Lorsque les participants sont invités à déplacer leur regard vers l'endroit où le centre de l'horloge centrale est apparu, mais une fois qu'il a disparu, les chercheurs notent une forte corrélation entre l'importance de l'encombrement et la capacité des participants à fixer ce " spot " (Visuel de gauche). Chacun a sa propre sensibilité visuelle, avec des îlots ou spots de vision médiocres.
Une mauvaise vision périphérique a des implications dans la vie courante : cette sensibilité visuelle périphérique explique qu'on puisse ne pas retrouver certains objets, comme ses clés, dans la vie courante, tout simplement parce que ces objets sont situés " du mauvais côté " et dans un espace encombré par d'autres objets. L'exemple est également donné avec un chauffeur de poids lourd à cabine haute qui regarde tout droit et est naturellement moins susceptible de remarquer les piétons ou les cyclistes au niveau de la rue, donc dans son champ de vision périphérique. Un environnement visuellement encombré, comme une grande artère en ville rend la perception visuelle encore plus difficile.
Les chercheurs expliquent que ces différences dans la vision périphérique pourraient se développer très tôt dans le système visuel, sous l'effet de facteurs génétiques et/ou environnementaux. Les chercheurs reconstituent ces processus cérébraux associés aux niveaux de vision, des plus " primaires " (forme des objets, couleurs...) aux niveaux supérieurs ( reconnaissance des objets, des visages, des mouvements, des actions et zoom sur certains détails de la scène) et aboutissent à un modèle quasi standard chez l'ensemble des participants : " Ces spots de vision médiocre sont liés à différents processus dans le cerveau. Ce qui est frappant, c'est la cohérence du modèle, du premier niveau de vision aux niveaux les plus élevés, l'ensemble de ce traitement visuel impliquant des zones très différentes du cerveau " , explique l'auteur principal, le professeur Patrick Cavanagh du Dartmouth College.
L'encombrement visuel, un phénomène impliqué dans de nombreuses maladies : si plupart d'entre nous n'éprouvent pas ce phénomène d'encombrement de la vision en vision centrale centre de leur vision, dans certaines conditions, la vision centrale est également affectée. Dans l' , une condition connue sous le nom de " l'œil paresseux " , le cerveau n'interprète pas correctement les signaux visuels d'un œil, entraînant une augmentation du nombre d'objets visuels. Dans les personnes atteintes trouvent plus facile de lire les mots lorsque l'espacement des lettres augmente ce qui réduit l'encombrement visuel. Enfin, l'encombrement visuel peut être l'un des premiers signes de l'atrophie corticale postérieure, une forme de démence qui affecte de façon prédominante la vision. L'encombrement visuel est également facteur de dégénérescence maculaire, une des formes les plus fréquentes de cécité, où le centre de l'œil est d'abord affecté.
Des travaux qui contribuent à mieux comprendre les mécanismes qui provoquent l'encombrement visuel et qui pourront ainsi permettre de développer de meilleures stratégies de traitement pour ces nombreuses conditions qui limitent la capacité de vision de millions de personnes dans le monde.
March 21, 2017 doi: 10.1073/pnas.1615504114 Variations in crowding, saccadic precision, and spatial localization reveal the shared topology of spatial vision (Visuel@John Greenwood, UCL)