Ceci est la deuxième partie de ma nouvelle intitulée Léo. Vous pouvez retrouver la première partie ICI. J’espère qu’elle vous plaira, bonne lecture 😉
La première chose que je sentis en reprenant connaissance fut la douleur qui m’irradiait l’épaule gauche. A priori c’est elle qui avait fait les frais de ma chute lamentable sur le parquet. Génial. J’espérais sans trop y croire que Léo ne serait plus là mais je l’entendis rapidement parler tout seul juste à côté. En constatant que je m’étais réveillée il se précipita vers moi et s’agenouilla.
« – Laure ! Tu n’es pas morte ?! s’exclama-t-il en me touchant comme pour s’assurer que je n’étais pas un fantôme.
– A priori non, répondis-je sans en être totalement convaincue. »
Peut-être que c’était pour ça que je voyais Léo. Peut-être que j’étais morte et qu’il était une sorte d’ange miniature censé me conduire je ne sais où. Je chassai rapidement ses pensées de ma tête en voyant celle paniquée de Léo qui commençait à se tordre le cou pour vérifier si des ailes n’avaient pas poussé dans son dos.
« – Je suis restée par terre longtemps ? demandai-je en me redressant douloureusement
– Je sais pas trop, peut-être bien vingt minutes. J’ai essayé d’appeler les pompiers, tu sais mon papa et ma maman ils m’ont fait apprendre le numéro par cœur pour que je « puisse réagir en cas de problème ». Je me suis dit que là ça devait être un problème. Mais je n’ai pas trouvé ton téléphone dans ta maison. Pourtant j’ai cherché partout, promis juré ! »
Je haussai un sourcil, perplexe. Mon smartphone m’avait échappé des mains quand j’étais tombée et était parfaitement visible à trente centimètres de moi. Je ramassai le téléphone et le lui montrai.
« – Il était là…
– C’est ton téléphone ça ?? Mais c’est tout petit et tout plat et tout… Enfin ! C’est pas un téléphone ça Laure ! Je crois que tu as eu une connotation cérébrale, tu dis que des bêtises. »
Je le regardai médusée. Quel enfant de nos jours ne savait pas reconnaitre et se servir d’un smartphone ?! A deux ans mes nièces savaient parfaitement allumer celui de leur mère, ouvrir Youtube et faire hurler « Libérééééée Délivréééée » à leur idole Elsa.
« – Laure, tu peux arrêter de penser, m’implora-t-il en plaquant les mains sur ses oreilles, je comprends rien à ce que tu dis et en plus maintenant j’entends une chanson super trop moche dans ma tête. »
Je ne pus retenir un rire et me mis debout. « Mes » peluches étaient à moitié par terre. Apparemment Léo avait passé 30 secondes à chercher mon téléphone et 19 minutes 30 à jouer avec les boules de poils.
« – T’en fais pas Laure, je vais tout bien ranger comme c’était. Au début je voulais pas toucher à tes peluches mais j’ai vu Sushi, se justifia-t-il en me montrant un hérisson, alors j’ai regardé si je trouvais pas Calimero mon renard. »
Je passais sur le fait que le petit bonhomme avait des goûts très spéciaux niveau prénom de peluche pour me concentrer sur ce qui était important : une peluche de Léo était chez moi.
« – Sushi c’est ta peluche ? Pour de vrai, pas de mensonges ?
– Croix d’bois croix d’fer si je mens je vais en enfer, je peux même te le prouver, y a mes initiales sur l’étiquette. Regarde, m’ordonna-t-il en levant sa peluche le plus haut possible pour que je puisse voir la dite étiquette. »
Effectivement, sur les quatre centimètres carrés de l’étiquette, on pouvait distinguer deux petites lettres écrites au stylo bille bleu « LS ».
« – Ah tu vois que je te disais pas des mensonges ! « LS », c’est maman qui l’a écrit parce que je m’appelle Léo Sarte. »
Je ne pris pas la peine de lui répondre et je me précipitai dans le salon où j’avais laissé mon ordinateur. Léo m’avait suivie et s’installa à côté de moi sur le canapé. Quand je lançai une recherche Google sur son nom et qu’une photo de Léo Sarte provenant de facebook apparue, je la lui montrai.
« – C’est ton papa ?
– Euuuh bah je sais pas trop, j’ai jamais vu mon papa avec ces habits. Et puis mon papa il est plus vieux que ça d’abord !
– Et il s’appelle comment ton papa ?
– Je comprends pas ta question. Mon papa il s’appelle papa et puis c’est tout.
– Oui d’accord mais son prénom, c’est « Léo » comme toi ? Ta maman, comment elle appelle ton papa ?
– Ah oui je vois ce que tu veux dire ! Le prénom de mon papa c’est « Chéri ». »
Je me pris la tête entre les mains et décidai de laisser tomber la recherche du prénom. Je consultai le profil de Léo Sarte qui était bien protégé mais finis par trouver qu’il habitait à Andernos, soit à environ une heure d’ici.
« – Léo, ta maison elle est à Andernos ? lui demandai-je en priant pour qu’il me réponde par l’affirmative
– Oui ! Juste à côté de la mer !
– Et tu sais dans quelle rue ?
– 5 rue des camélias, 33510 Andernos-les-Bains, récita-t-il, papa et maman ils me l’ont fait apprendre par cœur en même temps que le numéro des pompiers. »
Je remerciai ces parents prévoyants tout en entrant l’adresse dans Google Maps. En quelques manipulations, je réussis à me placer dans la rue devant l’adresse que Léo m’avait indiquée. La maison était superbe, typique de la région avec ses boiseries vert clair et sa façade mêlant pierres blanches et briques rouges. Au regard admiratif que me lança Léo, je compris rapidement que c’était bien la sienne.
« – Tu es déjà venue à ma maison ? m’interrogea-t-il
– Non c’est l’ordinateur qui a pris une photo.
– Waaa il est super fort ton ordinateur ! Par contre il s’est un petit peu trompé.
– Comment ça ?
– Bah l’arbre là devant, papa il l’a planté y a pas trop longtemps, il est tout minus alors que là il est hyper grand ! Et en plus la barrière elle est même pas verte normalement, elle est toute blanche ! »
Je ne comprenais pas comment c’était possible. La photo avait très bien pu être prise il y a plusieurs années ce qui expliquerait la différence de couleur de la barrière. Mais pour l’arbre ?
« – Laure, fit Léo me tirant de mes pensées, tu crois que tu peux me ramener à ma maison ? Parce que je crois que c’est pas trop normal que je sois ici. »
– Moi non plus je crois que ce n’est pas trop normal Léo. Et oui, tu as raison, il faut que je te ramène chez toi.
– Chouette ! s’exclama-t-il en courant vers ma porte d’entrée avant que je ne puisse faire quoi que ce soit. »
Il était en train d’abaisser la poignée quand il se stoppa net pour se retourner vers moi.
« – Dis Laure, tu crois que Sushi il peut rentrer à la maison avec moi ? me demanda-t-il timidement »
~
La route s’était faite sans difficulté, j’avais juste prié pour ne pas croiser les flics et devoir payer une amende pour non présence de siège auto adapté aux enfants. Léo avait dormi pendant tout le trajet et son sixième sens l’avait réveillé alors que nous étions à deux-cents mètres de chez lui. Nous venions juste de nous garer quand il ouvrit tout seul la portière et sauta sur le bitume. Il ne m’attendit pas pour se précipiter vers la maison et pousser la barrière. Je courus pour le rattraper et le pris par la main. Tous les deux (enfin tous les trois avec Sushi) nous montâmes les cinq marches qui nous séparaient du pallier et je frappai à la porte.
De longues secondes passèrent sans que personne ne vienne ouvrir.
« – Léo, tes parents ils sont peut-être au travail, non ? suggérai-je
– Papa peut-être mais maman elle travaille pas, répondit-il en levant ses grands yeux bleus vers moi »
Je retentai le coup et frappai plus fort. Je m’apprêtai à faire demi-tour quand une voix d’homme retentit : « J’arrive, j’arrive ! ».
Durant quelques secondes, mon cœur se mit à battre à un rythme infernal. Comment allai-je pouvoir justifier la présence de l’enfant avec moi, est-ce qu’il me croirait, avait-il déjà prévenu la police, est-ce que je finirai en prison ?
Je ne pus m’interroger plus longtemps car la porte s’ouvrit sur un trentenaire. La copie conforme de sa photo facebook. Il me dévisagea d’abord avant de s’apercevoir de la présence de Léo ou plutôt de la peluche dans ses bras.
« – Sushi ?! s’écria-t-il »
Je n’eus pas le temps de répondre, il s’effondra d’un coup sur le seuil de la porte.
« – Laure, chuchota Léo, ça c’est pas du tout mon papa. »
Suite prochainement…
Texte de Lily
Ceci est la deuxième partie de ma nouvelle intitulée Léo. Vous pouvez retrouver la première partie ICI. J’espère qu’elle vous plaira, bonne lecture 😉
La première chose que je sentis en reprenant connaissance fut la douleur qui m’irradiait l’épaule gauche. A priori c’est elle qui avait fait les frais de ma chute lamentable sur le parquet. Génial. J’espérais sans trop y croire que Léo ne serait plus là mais je l’entendis rapidement parler tout seul juste à côté. En constatant que je m’étais réveillée il se précipita vers moi et s’agenouilla.
« – Laure ! Tu n’es pas morte ?! s’exclama-t-il en me touchant comme pour s’assurer que je n’étais pas un fantôme.
– A priori non, répondis-je sans en être totalement convaincue. »
Peut-être que c’était pour ça que je voyais Léo. Peut-être que j’étais morte et qu’il était une sorte d’ange miniature censé me conduire je ne sais où. Je chassai rapidement ses pensées de ma tête en voyant celle paniquée de Léo qui commençait à se tordre le cou pour vérifier si des ailes n’avaient pas poussé dans son dos.
« – Je suis restée par terre longtemps ? demandai-je en me redressant douloureusement
– Je sais pas trop, peut-être bien vingt minutes. J’ai essayé d’appeler les pompiers, tu sais mon papa et ma maman ils m’ont fait apprendre le numéro par cœur pour que je « puisse réagir en cas de problème ». Je me suis dit que là ça devait être un problème. Mais je n’ai pas trouvé ton téléphone dans ta maison. Pourtant j’ai cherché partout, promis juré ! »
Je haussai un sourcil, perplexe. Mon smartphone m’avait échappé des mains quand j’étais tombée et était parfaitement visible à trente centimètres de moi. Je ramassai le téléphone et le lui montrai.
« – Il était là…
– C’est ton téléphone ça ?? Mais c’est tout petit et tout plat et tout… Enfin ! C’est pas un téléphone ça Laure ! Je crois que tu as eu une connotation cérébrale, tu dis que des bêtises. »
Je le regardai médusée. Quel enfant de nos jours ne savait pas reconnaitre et se servir d’un smartphone ?! A deux ans mes nièces savaient parfaitement allumer celui de leur mère, ouvrir Youtube et faire hurler « Libérééééée Délivréééée » à leur idole Elsa.
« – Laure, tu peux arrêter de penser, m’implora-t-il en plaquant les mains sur ses oreilles, je comprends rien à ce que tu dis et en plus maintenant j’entends une chanson super trop moche dans ma tête. »
Je ne pus retenir un rire et me mis debout. « Mes » peluches étaient à moitié par terre. Apparemment Léo avait passé 30 secondes à chercher mon téléphone et 19 minutes 30 à jouer avec les boules de poils.
« – T’en fais pas Laure, je vais tout bien ranger comme c’était. Au début je voulais pas toucher à tes peluches mais j’ai vu Sushi, se justifia-t-il en me montrant un hérisson, alors j’ai regardé si je trouvais pas Calimero mon renard. »
Je passais sur le fait que le petit bonhomme avait des goûts très spéciaux niveau prénom de peluche pour me concentrer sur ce qui était important : une peluche de Léo était chez moi.
« – Sushi c’est ta peluche ? Pour de vrai, pas de mensonges ?
– Croix d’bois croix d’fer si je mens je vais en enfer, je peux même te le prouver, y a mes initiales sur l’étiquette. Regarde, m’ordonna-t-il en levant sa peluche le plus haut possible pour que je puisse voir la dite étiquette. »
Effectivement, sur les quatre centimètres carrés de l’étiquette, on pouvait distinguer deux petites lettres écrites au stylo bille bleu « LS ».
« – Ah tu vois que je te disais pas des mensonges ! « LS », c’est maman qui l’a écrit parce que je m’appelle Léo Sarte. »
Je ne pris pas la peine de lui répondre et je me précipitai dans le salon où j’avais laissé mon ordinateur. Léo m’avait suivie et s’installa à côté de moi sur le canapé. Quand je lançai une recherche Google sur son nom et qu’une photo de Léo Sarte provenant de facebook apparue, je la lui montrai.
« – C’est ton papa ?
– Euuuh bah je sais pas trop, j’ai jamais vu mon papa avec ces habits. Et puis mon papa il est plus vieux que ça d’abord !
– Et il s’appelle comment ton papa ?
– Je comprends pas ta question. Mon papa il s’appelle papa et puis c’est tout.
– Oui d’accord mais son prénom, c’est « Léo » comme toi ? Ta maman, comment elle appelle ton papa ?
– Ah oui je vois ce que tu veux dire ! Le prénom de mon papa c’est « Chéri ». »
Je me pris la tête entre les mains et décidai de laisser tomber la recherche du prénom. Je consultai le profil de Léo Sarte qui était bien protégé mais finis par trouver qu’il habitait à Andernos, soit à environ une heure d’ici.
« – Léo, ta maison elle est à Andernos ? lui demandai-je en priant pour qu’il me réponde par l’affirmative
– Oui ! Juste à côté de la mer !
– Et tu sais dans quelle rue ?
– 5 rue des camélias, 33510 Andernos-les-Bains, récita-t-il, papa et maman ils me l’ont fait apprendre par cœur en même temps que le numéro des pompiers. »
Je remerciai ces parents prévoyants tout en entrant l’adresse dans Google Maps. En quelques manipulations, je réussis à me placer dans la rue devant l’adresse que Léo m’avait indiquée. La maison était superbe, typique de la région avec ses boiseries vert clair et sa façade mêlant pierres blanches et briques rouges. Au regard admiratif que me lança Léo, je compris rapidement que c’était bien la sienne.
« – Tu es déjà venue à ma maison ? m’interrogea-t-il
– Non c’est l’ordinateur qui a pris une photo.
– Waaa il est super fort ton ordinateur ! Par contre il s’est un petit peu trompé.
– Comment ça ?
– Bah l’arbre là devant, papa il l’a planté y a pas trop longtemps, il est tout minus alors que là il est hyper grand ! Et en plus la barrière elle est même pas verte normalement, elle est toute blanche ! »
Je ne comprenais pas comment c’était possible. La photo avait très bien pu être prise il y a plusieurs années ce qui expliquerait la différence de couleur de la barrière. Mais pour l’arbre ?
« – Laure, fit Léo me tirant de mes pensées, tu crois que tu peux me ramener à ma maison ? Parce que je crois que c’est pas trop normal que je sois ici. »
– Moi non plus je crois que ce n’est pas trop normal Léo. Et oui, tu as raison, il faut que je te ramène chez toi.
– Chouette ! s’exclama-t-il en courant vers ma porte d’entrée avant que je ne puisse faire quoi que ce soit. »
Il était en train d’abaisser la poignée quand il se stoppa net pour se retourner vers moi.
« – Dis Laure, tu crois que Sushi il peut rentrer à la maison avec moi ? me demanda-t-il timidement »
~
La route s’était faite sans difficulté, j’avais juste prié pour ne pas croiser les flics et devoir payer une amende pour non présence de siège auto adapté aux enfants. Léo avait dormi pendant tout le trajet et son sixième sens l’avait réveillé alors que nous étions à deux-cents mètres de chez lui. Nous venions juste de nous garer quand il ouvrit tout seul la portière et sauta sur le bitume. Il ne m’attendit pas pour se précipiter vers la maison et pousser la barrière. Je courus pour le rattraper et le pris par la main. Tous les deux (enfin tous les trois avec Sushi) nous montâmes les cinq marches qui nous séparaient du pallier et je frappai à la porte.
De longues secondes passèrent sans que personne ne vienne ouvrir.
« – Léo, tes parents ils sont peut-être au travail, non ? suggérai-je
– Papa peut-être mais maman elle travaille pas, répondit-il en levant ses grands yeux bleus vers moi »
Je retentai le coup et frappai plus fort. Je m’apprêtai à faire demi-tour quand une voix d’homme retentit : « J’arrive, j’arrive ! ».
Durant quelques secondes, mon cœur se mit à battre à un rythme infernal. Comment allai-je pouvoir justifier la présence de l’enfant avec moi, est-ce qu’il me croirait, avait-il déjà prévenu la police, est-ce que je finirai en prison ?
Je ne pus m’interroger plus longtemps car la porte s’ouvrit sur un trentenaire. La copie conforme de sa photo facebook. Il me dévisagea d’abord avant de s’apercevoir de la présence de Léo ou plutôt de la peluche dans ses bras.
« – Sushi ?! s’écria-t-il »
Je n’eus pas le temps de répondre, il s’effondra d’un coup sur le seuil de la porte.
« – Laure, chuchota Léo, ça c’est pas du tout mon papa. »
Suite prochainement…