Egaré dans le jour
égaré dans la nuit
cristal brisé, fumée évanescente
fleur dans le cœur et balle de plomb pour fin
L’amour ni la musique
le baiser ni l’oiseau
le ciel ni les cantiques
ne donnent à la vie bonheur, au rêve douceur
Démarche chancelante et corps fluet
cœur blanc et doigts sans force…
Le temps demeure étroit
et la pierre ne prend saveur
Les arbres inspirent l’automne,
les enfants le massacre,
les passereaux le plomb,
les galettes de pain la famine :
égaré dans la nuit
égaré dans le jour
fleur dans le cœur
et balle de plomb pour fin
Ô
petit
enfant
endormi
dans
un coin
***
Nazîh Abou Afach (Syrie, Marmarita, 1946) – Extrait de « Ô temps étroit… Ô vaste terre » (Alidades, 2002) – Traduit de l’arabe (Syrie) par Claude Krul