Comme Calvary nous l'avait prouvé, John Michael McDonagh n'est pas un réalisateur qui traite ses sujets avec le dos de la cuillère. Son outrance naturelle sied pourtant à War On Everyone. Le long-métrage rejoue l'éternel figure du buddy movie en imaginant un duo de mauvais flics amoraux et corrompus. Un cocktail qui s'adjoint d'une écriture détonante, lieu de rencontre entre la punchline ravageuse et la noirceur existentialiste.
Un doigt d'honneur comme drapeau du cynisme. McDonagh tisse des personnages qui avancent le majeur levé dans un monde dénué d'insouciance. Tous les protagonistes possèdent une haute conscience d'eux-mêmes et de leur situation, au point que l'objet ne devienne quasi conceptuel. De ce point de vue-là, le film surprend et étonne. Impression renforcée par les brisures narratives qui émaillent le récit.
Une drôlerie qui s'affaisse en avançant. La bonne première moitié de War On Everyone est un maelström d'échanges cyniques de haut degré et de montage à vif hommage à l'esthétique 70's. La conduite, brillante, provoque l'hilarité tout en laissant entrevoir ses questionnements. L'ensemble s'affaisse vers la fin du parcours, lorsque le film se laisse envahir par sa détresse existentielle et perd en piquant ce qu'il gagne en noiceur.
War On Everyone est disponible depuis le 04 avril 2017 en Blu-Ray, DVD & VOD.
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