Location de cercueil : une tendance funéraire d’avenir ?

Publié le 14 avril 2017 par Daniel Leprecheur

Confrontés à des conditions économiques difficiles, américains et canadiens de la classe moyenne se tournent vers la location : cela concerne l’outillage, les smokings et robes de mariée … et même… les cercueils !

Prenons l’exemple du Québec : plus de 75% de la population choisit la crémation pour des raisons financières notamment. Dans ce contexte, un simple cercueil de crémation suffit … dont l’esthétique simpliste ne convient guère au cérémonial qui précède l’incinération, qu’on veut exemplaire.

On y expose le corps qui reçoit les hommages de son entourage. Ce rituel moderne suppose une certaine solennité et les proches veulent y ajouter une forme d’élégance, de « pompe ».

Il est hors de question cependant d’investir dans un catafalque d’apparat dont le prix se situe généralement entre 3 000 et 6 000 dollars (certains modèles pouvant atteindre 12 000 $ !), sachant qu’il finira au feu.

Une économie non négligeable

Outre l’option du cercueil en carton qui séduit les publics jeunes et éco-engagés, la location d’un modèle de luxe est beaucoup plus appréciable pour les familles plus classiques et traditionnelles ; ce produit va de 500 dollars au double, une économie conséquente qui a su séduire le public. Du coup, les entreprises funèbres québécoises ont développé ce type de service, n’hésitant pas à le proposer sur leurs sites web, l’inclure dans leurs formules d’obsèques.

Le cercueil en question, conçu dans un bois épais ou du métal, présente la spécificité de pouvoir abriter le contenant initialement prévu pour être brûlé. On l’a du reste appelé « cercueil coquille« .

Une fois la cérémonie de recueillement accomplie, il ne reste qu’à extraire le coffre abritant la dépouille pour le positionner dans l’incinérateur. Il existe plusieurs modèles, présentant des variations quant à la couleur, la forme et les ornementations, et dont le tarif change selon les options.

Ce matériel est utilisé sur plusieurs cérémonies avant d’être mis hors service pour laisser la place à un nouveau spécimen. Les usagers canadiens apprécient du reste ce geste propice à protéger l’environnement et éviter le gaspillage, tout en permettant aux familles financièrement gênées d’accéder à des funérailles dignes de ce nom. Ainsi cette tendance se situe dans un mouvement plus large portant sur le partage et l’économie des moyens.