Les programmes des Le Pen, Macron et Fillon se ressemblent comme deux gouttes d'eau à propos de la dette publique.
La candidate d'extrême droite parle d'efforts, le ministre de François Hollande de ne pouvoir raser gratis et le porteur de costards de luxe de ne pas faire payer nos enfants...
Ces trois candidats austéritaires au service de la finance enfilent toutes les perles et les éléments de langage pour terroriser les habitant-e-s de ce pays :
Il y a trop d'assistés, allez hop on indemnise moins le chômage !
Il y a trop de malades imaginaires, allez zou on dérembourse !
Il y a trop d'immigrés, de migrants, allez soyons inhumains !
OR,
Peut-être ne vous l'a-t-on jamais dit ?
Mais le budget d'un pays n'est pas celui d'un ménage, si bien que dans l'Histoire, un Etat n'a jamais remboursé intégralement ses dettes.
Pourquoi ?
Parce que les politiques austéritaires aggravent systématiquement l'endettement public et provoquent le cercle vicieux de la récession, du chômage, de la baisse des rentrées fiscales et de l'endettement !
Parce qu'il faut choisir entre les intérêts particuliers des créanciers qui se sont mille fois remboursés sur le dos de l'Etat et l'intérêt général.
Au XXème siècle, l'Allemagne a ainsi vu sa dette publique effacée à trois reprises !
La France de Poincaré dans les années 20 a elle aussi effacé une grande partie de sa dette publique en élevant le niveau de l'inflation.
Le seul pays qui a tenté de rembourser intégralement sa dette est Haïti : bel exemple, non ?
Les dettes publiques ne sont en fait qu'un prétexte pour culpabiliser le peuple, lui faire accepter des mesures qui vont à l'encontre de ses intérêts, et le soumettre.
Ainsi, au nom du remboursement de la dette publique et d'une bonne gestion publique, les politiques austéritaires imposent la lente privatisation de la santé publique et demain de l'école, et de bien d'autres droits conquis de haute lutte... tandis que dans le même temps le patronat reçoit sans cesse de nouveaux cadeaux en milliards d'euros sans aucune contrepartie...
Dans ce contexte consensuel des trois larrons de l'austérité et de TINA que sont Macron, Fillon et Le Pen, Jean-Luc Mélenchon détonne en dénonçant le discours mensonger de la peur et du chantage :
« L'argent existe pour vivre mieux. La France n'a jamais été aussi riche de son histoire. La dette n'est pas un problème. Son montant est tout à fait supportable une fois ramené à sa durée de vie réelle : plus de sept ans. Mais l'état a été volontairement appauvri par des cadeaux fiscaux aux plus fortunés, à la finance et aux grands groupes. Certains ont même gagné deux fois : ils ont pu prêter à l'État les impôts épargnés et empocher au passage des intérêts ! Ce chantage et ce rançonnage doivent cesser ! »
Il propose les deux mesures suivantes :
. Réaliser un audit citoyen de la dette publique pour déterminer la part illégitime et préparer un réaménagement négocié (échelonnement des remboursements, baisse des taux d'intérêt, annulation partielle…);
. Faire racheter la dette publique par la Banque centrale.
Alors les ami-e-s, soit on en finit avec les dettes publiques et les politiques austéritaires de régression sociale avec Mélenchon, soit on en reprend pour 5 ans avec Macron, Le Pen ou Fillon ! [1]
Note
[1] Sur la dette, voici quelques billets publiées ici : L'invention de la dette, AAA, Audit Annulation Autre politique, Vive la banqueroute !