Défilés de mode

Publié le 25 juin 2008 par Jfa

Vendredi dernier, mon épouse avait organisé avec sa classe de CM2 un “Défilé de modes de conjugaison”, avec la participation active de parents d’élèves, notamment pour la sonorisation, devant les parents de la classe, défilé qui s’est terminé par buffet en commun, chacun ayant amené de quoi manger et boire et partager avec tous.

Il faut savoir que son école du centre-ville niçois, classée en ZUS accueille une quarantaine de nationalités et que, intégration oblige, certains de ses élèves n’étaient arrivés en France que depuis quelques mois.

Au delà du plaisir manifeste des enfants pour ce spectacle donné, de leur application et des yeux embués des parents, la préparation de ce “spectacle”, largement inspiré d’ouvrages d’Eric Orsenna, réalisation éminament pédagogique, a soudé la classe, modifié des comportements tout en ayant, vraisemblablement, enraciné un certain nombre de principes grammaticaux.

Quelques extraits d’un spectacle de 40 minutes:

- …

- Un élève:“Le diplodocus grignotait la fleur”. Voix off: “Nous voici dans l’imparfait. C’est du passé bien sûr, mais un passé qui a duré longtemps, un passé qui se répète : qu’est-ce qu’ils faisaient toute la journée, les diplodocus?” Le choeur: “Ils grignotaient”.

- Un élève:“Le diplodocus grignota une fleur”. Voix off: “Là, nous sommes dans le passé simple, c’est à dire un passé qui n’a duré qu’un instant. Un jour que, par exception, peut-être après une indigestion, le diplodocus n’avait plus faim, il grignota une fleur. Le reste du temps, il dévorait”. Un élève: “Vous comprenez ? Rien de plus simple que ce passé-là”.

- Un élève: “Nous haïssons le conditionnel. Il ne fait jamais, jamais confiance. Le conditionnel n’arrête pas d’imaginer le contraire de ce qui se passe” . Un autre: “Il ne m’aimerait plus, elle s’intéresserait à mon argent, les poules auraient des dents…”. Puis un autre: “Supprimons le conditionnel. On n’a pas de mal à écraser des gens qui passent leur temps à faire des hypothèses et qui n’osent jamais affirmer ce qu’ils pensent”. Un autre: “J’aimerais peut-être le chocolat Tu aimerais sans doute la vie. Il, elle, on aimerait, pas tous, le soleil. Nous aimerions quelques fois le cinéma. Vous aimeriez parfois être une star. Ils, elles aimeraient probablement être au collège.

- …

Un bref moment magique, au delà des ethnies, nationalités et religions et des suppressions de postes d’enseignants, et surtout la fierté dans les yeux de ces enfants après cette prestation réussie.

Autres sujets:

- Le déremboursement à 35% des malades longue durée. C’est en fait , une pierre - deux coups: outre les économies, les malades chroniques se soignant alors moins, ils mourront plus vite et nos caisses de retraites s’en porteront mieux. Ah, il est fort ce Sarkozy !

- La tribune de la rédaction de FR3 dans Le Monde face à son dépeçage annoncé au profit de Bouygues.

- Une belle tribune sur Mouans-Sartoux et son Maire dans Le Monde.