Au commencement Shinya Shokudo est un manga de Yarô Abe débuté en 2006 et qui compte plus d’une quinzaine de volumes. Le résumé est assez simple : Réunis autour de plats préparés avec amour, les clients et le chef d’une gargote tokyoïte sans éclat établissent peu à peu des connexions simples, mais profondes. Le petit restaurant de nuit se trouve dans le quartier de Shinjuku, s’y croise des hommes et des femmes chacun apportant sa petite histoire.
La cantine de minuit
La première chose que j’ai pensé en feuilletant le manga c’est : ce n’est pas très beau, ils ont des têtes bizarres. Le trait fin et épuré de Yarô Abe change radicalement de ce que l’on peut nous proposer d’habitude. Peu de décors, des cadrages simples et quelques trames pour que l’ensemble ne soit pas trop vide.
Puis, les personnages atypiques et leurs histoires prennent le pas sur cette première impression. Ce n’est plus l’œil qui parle mais le cœur (et un peu l’estomac quand même). On prend place dans ce boui-boui avec un service à la carte. Le héros nous invite à prendre place et à écouter ses invités.
Les différentes personnages de c e manga vous embarquent dans leur quotidien et leurs petites histoires. Ils ont des « gueules ». Celles de ce quartier, celles d’un Japon nocturne et méconnu. De plus, on a plein d’idées de plats à déguster. S’il y a bien une chose que les Japonais ont en commun avec nous c’est bien leur passion pour la bouffe. C’est extraordinaire la place que peuvent avoir les repas dans la vie de tous les jours. Pas un drama, une pub ou que sais-je sans nourriture. Un goût, une odeur, tout est prétexte à introduire une petite histoire.
Les chapitres sont très courts, quelques pages à chaque fois, impossible de s’ennuyer. Chaque petite histoire brosse avec humour et tendresse la vie des habitants de ce Tokyo nocturne. Les larmes me sont même venues pour l’une des histoires.
J’ai littéralement dévoré ce premier volume. J’espère qu’il y en aura d’autres, même si je sais au fond de moi que c’est un pari de lancer ce genre de série.
La cantine de minuit pourra plaire aux amateurs de mangas, mais aussi de BD françaises. Les histoires abordées dans ce manga sont universelles.
Avant cette saison disponible sur Netflix il y a eu trois saisons à la télé japonaise d’une dizaine d’épisodes chacune. Puis en 2015 deux films sortis sur grand écran. Nous avons attendu 2016 pour pouvoir en profiter aussi.
Cette première saison ne compte que 10 épisodes d’une trentaine de minutes chacun. C’est vrai le jeu est un peu surjoué, mais faut vous y faire c’est comme ça dans la plupart des dramas. Dans ce contexte je trouve ça sympa. Des personnages sont haut en couleur ou tout en sentiments. Leurs histoires sont souvent attendrissantes. Tout ce qui faisait le sel du manga se retrouve dans la série : le héros nonchalant avec sa petite cicatrice au visage, ses clients aux histoires improbables et cette atmosphère intimiste incroyable.
On y découvre des plats, que l’on peut même refaire parfois car le chef nous montre comment faire. En voilà une idée qu’elle est bonne !
C’est le Japon et ça me plait. J’espère que cette série vous fera autant d’effet qu’elle n’en a eu sur moi. Les épisodes sont très courts et vous pourrez tout regarder en un après-midi de binge watching.
La cantine de minuit et Midnight Diner: Tokyo Stories sont deux œuvres complémentaires à découvrir dès à présent dans votre librairie et votre télévision.
Bonus
La cantine de minuit : tome 1 disponible chez Lézard noir à 18€. Midnight Diner: Tokyo Stories est disponible sur Netflix.