Hachette Romans
Traduit par Caroline Minic
Mars 2017
192 pages
13,90 euros
Roman ados dès 10 ans
Thèmes : Méchant Disney, Différence, Magie
"C'est une histoire vieille comme le monde : celle d’un prince cruel transformé en Bête. Et celle d’une belle jeune fille qui surgit dans sa vie. Le monstre est métamorphosé par la compassion de la jeune fille et l’amour qu’il ressent pour elle. Puis ils se marient et ont beaucoup d’enfants. Mais comme pour chaque histoire, il y a plusieurs versions. Qu’importe ce que l’on a pu dire ou écrire, une seule question demeure : qu’est-ce qui a changé le prince en la Bête que l’on connaît ? Voici l’une de ces histoires. Une histoire de bêtes, et, bien sûr, de belles."
J'avais manqué la sortie de Miroir Miroir dans cette nouvelle vague qu'est de consacrer une histoire du point de vue des méchants Disney. Heureusement je me suis rattrapée et Miroir Miroir fait désormais partie de ma PAL. Je ne pouvais pas passer à côté de L'histoire de la Bête, ce prince sans coeur transformé en bête sauvage par une malédiction. Mais comment cela a -t-il commencé ? Le point de vue est celui du prince puis de la bête et Serena Valentino choisit de raconter l'histoire de leurs points de vue. C'est toujours original et forcément L'histoire de la Bête ne pouvait que me plaire car j'adore les adaptations de contes et surtout La Belle et la Bête est mon Disney préféré.
On en sait peu, il est vrai, sur la malédiction de la Bête, hormis qu'elle a été jeté par une sorcière à cause de son manque d'humanisme et de compassion. Et bien avec L'histoire de la Bête, l'auteure répond amplement à toutes nos questions et il y a plus d'une sorcière! Tout en respectant les codes du conte de fée, elle rajoute de nouveaux personnages et en détourne quelques uns (notamment Gaston) et j'ai adoré cet aspect là. Elle a rajouté du mystère et du suspense sur un conte de fées déjà, ma foi, hyper connu. D'où l'excellente surprise de ce petit bout de roman qui nous plonge au coeur des pensées de la Bête. On ne naît pas méchant, on le devient, parfois malgré nous, parfois pour se défendre (un peu comme Maléfice, personnage que j'ai redécouvert grâce au livre et au film et que j'ai aimé). On éprouve de l'empathie et de l'affection pour cette Bête, pour son regard sur Belle. On a tous les détails concernant l'avant-malédiction et pourquoi il en est arrivé là. J'ai apprécié la chronologie des scènes, entre flash-backs et retour sur des scènes importantes de La Belle et la Bête (le refus du repas en compagnie de la Bête, le cadeau de la bibliothèque).
Ensuite le méchant de l'histoire ne sera pas forcément la Bête dont le point de vue narratif est extrêmement original. Non les méchantes ici sont les sorcières qui s'amusent du sort de la Bête, qui s'en moquent et n'ont aucune pitié (sauf Circé...) pour la Bête malgré son changement, malgré qu'il fasse des efforts pour devenir meilleur, malgré l'amour qui naît entre lui et Belle. Elles n'hésiteront pas à mettre des bâtons dans les roues pour empêcher le prince d'aimer Belle et elles sont prodigieusement immatures et agaçantes. Pour le coup la Bête va devenir victime et c'est un aspect assez intéressant du roman et totalement nouveau.
Chut! Je ne vous en dis pas plus. Cette collection est pour moi avec cette première lecture, une heureuse surprise qui m'a embarqué de bout en bout. Je suis très curieuse de lire Miroir Miroir consacré à la méchante reine. En tout cas pour L'histoire de la Bête, le pari était audacieux car il est intéressant de savoir comment ce personnage du prince est devenu aussi cupide, vaniteux et antipathique. J'ai aimé voir sa progression et j'ai beaucoup aimé la fin, digne d'un joli conte de fées.