Philippe Poutou (PP pour les intimes) sait que le toupet paie (le tout PP) et il l’a encore bien montré lors du grand débat télévisé du 4 avril. Ce débat qui s’enorgueillissait d’inviter les 11 candidats à la Présidentielle se voyait diriger par un duo de femmes : Laurence Ferrari et Ruth Elkrief. Elle criait « Ferrari ! » la voix de Poutou ? Non, elle criait « Ford est fort », heu, « Fort d’efforts », quand bien même il se revendique toujours ouvrier chez le fabricant de voitures. L’homme dénote par son aspect vestimentaire. Il est venu en simple polo (le vêtement, pas la voiture !) alors que ses concurrents portent cravate. Surtout, il refuse d’apparaître sur la « photo de famille » d’avant le lancement de l’émission. Le candidat des ouvriers, de la NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), se vante d’être le seul à occuper « un travail normal », exception faite de Nathalie Arthaud, candidate de Lutte Ouvrière et enseignante agrégée en économie et gestion et rêvant d’une économie capitaliste désagrégée. Il taille un costume sur mesure à Fillon (mais le Sarthois est habitué) en lui rappelant ses moult casseroles et il agit tout autant à l’encontre de Marine Le Pen, celle qui s’autoproclame « antisystème » et « anti-européenne » mais qui sait bien profiter des largesses et des subsides de Bruxelles. L’homme se mitonne une petite heure de gloire en véritable électron libre et redonne de l’oxygène impétueux à notre démocratie poussiéreuse ! La voix des travailleurs vibre en son souffle. Il y a du Zola populaire dans sa diatribe. C’est l’artiste au milieu des figures de Sire, dont le sérieux, muse aigre, est vain. Poutou ressort le naturel que voulait chasser l’ogre en Gallo, quand il en fait un Max pour s’ériger un homme de pouvoir en évitant un pas vers l’amer. Poutou ne recherche pas l’Elysée. Il veut simplement taper un grand coup dans la fourmilière, l’Etat-Manoir. Et franchement, oui, j’avoue, ça fait du bien. Le toupet de Poutou dépita l’empoté Épata d’empathie le tout petit tapé Par la pythie pâteuse d’un Pétain dépoté Ou l’épais patelin à l’appétit ponté.
Le toupet de Poutou étoupa les potins Sur les impôts patents des tous petits pantins Et pâtit de pathos l’apathie de Fillon Marina la Marine dans l’amère âme marron.
Le toupet de Poutou tapa tout appâté Par les profits, prêts faits de profonds fonds pas frais Amputa la toupie de la pétainiste eue Et tipa « au poteau !» le péteux aux pas tus.