sans la mise en scène et les acteurs.
Heureusement Eric Metayer parvient à nous maintenir à peu près en haleine grâce à sa mise en scène plutôt rythmée et dynamique. On retrouve également un Nicolas Briançon en bonne forme, parvenant à faire ressortir aisément les différentes facettes de son personnage – que je ne décrirai pas pour ne rien spoiler. J’avoue cependant que j’espère vite le retrouver dans des personnages plus intéressants. Marie Vincent campe une voyante plutôt délurée avec intelligence : elle tire en effet tout ce qu’elle peut de comique de ce personnage ingrat pouvant facilement tomber dans la surcaricature. Je suis en revanche plutôt déçue du personnage incarné par Virginie Lemoine, mal construit et plutôt dérangeant sur la scène : on ne comprend pas toujours son intérêt. Dommage.
Une agréable soirée, dont – il faut bien l’avouer – on ne retiendra cependant pas grand chose… ♥