En remettant de l'ordre dans mes papiers, j'ai retrouvé, avec une très grande émotion et un infinie tendresse, le premier bulletin d'information du ROTATRACT CLUB UNIVERSITAIRE DE SETTAT, dont le président fondateur était mon fils, alors étudiant à l'E.N.C.G. de capitale de la Chaouia.
Ce Rotaract était, par ailleurs, le premier au Maroc né dans le milieu exclusivement universitaire.
Dans ce premier numéro de SOCIALEMENT VOTRE, j'avais apporté mon témoignage personnel sur l'action de ce club tout nouveau sur la scène civile.
Cela remonte à loin ....à l'an 2000...Je vous livre donc ce texte, datant d'une époque où l'action de la société civile battait son plein, où les jeunes croyaient encore en eux mêmes et en leurs capacités.
Quand j'ai relu ce texte, je me suis replongé dans ce moment unique de la vie d'un homme qui voit son fils devenir un homme responsable...Que d'émotion..que de fierté...que je veux partager avec vous!
Les jeunes rotaraciens de Settat ont bien voulu intitulé mon témoignage :
POUR SOUFFLER SES 56 BOUGIES, IL ASSISTE A NOTRE BAPTEME DU FEU
"Pour mon dernier anniversaire, j'ai reçu le plus beau cadeau que mon fils pouvait m'offrir: il m'a proposé de l'accompagner à une distribution de cartables organisée dans une école de la région de Settat par le ROTATARCT UNIVERSITAIRE DE SETTAT dont il est le président. Je m'empressai d'accepter car ma curiosité, déjà excitée par la manière assez inattendue dont l'opération avait été préparée, brûlait de savoir comment elle allait aboutir.
Quelle a été ma surprise quand nous avons rejoint la vingtaine de membres du ROTARACT UNIVERSITAIRE DE SETTAT.
Ils se démenaient comme de beaux diables, qui pour préparer les cartables, qui pour les ranger dans les coffres des voitures, qui pour remplir les sachets de friandises destinées aux enfants. Elles et ils étaient tous là et pourtant nous étions samedi 23 septembre 2000. La rentrée universitaire n'était prévue dans le meilleur des cas que pour le lundi suivant. Elles et ils avaient sacrifié leur dernier week-end en famille pour être présents à cette première action de leur club. Deux rotariens du club parrain de Settat étaient présents, apportant l'aide logistique nécessaire, efficaces et discrets; laissant l'initiative aux jeunes.
L'école est située au milieu de nulle part, c'est-à-dire à des kilomètres de toute agglomération, au hasard d'une piste tracée à travers champs. Cet établissement - des classes en préfabriqué ne gardant l'aspect d'école que par la volonté et l'abnégation des instituteurs et du directeur - reçoit des élèves issus d'une région agricole dont la survie dépend de la pluie, et la pluie, ces dernières années, n'était pas au rendez-vous.
Après un échange d'allocutions pleines de spontanéité et de sincérité, la remise des cartables aux élèves s'est déroulée dans une ambiance bon enfant. Les membres du ROTARACT UNIVERSITAIRE DE SETTAT ont profité de cette rencontre pour s'enquérir des conditions de vie de ces petits bambins, ravis d'avoir reçu des cartables tout neufs, et pour compatir aux difficultés des enseignants, encouragés de voir des jeunes de la ville s'intéresser à leur sort.
Durant cette matinée, je n'ai pas pu cacher ma fierté et mon émotion de côtoyer ce groupe de jeunes qui, prenant sur leur temps et leurs finances, se dévouent pour un idéal, sans préjugé ni arrière-pensée. Je n'ai d'ailleurs pas été étonné de les entendre projeter une prochaine distribution de vêtements et une initiation à l'informatique destinée à des pensionnaires de l'orphelinat de la ville.
De tout cœur, je leur dis : bravo les jeunes et bon vent!"
P.S. : Dix sept ans ont passé depuis cette journée mémorable ....Les jeunes rotaraciens de l'an 2000 ont tracé leurs vies, chacun de son coté, mais je sais et je crois savoir que beaucoup d'entre eux sont plongés dans l'action associative et sociale, De quoi me faire garder toute ma confiance dans ce pays et dans sa jeunesse!