Chop Suey, Edward Hopper, 1929, oil on canvas, Collection of Barney A. Ebsworth
Je suis une fille de cafés. Seule ou avec une amie, mes soeurs, mon amoureux, parfois, mais rarement, plusieurs amis, j’ai passé des milliers d’heures de ma vie depuis mes 14 ans au café La Galoche sur la rue St-Denis de Montréal jusqu’au Petit Flore d’Ahuntsic encore aujourd’hui, en passant par moultes cafés de Québec, Magog, Paris, Bruxelles, Lisbonne, Barcelone, Vancouver, New-York, Boston, San Francisco, Santa Barbara, Amsterdam, Utrecht, Toulouse, et j’en passe.
Écrire dans un café, tel un hommage à Simone, Café de Flore, Deuxième Guerre, à ses gants de laine troués, à ses doigts gelés, représente le summum du bonheur pour moi. Rencontrer une amie à une petite table bancale, au-dessus des arômes d’Arabica fumant, détricoter les semaines récentes, nos vies, nos joies et nos lubies, constitue une nécessité pour moi. S’asseoir côte à côte aux meilleures places face à la rue et lire nos presses et tablettes en sirotant allongés sur allongés signifie le bonheur d’être à deux pour Amoureux et moi. Le café est mon temple, mon ashram, mon refuge et le lieu de ma réflexion sur la vie.
La maladie n’y passe pas la porte, elle arpente le trottoir en m’attendant, y perd des plumes, faire les cent pas sans moi l’affaiblit. Lorsqu’elle réintègre mon corps à la sortie, elle a perdu de son emprise. Je me suis affranchie d’elle quelques heures et elle peine à reconnaître le siège de ses méfaits.
Ce contenu a été publié dans Chroniques sur Tout et Rien par Rédaction Johanne Labbé. Mettez-le en favori avec son