LordsOfRock : Salut Nico et Christophe ! Je vous retrouve ce soir sur la péniche de l'antipode pour votre premier concert à Paris. On s'était rencontré il y 3 ans à votre studio de répétitions et vous m'aviez dit qu'une date parisienne serait sympa mais que cela dépendait des opportunités. Comment as-tu fait pour avoir cette date à Paris ?
Nico : On s'est dit, en Mars on voudrait jouer dans des endroits où on n'est pas forcément allé. On regarde un peu les gens qui nous suivent sur Facebook, et mine de rien il y a beaucoup de gens qui sont concentrés sur Paris. On s'est dis que ce serait bien qu'on y aille pour leur faire plaisir et pourquoi pas augmenter notre réseau.
LOR : Tu penses que Paris est un passage obligatoire quand le groupe en est à un certain stade ?
Christophe : Pas forcément obligatoire mais ça peut déboucher sur d'autres opportunités. Depuis qu'on a annoncé la date à Paris, on a été demandé 2 fois pour 2 autres dates à Paris. Donc ça ouvre des portes.
Nico : C'est assez drôle parce qu'on n'a jamais joué à Paris, et cette année on joue 4 fois en région parisienne. 2 fois dans Paris même, une fois à côté de Versailles et l'autre à côté de Disneyland. On revient jouer donc au mois de Mai dans le 15e arrondissement pour la fête de la Bretagne avec Merzhin.
Christophe : Puis en discutant aussi avec les presses locales, on se rend compte que c'est complètement dingue d'avoir fait des dates en Chine notamment à Shangai, que ça fait 10 ans qu'on existe et qu'on n'est jamais passé par Paris notre capitale. On est content aussi d'y passer et on espère y repasser plusieurs fois.
Nico : La chose dont on n'est pas habitué aussi, ici il faut loué les salles et les remplir pour les payer. Quand on joue ailleurs en France, on paye le groupe pour qu'il vienne jouer dans ta salle. C'est aussi pour ça qu'on n'a jamais jour à Paris. On allait pas prendre le risque de louer la salle sachant qu'on n'avait pas forcément le public. Alors que maintenant, la situation a bien évoluée. On veut prendre ce risque car même si on perd de l'argent, on sait qu'il y aura du monde pour venir nous voir. Ce soir je pense que ça va être complet et on est super content.
LOR : Vous n'aviez jamais été sollicité pour faire une première partie ?
Nico : On bosse avec un tourneur cette année, qui fait tourner aussi Matmatah. Et on s'est dit que cela pourrait être nous sur les dates de l'Olympia et de La Cigale. En général, pour faire des premières parties, c'est que tu es dans une grosse boîte de production et que tu fais partie du catalogue. Mais nous, on n'est pas chez un tourneur qui fais des gros groupes. Et pour le coup, c'est Matmatah qui a choisi sa première partie, un groupe qu'ils connaissent.
Christophe : Le soucis aussi avec Epsylon, c'est une formule assez lourde, on est 6 sur scène avec pas mal d'instruments. Donc on a ce défaut d'être techniquement difficile à gérer.
LOR : Oui mais aujourd'hui vous jouez sur un toute petite scène, ce ne sera pas trop serré ? Vous allez finir dans la fosse ?
Nico : Tu déconnes, mais oui on a prévu de finir en acoustique au milieu de la fosse à la fin du concert.
Christophe : Mais tu vois, une scène comme ça, c'est impossible d'avoir 2 batteries différentes, n'y d'ajouter d'autres amplificateurs. Et c'est pour ça aussi, qu'on n'est pas appelé par des gros groupes pour faire des premières parties, qui recherchent des trio. Même Manu Chao, ils sont avec des premières parties avec 3 personnes maxi sur la scène. Puis les premières parties, ce n'est pas forcément le passage obligatoire. Notre but n'était pas de percé et d'être diffusé en radio absolument puis être oublié aussi rapidement. Le but, c'est de continuer comme pleins de groupe le font, comme les groupes indépendants qui font énormément de dates, de festivals et qui agrandissent leur réseau au fil des années.
Nico : Puis on n'a pas l'opportunité d'être un groupe "mainstream", qui passe en radio.
LOR : Il me semble que vous êtes diffusé sur quelques radio locales en Vendée et sur Nantes.
Nico : Oui, des radios associatives. On est rentré dans des playlists de France Bleu et c'est cool ! On ne va pas se plaindre, si on passait en radio, on ne cracherait pas dessus.
Christophe : Si demain on voulait vraiment passer en radio et si on voulait mettre toutes les chances de notre côté, il faudrait virer tous les instruments traditionnels.
LOR : Oh, c'est dommage ! C'est ça qui fait aussi votre charme et votre singularité. Quand tu vois Merzhin où on entend de moins en moins les instruments traditionnels, Matmatah, c'est pareil. C'est dommage que l'on n'entende pas assez de folk.
Nico : On a l'avantage de voir les évolutions de ces groupes là, qui sont nos références. Mais nous, on voudrait garder notre esprit folk, traditionnel. En fait, pas traditionnel au sens propre du terme, on veut garder les instruments traditionnels parce que si on les enlevaient, Christophe et Ben ne joueraient plus, et ce n'est pas nos envies. Et justement cela fait notre singularité.
LOR : La dernière fois que je vous ai rencontré, vous étiez la moitié à être professionnel de la musique. Maintenant vous êtes tous pro, et je crois qu'il y a des remplacements. Comment cela s'est passé ?
Christophe : Notre guitariste qui était ingénieur, et notre sonneur de bombarde qui était ostréiculteur ont préféré continuer leur carrière professionnelle dans leur domaine. C'était bien réfléchit et ils voulaient voir le groupe se développer, après tout c'était aussi leur bébé.
Nico : En fait, ils arrivaient à un moment où ils ne voulaient plus être un "frein". Cela leur prenait trop de temps pour les répétitions, les démarchages, enfin tout ce qu'il faut faire fonctionner le groupe. On s'est quitté en bon terme, ils font partie de notre association et ils participent à certains concerts. On est hyper reconnaissant de leur décision.
LOR : Et le remplacement s'est fait facilement ?
Nico : Oui, on a trouvé des personnes par les différents réseaux d'amis ou d'associations. Et cela se passe super bien.
Christophe : On a trouvé la bonne équipe. Ben, c'est un super sonneur, je ne pensais pas qu'il aurait accepté et il n'a pas réfléchi longtemps pour accepter.
Nico : On a trouvé un point d'équilibre. On a une formation qui tient la route, que ce soit humainement ou techniquement, et tout le monde s'y retrouve.
LOR : News récemment tombée, vous voulez enregistrer un album live. Il est prévu le 15 avril au Fuzz'Yon, salle de concert de La Roche sur Yon. Quelle était la démarche ?
Nico : Cela fait plusieurs années que l'on nous réclame cet album live. Jusque là on n'estimait pas se permettre d'enregistrer un live avec seulement 3 CD. Nous avons évolué et il y a des titres du premier album que l'on assume moins, on avait 18 ans. Les paroles et la musique ne nous correspondent plus vraiment.
Christophe : Mais on en a arrangé certaines, dont "Jeté dans l'arène". On a des retours du public qui s'attachent à des chansons des 2 premiers albums, qui nous disent que c'est meilleur en live.
Nico : Puis, on se rôde avec la tournée des club, c'est 13-14 concerts en un mois. Il ne manquait plus que la salle. Le Fuzz'Yon a bien voulu accepter la mission, pour nous c'est parfait, c'est dans notre Vendée natale, c'est central pour le public. Maintenant, on espère la remplir et pourquoi pas faire à guichet fermé, les places ont été ouvertes avant-hier (le 14 mars donc) et il y en a 1/3 de vendues, c'est bien parti. En plus, les participants au concerts auront la possibilité d'acheter en pré-vente et en promotion, l'album live, c'est exclusif à cette date d'enregistrement.
LOR : Une captation vidéo est-elle prévue pour en faire un DVD live ?
Nico : On est en train de peaufiner les derniers détails. Ce qui est sûr, ce ne sera pas au format DVD live, mais plus tôt un making-off de la soirée avec la préparation, que l'on glissera peut-être sur l'album. Et des vidéos uniques de certains titres live que l'on mettra en avant sur internet. Enfin, rien n'est définitif pour le moment, on travaille encore dessus.
Merci beaucoup d'avoir partagé une bière avec moi. Bonne chance pour le Fuzz'Yon et continuez comme ça.