Seuls les cinéphiles se rappelleront du film de John Frankenheimer, sorti en 1962 et adapté d’un roman de Richard Condon. A moins que l’habile remake de 2004, dû à Jonathan Demme, ne leur ait rafraîchi la mémoire. De quoi s’agit-il ? Un candidat à la vice-présidence des Etats-Unis, ancien soldat ayant subi un lavage de cerveau, est poussé par des puissances occultes, un complexe militaro-industriel. Leur plan consiste à se débarrasser du président après l’élection pour mettre leur marionnette à sa place.
Certes Macron n’est pas tout à fait une marionnette. Il agit avec les idées claires au bénéfice de ses intérêts personnels. Mais il reste une sorte de perroquet de l’oligarchie. De son perchoir, il répète sans cesse : « Europe, progrès, modernité », un vade-mecum du parfait petit inspecteur des finances atteint de psittacisme. Il ne faut pas compter sur lui, ô non, pour s’attaquer au fascisme coranique, à la bureaucratie bruxelloise ou aux grands corps de l’Etat, les trois plaies de la France.
Véritable bulle de savon, il brille, monte avec légèreté. Et l’on attend vainement qu’il explose en vol.
Car il se nourrit du désarroi d’une frange d’électeurs effrayés par ce qu’elle lit et entend tous les jours et qui leur dit la malhonnêteté de Fillon, les délires dépensiers d’Hamon ou la xénophobie de Le Pen, censée ruiner la France en l’enfermant sur elle-même.
Macron est le candidat vide qui se nourrit du vide, le candidat mandchou dont on ne sait pas ce qu’il compte faire si ce n’est servir des intérêts dissimulés. Comment l’arrêter ? Comment faire dérailler cette sorte de complot oligarchique d’autant plus efficace qu’il écrit sa partition tout en la jouant ?
C’est alors que vient, que viendra peut-être, envers et contre tout, le moment, l’instant, le miracle Mélenchon.
Une bonne moitié des électeurs potentiels de Macron sont en effet des hésitants du centre-mou, de la gauche tiédasse, de la gauche de droite pourrait-on dire, sans beaucoup de convictions affirmées. Ils sont sensibles à l’air du temps, à la chaleur bienveillante que les médias produisent autour d’une personnalité. Ils se soucient peu de lire les programmes et se contentent de croire aux gros mots de la presse : « populiste, fasciste, corrompu », distribués aux candidats de droite et d’extrême-droite. Mélenchon étant de gauche, du camp du bien, c’est d’une oreille distraite qu’ils entendent ses harangues anti-riches. C’est sans trop les comprendre ni même s’y attarder qu’ils considèrent ses promesses de semaine de 32 heures, de retraite à 60 ans, de soins de santé intégralement remboursés, d’essorage fiscal des possédants, etc.
D’autant que le riche, comme l’enfer, c’est toujours l’autre.
Cet électorat flottant qui a gonflé les voiles de Macron peut en partie s’en détacher pour soudain voguer vers Mélenchon. Ce dernier, roué et rusé, vieux briscard du sénat, apparatchik rompu à tous les embobinages, a vu le trou de souris s’élargir devant lui et tient des propos de plus en plus ambigus. Il se recentre à la vitesse grand V le bougre !
Le dernier baromètre Odoxa-Dentsu Consulting pour Le Point montre qu’entre 27 et 30 % de ceux qui envisagent de voter pour Benoît Hamon ou Emmanuel Macron disent pouvoir encore changer d'avis ce qui traduit la très grande porosité et la volatilité de ces électorats.
Alors croisons les doigts et espérons, prions, pour qu’une partie non nulle des Macroniens se démacronisent et soient tentés par le produit Mélenchon, ses aspects de plus grande ancienneté, plus authentiques, plus « terroirs » en quelque sorte. Si ce mouvement de sots et d’inconséquents se double d’un effondrement de Hamon on peut même rêver qu’un deuxième tour oppose Mélenchon à Le Pen.
Outre qu’il serait sans majorité à l’Assemblée, Mélenchon, s’il était élu, serait vite tenté de se « tsiprasiser », de trahir les benêts qui l’auront porté à l’Elysée comme le leader de l’extrême-gauche grecque l’a fait dans son pays. Quant à Le Pen, elle se trumpiserait tôt ou tard et finirait par expliquer que la sortie de l’euro est beaucoup plus compliquée qu’elle ne le croyait.
Sauf que le choc d’une telle affiche de second tour sur le « système » serait violent, brutal et immédiat. Le « superspread », c’est maintenant !
Il ne s’agit pas de choisir la politique du pire mais de constater que le président que la bureaucratie étatique française et ses soutiens dans les médias nous concoctent, à savoir Macron, ne ferait que servir les forces délétères qui assujettissent et menacent durablement notre pays. Plus tard la crise finale de la bureaucratie étatique viendra, plus tard l’explication avec les islamistes se produira, plus elles seront rudes et leur résultat incertain.
Alors oui, j’avoue que c’est avec délectation et gourmandise que je rêve de ce face-à-face imprévu où le serpent de la gauche médiatique aura mordu sa propre queue pour devoir soutenir in fine le plus démagogue et le plus imprévisible de son camp.
2 – Belleville d’Hiv
Ils sont nombreux à fustiger les propos de Le Pen sur la responsabilité de la France, des Français, de Vichy, de l’Etat – cochez la case qui vous convient – dans les crimes de la collaboration.
Combien étaient-ils, à Belleville, pour dénoncer l’anti-judaisme musulman et ses prolongements criminels qui ont conduit à la mort d’une femme de 66 ans que son voisin « radicalisé » insultait régulièrement depuis des années ?
On a raison de penser au triste sort de nos grands-parents. Mais pas pour négliger l’avenir de nos petits-enfants, bien mal engagé dans une France qui s’aveugle face au péril qui la menace.
3 – Ralentissement de l’accélération de la baisse de la reprise
Bah ! Alors que les planètes économiques n’ont jamais été aussi bien alignées, que les taux d’intérêt restent très faibles, que Mario Draghi rachète des dettes publiques comme jamais, que le prix du pétrole ne fait que baisser, la croissance française est toujours aussi pâlichonne.
La Banque de France a légèrement revu sa prévision de croissance pour le premier trimestre. Alors qu'elle tablait sur une progression du PIB de 0,4 % sur les trois premiers mois de l'année, la banque centrale s'attend désormais à une croissance de 0,3 %. En mars, la production industrielle a progressé à un rythme moins soutenu qu'en février et la hausse de l'activité a légèrement ralenti dans le bâtiment.
Mou-mou-mou-président jusqu’au bout.