A moins de 70 jours du premier tour de l’élection présidentielle, je sais avec certitude que j’irai voter, mais je ne sais pas encore pour qui. Avant d’arrêter mon choix, je veux laisser le temps aux candidats d’exposer leur programme, et me laisser le temps de les évaluer, de les comparer, de les mettre en concurrence, pour le bien de la France.
Cependant, je suis déjà en mesure d’éliminer certains bulletins, en m’appuyant sur quelques critères que je considère comme autant de lignes rouges à ne pas franchir.
Je ne suis pas encore prêt, je commence seulement à faire un premier tri.
Je ne pourrai pas voter pour un candidat qui s’adresse prioritairement à une portion du peuple. Le Peuple est indivisible autant que l’est la République. A fortiori pour un prétendant à la plus haute fonction de l’État, les problèmes se posent à la communauté nationale dans son ensemble, et ne doivent trouver de solution qu’à l’aune de l’intérêt général. Les discours agrémentés de “peuple de droite” ou “peuple de gauche” devraient nous alerter sur une déficience rédhibitoire : l’incapacité à préparer le rassemblement, l’unité de la nation. De la même manière, je me verrai mal confier la présidence de la République à quelqu’un qui fait preuve de clientélisme en répondant favorablement à des revendications communautaires ou corporatistes.
Je ne pourrai pas voter pour un candidat qui prône le repli sur soi, en rejetant tous les torts sur l’Europe. C’est une manière habile de détourner l’attention pour minimiser nos propres responsabilités; En cela, c’est un discours porteur auprès d’électeurs si nombreux à aimer se faire caresser dans le sens du poil. Pour ma part, je ne cède pas à la facilité du court terme, je maintiens le cap, en m’appuyant toujours sur les trois mêmes piliers : humilité, lucidité, et responsabilité. L’Europe est la bonne échelle pour défendre nos intérêts et nos valeurs sur la scène internationale, qu’il s’agisse de sécurité (y compris alimentaire), de croissance économique, de transition énergétique, ou encore de représentation démocratique…
Je ne pourrai pas voter pour un candidat qui cherche à cacher la gravité de la situation, et qui n’annonce donc pas les réformes dont le pays a pourtant un besoin urgent. Idem pour celui ou celle qui annonce des réformes de grande ampleur mais sans donner, ni de calendrier, ni de contenu précis. La légitimité à refonder notre modèle, pour rendre ce dernier viable et pérenne, ne peut s’acquérir que pendant la phase d’explication sincère que doit être une campagne présidentielle. Etant allergique à tout accent démagogique, j’attends qu’on soit pédagogue à mon égard, comme à l’égard de tout un peuple qui ne veut plus vivre dans le déni, comprenant qu’un problème clairement énoncé sera d’autant plus facile à résoudre.
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