Une seule question est de nature fondamentale, celle de l'essence de " l'Être " en sa vérité principielle, ce qui relève, évidemment, de " l'ontologie " par excellence, et en ce qui concerne l'orientation spécifique de la recherche spirituelle et initiatique véritable, c'est-à-dire à la fois " non-apocryphe " et authentiquement transcendante, une ontologie qui ne p eut être, en raison de la situation des conditions de la présence de l'être au monde, et sa nature foncièrement dialectique, qu'une "
I. Les deux " voies " ontologiques fondatrices
Conséquemment, et à ce titre Martin Heidegger (1889-1976), et Joseph de Maistre sont en parfait accord dans le constat
Exister, être, c'est donc être jeté de " l'Unité " vers la division, projeté " du haut vers le bas " disait (+ 252) [3], abandonné dans le relatif, le contingent, c'est être dépendant totalement de faits et de causes qui déterminent la non-possibilité de l'harmonie et de la durée, et rendent totalement vaines et vouées à l'inutilité les infructueuses tentatives humaines - notamment politiques, mais pas seulement, car on peut y adjoindre, l'art, la philosophie, la science, etc. -, qui tendent à modifier les conditions de l'être au monde.
Ainsi donc, la confrontation au " Cette évidence, conduit à prendre conscience qu'il ne s'agit plus désormais d'espérer en un quelconque régime ou éventuel système capable de résoudre les questions qui se posent, puisque l'origine du problème pour l'homme, mais aussi pour les civilisations et l'Univers lui-même, est un problème de " l'origine " ; la question, fondamentalement, participe d'une nature purement méta-ontologique. Voilà pourquoi, la seule attitude authentique, c'est-à-dire authentiquement en rupture, la seule position radicale capable de prendre le problème à sa source réelle, à sa " racine " effective, est donc, uniquement, d'ordre supérieur, elle relève du spirituel et du transcendant, obligeant dès lors de regarder d'où provient l'essence de la détermination existentielle, en se confrontant à la cause première de la vocation destinale de toutes choses créées au "
" Le mal a tout souillé, et dans un sens très vrai
tout est mal puisque rien n'est à sa place [...]
Tout les êtres gémissent et tendent avec effort
Joseph de Maistre affirmait : " L e mal a tout souillé, et dans un sens très vrai tout est mal puisque rien n'est à sa place [...] Tout les êtres gémissent et tendent avec effort vers un autre ordre des choses." [4] Mais après la Révolution, suite un examen approfondi de ses causes, il comprit qu'aucun temps n'était exempt de négativité, et étendit le diagnostic de façon transversale à l'Histoire elle-même, voyant d'ailleurs que la " Révolution ", de par sa nature antichrétienne, son violent rejet de toutes les formes de sacralité, ayant mené un combat violent contre l'Église et son clergé qui est allé jusqu'aux crimes les plus abominables, participait non pas des idées politiques, mais de l'histoire des religions [5]
III. L'bandon de tout but positif ( l'' apolitia) comme principe et ascèse spirituelle
Ayant perçu cette origine, il convient d'abandonner tout but positif extérieur rendu irréalisable, non pas parce que cette époque serait celle de la " dissolution générale ", mais parce qu'il est nécessaire de comprendre que la détermination au négatif est inscrite, depuis toujours, dans l'Être, qu'elle réside et demeure de façon intangible dans le " Tout ", c'est-à-dire la totalité de " l'exister " même, et il qu'il n'y a en conséquence eu de réalité en ce monde, avant même le début des temps, de façon permanente, que déterminée et soumise, c'est-à-dire reliée à une cause qui est une déchirure, liée à une rupture fondatrice, à une scission qui se trouve dans l'essence même de l'Être ; une réalité dépendante d'un manque qui est une perte tragique survenue, au commencement, à l'intérieur de " l'Unité " première, situation absolument terrible que Maistre résume en une phrase : " Ce monde est une milice, un combat éternel. " [7] À cet égard, " " s'impose donc comme règle, pouvant s'étendre pour tout esprit conscient et éveillé, non pas uniquement à notre " période de dissolution ", mais en tant qu'attitude constante de présence au monde et discipline de vie, loi spirituelle, ascèse héroïque et voie ontologique qui est celle des voyageurs solitaires souhaitant accéder aux cimes des monts élevés, là où règne, dans la solitude et le silence, l'éternelle " Lumière ".
" Il n'y a pas de formes positives données
fournissant un sens et une légitimité vraie
sur lesquelles on puisse s'appuyer aujourd'hui.
Désormais, une ''sacralisation'' de la vie extérieure et active,
ne peut survenir que sur la base d'une orientation intérieure,
IV. La génération infinie des anéantissements et des renaissances éternels
l'Unité ", par lequel, selon Maistre, le "
mal " s'est introduit dans l'Univers et " a tout souillé " [8], ou, plus profondément encore selon Boehme, en raison du fait que " l'éternelle origine des ténèbres " [9], engagée dans un mouvement de génération infinie passant par des anéantissements et des renaissances éternels, accomplie sa " révélation " suressentielle. Ceci explique pourquoi chaque être, chaque système philosophique, est incapable, à lui seul, d'aller au bout de l'Être. Tout est freiné, bloqué, contraint, par un manque constitutif d'être qui est inscrit à l'intérieur de toute réalité, car initialement situé au sein de l'Être, dans la substance du " Principe ". L'unique forme du possible pour chacun, le seul devoir, la règle disciplinaire, est donc d'affronter le non-sens, le sens sans nom, l'absence de nom d'un réel absent de lui-même, de se confronter, par une approche métaphysique, ou plus précisément " d'ontologie négative ", au " Néant ". La Manifestation est l'expression " extérieure " du Mystère intérieur de l'Être Infini, la révélation de son " Verbe ", ceci expliquant pourquoi, puisque le Principe est travaillé par un désir qui est à la fois lumière et ténèbres, la Manifestation comporte elle également, à l'identique de l'Être, un aspect mauvais et bon. Depuis le commencement, l'Être Infini est la " Totalité ", composé du " monde-feu ", du " monde des ténèbres ", et du " monde-lumière", triple monde à l'intérieur d'une unique essence, un unique Principe, en trois distinctions illimitées, éternelles, animées d'une même aspiration, ou " faim de quelque chose ", qui est une " Magia ", dont l'étonnante résonnance, n'est pas sans évoquer la " Mâyâ ", voile et clarté, pouvoir maternel de l'Un. Le lien intérieur à la " vraie vie " entre les ténèbres et la lumière, explique pourquoi toute existence humaine se trouve placée à la jonction du clair et de l'obscur, du bien et du mal, exigeant un abandon au " néant ", faute de quoi elle sombre dans " l'angoisse " qui est un feu dévorant, alors que par son anéantissement, elle s'accomplit sans douleur dans la lumière, dans la " Magia " de Dieu en sa triade, c'est-à-dire sa triple essence.
Reste donc, malgré cette situation " au milieu des ruines " obligeant en notre période de
C'est pourquoi Guénon a tant insisté sur le fait qu'il ne s'agissait pas dans cette " œuvre initiatique " s'il en est, non d'une " extase ", mais d'une transformation interne de l'être, en vertu de ce principe fondamental : " toute réalisation initiatique est essentiellement et purement ''intérieure '' [11]. " Mircea Eliade (1907-1986) écrit donc, à juste titre : " On a souvent affirmé, qu'une des caractéristiques du monde moderne est la disparition de l'initiation " [12], montrant que la question de l'initiation, n'a ainsi rien à voir avec les conditions de la période à laquelle elle se pose, car en réalité " les vrais secrets n'ont jamais été divulgués " [13], puisqu'ils relèvent du " mystère " indicible et informulable, mystère qui se situe au-delà de l'Être et du Non-être, là où le langage est impuissant, domaine par définition du suressentiel. L'accès à ce mystère, qui est celui par excellence de " l'Église intérieure ", selon la tradition de l'Illuminisme mystique, relève donc d'une " voie " exigeante et rigoureuse, d'une discipline de l'esprit, dont les critères et les modalités restent inchangés depuis la nuit des siècles, et que préservent, et conservent, quelques rares sociétés de nature ésotériques, observant une mise en retrait à l'égard d'un monde vis-à-vis duquel elles se tiennent volontairement à distance, unique chance de faire perdurer les éléments de la transmission authentique, et d'accomplir la traversée des temps d'obscurité.
V. Le silence nocturne des vérités impensables
La voie métaphysique, est donc tout à la fois une connaissance et par elle un accès à l'essence de la vérité, mais aussi, concrètement, un véhicule et un abri, pour effectuer notre séjour au sein du monde et de sa totale confusion. Lorsque Heidegger écrit que " l'essence du Dasein c onsiste en son existence " [14], il faut donc oublier ce que l'on croit être établie comme définition de l'existence, c'est-à-dire l'acte premier qui situe un être hors du néant, hors de ses causes, et plutôt regarder la possibilité qui caractérise l'homme d'expérimenter une " ouverture " par laquelle il doit se soumettre dans le dépouillement de toute chose, " dans l'ouverture duquel l'être lui-même se dénonce et se cèle, s'accorde et se dérobe " [15]. Cette " ouverture " est celle où règne le silence nocturne des vérités impensables, inexprimables, là où la pensée retourne en son silence originel ; l'existence dans la plénitude de son inexistence. Moment non manifesté, non-né, non-advenu. Temps inexistant pour un lieu sans localisation, pour une parole vide de son silence, un dire vide du vide lui-même, un inconnu à jamais indicible et obscur, une " ténèbre " insondable et invisible, l'intense abîme du néant en son " Rien ". En cet informulable où prend source toute pensée de la non-pensée, où s'origine le contact ontologique fondamental, où s'enracine les premières lumières de la pensée matinale du logos philosophique, la patrie nécessairement oubliée de l'Être, la révélation de l'inexistence en son " Rien ", n'est qu'un moyen d'accéder plus avant dans l'absence de l'Être.
L'intolérable existentiel ne peut de ce fait se comprendre, mais il est certain qu'une seule chance par lui nous reste offerte : celle d'accepter le non-sens. L'existant, le sujet, se retournant sur lui-même doit donc impérativement affronter dans " l'angoisse ", la nuit vide, l'absence cruelle, son expulsion hors de lui-même vers le néant. C'est pourquoi le sujet n'est rien d'autre que cette " ouverture au Néant ", à l'innommable altérité face à laquelle il affronte, tout en rencontrant sa tragique limite ; limite tragique au sein de laquelle il atteint, tout en l'ignorant, son invisible souveraineté. Il n'est donc d'autre mission véritable, et en cela tient la vérité méta-ontologique, il n'est d'autre fin authentique pour l'être, qu'une souveraine perte définitive qui le condamne au silence du " non-savoir " et aux ténèbres de la nuit, qui ouvre, au terme d'un cheminement dans le désert, en quoi consistent et que représentent les différentes formes de la traversée, sur les cimes de " l'Aurore naissante ".
VI. La tradition initiatique occidentaleEn ce sens, le futur - de toute éternité et pour toute éternité -, est une origine, une source, un commencement
a) La " nuit de l'esprit "
La spécificité, ou singularité de la " voie occidentale " dont la relation à la pensée de l'Être nait en Grèce à l'aurore du
b) La " vie éternelle " de " l'Essence Incréée "
(Maître Eckhart, Predigt 2, Traités et sermons).
C'est de cette " vie éternelle " dont Maître Eckhart nous parle en la désignant comme la " '' Déité'' située au-delà de Dieu même ", le " Néant " appréhendé en tant que négation de la négation, expression de l'universel dépassement, y compris de " l'Absolu ", s'appliquant au mode dépourvu de mode, en lequel ne subsiste plus ni temps ni lieu, ni sujet ni objet, ni nom, ni identité ; soit le domaine par excellence de " l' Incréé ". La possibilité d'une ouverture immédiate, dès ici-bas, en direction de " l' Essence Incréée ", ouverture participative et transformatrice en mode d'anéantissement, doit donc intervenir dans le cadre d'un " cheminement ", apte à délivrer l'esprit des pièges dans lesquels il se trouve enfermé, expliquant pourquoi ont été constituées, au cours des siècles, différentes structures, à la marge ou en rupture de l'Église, dont la vocation fut, tout à la fois, de préserver certains enseignements doctrinaux, et d'en permettre la mise en pratique concrète, au sein d'itinéraires (symboliques, métaphysiques, religieux, communautaires ou solitaires, monastiques ou individuels, de nature mystique et illuministe), conduisant à la contemplation des vérités essentielles, dont la théosophie, entre les XVIème et XVIIIème siècles, fit sa vocation.
VII. Illuminisme mystique et théosophie chrétienne
VIII. Le christianisme fut, et demeure, une authentique initiation
L'idée générique, propre à la théosophie, issue du courant de l' Illuminisme, relève d'une intuition principale : l'origine des choses, le principe en son essence, n'est pas une réalité positive mais négative, de ce fait l'enseignement ésotérique considère qu'une " Tradition " a été conservée, et qu'il est possible de la retrouver, soit par l'effet d'une " illumination intérieure ", soit grâce à des transmissions heureusement conservées par l'Histoire, leur conviction commune étant que le christianisme fut avant tout, et demeure, une authentique initiation. Ce discours est une sorte de vision commune pour tous ceux qui aspirent à une compréhension plus intérieure, plus sensible et subtile de vérités oubliées, ainsi que le soutiendra d'ailleurs positivement Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824), en des termes extrêmement clairs : " Malheureux sont ceux qui ignorent que les connaissances parfaites nous furent apportées par la Loi spirituelle du christianisme, qui fut une initiation aussi mystérieuse que celle qui l'avait précédée : c'est dans celle-là que se trouve la Science universelle. Cette Loi dévoila de nouveaux mystères dans l'homme et dans la nature, elle devint le complément de la science. " [18]
En ce sens, la réflexion, longuement approfondie, sur ce que représente " l' Être éternel et infini ", dont le Régime Écossais Rectifié a fait la désignation du " Principe " supérieur dans ses invocations rituelles, nous donne d'aborder ce que représentent les notions " d' éternité " et " d' infinité " dans leur relation à la transcendance, nous engageant dans une méditation de la réalité intrinsèque des régions invisibles, en un mode, passant par la négation, afin d'accéder à la vérité essentielle à laquelle nous sommes appelés à nous conformer dans notre réalité existentielle. L'idée d'un Être créateur du monde à partir de rien, telle qu'affirmée solennellement par les premiers versets du livre de la Genèse ( Genèse I, 1-2), apparaît d'une façon très nette dans la prière d'ouverture des travaux au Régime Écossais Rectifié, dès le grade d'Apprenti, prière qui adresse au " Grand Architecte de l'Univers " l'hommage de ceux réunis en sa présence, en le désignant selon une terminologie étonnement chargée de références métaphysiques relatives à la notion " d' être ".
ô toi qui par ta parole toute puissante et invincible
Cette terminologie, originale et singulière, est utilisée à bien d'autres endroits des rituels et textes du Régime maçonnique et chevaleresque fondé par Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824), en particulier dans la Règle Maçonnique, en son Article I où il est dit: " Ton premier hommage appartient à la Divinité. Adore l'Être plein de majesté qui créa l'univers par un acte de sa volonté, qui le conserve par un effet de son action continue, qui remplit ton cœur, mais que ton esprit borné ne peut concevoir, ni définir." [21]
Ce rappel, très prononcé, de la présence de l'Être, nous place ainsi étrangement et de façon directe, par delà les évidentes références religieuses, en climat métaphysique, science qui considère, depuis Aristote (v. 384 - v. 322 av. J.-C.), " l'être en tant qu'être ", et se donne pour objet cet "Être " en tant que tel, expliquant en conséquence " le terme "d'ontologie" (du grec ὄντος, " être ", et λόγος, " science ", " discours "), qui désigne l'essence de son objet. La définition de Dieu comme " Être ", en tant que Créateur de toutes choses, constitue d'ailleurs chez Jean-Baptiste Willermoz une remarquable continuité dans sa pensée, puisqu'on trouve des réflexions sur le sujet à une date relativement tardive, dans les textes qui reçurent le titre générique de : " Doctrine de Moïse ", avec cette mention : " Doctrine, Instruction particulière & secrète à mon fils, 1818, composée en neuf cahiers " [22]
Le problème que ne parvinrent pas à admettre les philosophes, c'est que " créer " (en hébreu : בָּרָא bara' - en grec : κτιζω ktizô), pour le " Tout-puissant " puisse être entendu à la manière d'un acte instantané, non à la façon d'un processus ou geste de synthèse, mais d'un coup, d'une façon brusque et immédiate. L'Acte pur et le " Néant " ne s'opposent pas, en climat chrétien, mais se complètent comme " l'Unité " achevée et le " Multiple pur ". Ce qui veut dire que le Créateur en vertu de ses perfections, a communiqué l'être à ce qui n'existait pas, qu'il a conféré de " l' être ", de " l'existence " à ce qui n'était pas, et n'avait jamais existé, acte impensable, inconcevable, absurde sur le plan logique, mais qui ne l'est absolument pas sur le plan " ontologique ".
X. L'Éternité de Dieu est " Dieu lui-même "
L'explication est pourtant évidente : l'éternité n'existe pas en dehors de Dieu, saint Thomas disant de façon " n'ayant ni commencement ni fin ", qui "
C'est pourquoi, dans toutes les réflexions portant sur Dieu, sur " l' Être premier ", il faut considérer d'abord, et avant tout, pour comprendre la barrière ontologique qui nous sépare de l'Infini, non " comment est Dieu ", mais surtout " comment il n'est pas ", comment il n'est pas dans le temps, comment il n'est pas " existant ", comment il n'est pas temporel, comment il n'est pas visible, ce que saint Thomas résume par ces mots : " De Dieu nous considérons non comment Il est, mais comment Il n'est pas " [27], plaçant sa méditation dans la continuité de celui qu'une vénérable tradition patristique considère comme le premier évêque d'Athènes, celui dont nous parle saint Paul ( Actes, XVII, 54), c'est-à-dire saint Denys l'Aréopagite, le docteur par excellence de la " voie négative ", dont la durable influence au moyen âge sera sensible chez les principaux docteurs et théologiens.
La tradition hébraïque, telle qu'en témoigne le prophète Baruch [28], s'interdisait de prononcer le nom de Dieu, elle
Ceci explique la raison du fait que le divin, du simple point de vue des impressions existentielles immédiates, semble subsister dans un profond silence, se dissimuler au sein d'une nuit mystérieuse, avoir son séjour dans un désert difficilement accessible. Pourtant, nous savons qu'une mystérieuse présence est en activité, en permanence, à l'intérieur de chaque mouvement, chaque souffle, chaque moment présent, Dieu demeurant discrètement, mais fermement, Celui en qui nous avons la " vie, le mouvement et l'être " ( Actes XVII, 28), agissant en chaque chose, et soutenant dans l'être la plus infime forme de réalité [31], à chaque instant [32] car il est " l'Être éternel et infini, qui a donné l'être à tout ce qui existe ".
La première de nos certitudes fondamentales, qu'il convient donc de toujours nous remémorer, est qu'il est parfaitement illusoire de croire que l'on obtiendra une image adéquate de l'infinité dans l'ordre de la manifestation, puisque au sein de notre état humain limité, marqué par l'illusion et l'inversion des vérités, il ne nous est pas possible de nous former intérieurement une image adéquate de la Réalité absolue. C'est pourquoi, il importe d'arpenter les vertigineux territoires de la métaphysique de l'Infini, par l'Cette perte bienheureuse de l'illusoire maîtrise du savoir sur l'Absolu nous conduit invisiblement, par la voie étroite de la nuit et du silence, et nous achemine, lentement, vers les lointains rivages, par les sentiers escarpés de la haute montagne, là où réside le profond désert, en nous éloignant des domaines humains limités où doivent être abandonnés, à jamais, les pauvres outils du chercheur aveugle. Dans la nuit où nous avons été plongés, il est nécessaire ainsi que nous fassions surgir, en nous, au cœur de nos ténèbres, la " Lumière incréée " par le pouvoir transformant de l'œuvre négatrice, et alors pourra se dévoiler, secrètement et invisiblement, le "
La voie initiatique occidentale issue de l'illuminisme mystique, participe donc d'une tradition, se revendiquant de laPour cela il faut franchir le voile des apparences, traverser le monde des images et des certitudes factuelles, aller au-delà des prétendues évidences concrètes, et entrer dans une perspective approfondie où l'on regarde, non les faits superficiels de l'immédiate visibilité, mais l'origine des choses, et surtout leur fin ultime qui tend inexorablement vers une réunion au " Principe ", là où tout cesse, " essentiellement ", de se situer dans " l'Être " ou le "
Le plus extraordinaire, ce qui est rarement dit de par un légitime respect des auteurs face au mystère intérieur de l'Absolu - dont Guénon qui se risqua simplement dans un texte sur la " " [33] à aborder la procession du Principe -, c'est que l'Un, la L'Unité est équivalente au " Au titre de la " Déité n'est encore qu'une étape : elle n'est que le premier moment de la vie divine, l'instant " d'avant " cette vie, le moment qui est encore " avant " cette vie. Le Principe dans son infinité n'est donc pas étranger à la différence, à la similitude, voire même, en une certaine manière, à l'humanité comme potentialité d'inhabitation divine du Verbe, mais son exigence, l'exigence de l'infinité du Principe, possède son séjour dans l'indistinction pure de " l'Zéro métaphysique ", l'Absolu doctrine ultime ", de son au-delà et du dépassement même de l'Absolu, l'Infini est complet, total, sans restriction, non contingent, il est " l' Être pur ", contenant l'Être et le Non-Être [34], la " Possibilité universelle " ; il n'est à lui-même que sa propre limite sans limite, il est dépourvu de détermination, il est égal en tout à la " Totalité " puisque rien n'est en dehors de lui, et il n'est hors de rien ; en vérité il est matrice inaccessible et indéfinissable, le " Vrai " en sa suressence éternelle. au-delà de l'Absolu [33], ce qui dépasse même la transcendance, l'extrême pointe la plus essentielle du Non-Être ; quelque chose de plus encore que l'Unité " non exprimée ", car inexprimable dans le sens où cette dimension n'est en rien susceptible de manifestation. En toute logique, et surtout toute rigueur de termes, puisqu'on l'on est ici dans le cadre de " l'inexprimable ", il conviendrait donc de rester silencieux sur ce dépassement méta-ontologique correspondant à " l' Unité primordiale " non formulée, là où plus rien ne se traduit par une désignation, puisqu'il ne peut même plus être dit quoi que ce soit, de ce qui ne se dit pas, que ne peut être rien dit de ce qui ne réside pas dans le dicible, et même, ne se pense pas, car ne relevant que de la non-pensée, de la vacuité abyssale du vide suressentiel, de l'au-delà de l'Absolu. Unité ".
Le Mercure Dauphinois, 2017, 375 pages.
1. Ce déchirement souligne Hegel (1770-1831) , est inscrit non pas dans une réalité extrinsèque, mais à l'intérieur-même de l'essence de l'Absolu : " L'Esprit conquiert sa vérité seulement à condition de se retrouver soi-même dans l'absolu déchirement [ Er gewinnt seine Warheit nur, indem er in der obsoluten Zerrissenheit sich selbst findet]" (Hegel, Phänomenologie des Geistes, éd. Hoffemeister, 1929, p. 30).
2. M . Heidegger, Lettre sur l'humanisme, Aubier, 1957, p. 184.
3. Origène, dont Maistre fut le premier à faire remarquer : " l'opinion d'Origène [...] est encore aujourd'hui la base de toutes les initiations modernes." ( Mélanges B, p. 302), considérait que la création était une descente, une " dégradation ". Il écrit : " ... sont descendues de haut en bas non seulement les âmes qui l'ont mérité par leurs mouvements divers, mais encore celles qui pour servir ce monde ont été menées, bien que ne le voulant pas, de ces réalités-là, supérieures et invisibles, à ces réalités-ci, inférieures et visibles. À la vanité en effet la création est soumise, sans qu'elle le veuille, mais à cause de celui qui l'a soumise, dans l'espoir, afin que le soleil, la lune, les étoiles et les anges de Dieu accomplissent leur ministère envers le monde : pour ces âmes qui, à cause des trop grandes défaillances de leurs intelligences, eurent besoin de ces corps plus épais et plus solides, et en vue de ceux à qui cela était nécessaire, ce monde visible a été institué. À cause de cela, par la signification de ce mot est indiquée la descente de tous du haut en bas. " (Origène, Traité des Principes, Livre III, 8 ème traité, III, 5-6).
5. L'exceptionnelle analyse, qui fait la grande pertinence de Joseph de Maistre en tant que penseur de la métahistoire, la confiscation des biens de L'Église, l'interdiction des congrégations, la fermeture des établissements où l'enseignement été dispensé par les prêtres, la destruction des édifices catholiques, l'organisation des massacres des clercs du seul fait de leur état sacerdotal ou monastique, et les il est nécessaire de rappeler que la Révolution a prétendue " neutralité ", au nom de l'imposition d'une " : ''La nation ne salarie aucun culte ?''J. de Maistre, ne fut donc orientée que vers un seul et unique objectif :
6. J. Evola, Le chemin du Cinabre, Éditions Arché-Arktos, 1983, p. 197. Evola rajoute plus loin : " ... je reviens sans équivoque sur le détachement de toute finalité pratique. Il n'existe plus rien, dans le domaine politique et social, qui mérite vraiment un total dévouement et un engagement profond. L'apolitia doit être la règle de l'homme différencié. " ( Ibid., p. 201).
8. Formulation saisissante de Joseph de Maistre : " Il n'y a que violence dans l'Univers; mais nous sommes gâtés par la philosophie moderne, qui nous a dit que tout est bien, tandis que le mal a tout souillé, et que dans un sens très vrai, tout est mal, puisque rien n'est à sa place. La note tonique du système de notre création ayant baissé, toutes les autres ont baissé proportionnellement, suivant les règles de l'harmonie. ''Tous les êtres gémissent'' (Rom., VIII, 18) et tendent avec effort et douleur vers un autre ordre de choses. " (Les Soirées de Saint-Pétersbourg, op.cit.).
10. L'exemple le plus célèbre en Occident d'une institution traditionnelle devenue une structure " parodique ", est, bien
11. R. Guénon, ch. 1 Aperçus sur l'initiation, er " Voie initiatique et voie mystique ", 1946 .
12. M . Eliade, Naissances Mystiques, Essai sur quelques types d'initiation, Gallimard, 1959, p. 9.
13. M . Eliade, Histoire des croyances et des idées religieuses, 3 vol., Payot, 1976, t.1, p. 307.
14. M . Heidegger, L'Être et le Temps, Gallimard, 1964, p. 42.
15. M . Heidegger, Qu'est-ce que la métaphysique? Questions, I, Gallimard, 1989, p. 33.
16. Notons que les Verbum in quo non sunt Tenebrae, Error, Vanitas neque Mors [....] Lux, sine qua Tenebrae ; via, sine qua error ; veritas, sine qua vanitas ; vita, sine qua mors. " ( Soliloques (Soliloquia), ouvrage largement diffusé jusqu'au XIX ème sous la signature de saint Augustin, eurent une influence déterminante sur Jean de Lugio et Bartholomé de Carcassonne qui, à la fin du XII ème siècle, seront à l'origine du courant dualiste qui se répandit en Europe, notamment en Italie et le sud de la France. Ainsi dans son célèbre " Liber de duobus principiis", Jean de Lugio soutient : " Les Ténèbres n'ont point été créées directement par Dieu, mais indirectement et à partir d'une réalité préexistante, celle du mauvais principes", ce qui est exactement la pensée du pseudo Augustin : " Le Verbe est la Lumière et la Vie en quoi ne sont pas les Ténèbres, l'Erreur, la Vanité et la Mort : Sol. Apoc., IV).
18. Instruction pour les Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte , 1784, Bibliothèque Municipale de Lyon, Fonds Willermoz, MS 5921.
19. Bibliothèque Municipale de Lyon, Instruction pour le grade d'Écuyer Novice, ms 1778.
20. Rituel du Grade d'Apprenti du Régime Ecossais Rectifié, rédigé en Convent Général de l'Ordre l'an 1782, version complétée par Jean-Baptiste Willermoz et communiquée par lui en 1802 à
, ''Devoirs envers Dieu et la Religion''. L'affirmation par la 21. Règle Maçonnique, Article I Règle Maçonnique du caractère inconcevable et indéfinissable de Dieu, qui peut paraître catégorique et brutale, ne doit pas nous surprendre, elle participe d'une parfaite tradition patristique. Ainsi saint Augustin souligna : " Nous parlons de Dieu : quoi d'étonnant que tu ne le comprennes pas. Si tu comprends, ce n'est plus Dieu... c'est une grande félicité que de toucher Dieu ne fût-ce qu'un peu, avec notre esprit ; le saisir est impossible. " [Sermon, 117, III, 5.]
22. Textes publiés pour la première fois par René Desaguliers dans la revue Renaissance Traditionnelle n° 80, Octobre 1989, pp. 241-281, désignés, respectivement sous les cotes FM 508 (2 ème Cayer [B]) et FM 509 (3 ème Cayer [C]), à la Bibliothèque Nationale de Paris, dont une copie, comportant quelques différences scripturaires, se trouvent au fonds Georg Kloss de la Bibliothèque du Grand Orient des Pays Bas à La Haye.
23. N'oublions pas que le Traité sur la réintégration des êtres de Martinès de Pasqually, qui eut une influence considérable
montre de façon subtile, dans son Monologion, en quel sens on peut dire que la créature est faite à partir de rien : " La troisième interprétation par laquelle on dit que quelque chose a été fait de rien (de nihilo), c'est quand nous entendons qu'il a été fait, mais qu'il n'y a pas quelque chose (aliquid) à partir de quoi il a été fait [...] Si donc on entend en ce dernier sens ce que nous avons conclu plus haut: qu'hormis l'essence souveraine, tout ce qui vient d'elle a été fait de rien (ex nihilo), c'est-à-dire pas de quelque chose (non ex aliquo), rien d'inconvenant n'en découle. " (S. Anselme, Monologion, ch. 8).
28. Baruch ben Neria (- VIIécrit en hébreu à l'origine, mais ce livre hébreu s'étant perdu, il n'en est resté que la version grecque ( ème s.) , considéré comme un prophète " non-apocryphe " par l'Église, fut un disciple du prophète Jérémie. Après la mort de ce dernier, il rejoignit les Judéens captifs à Babylone , rédigeant ses prophéties dans ce qui est connu aujourd'hui sous le nom de " Livre de Baruch ", Septante) et latine ( Vulgate).
31. On considère généralement en théologie, et selon ce que saint Thomas expose ( Summ. Théol., 1, q. 8, a. 3), que Dieu est naturellement présent dans les créatures de trois manières différentes : 1°) par l'effet de sa " Puissance " car toutes les êtres sont soumis à son emprise, 2°) par sa " Présence " en tant qu'il est plus présent à nous-mêmes que nous-mêmes, 3°) par son " Essence ", puisqu'il agit partout, communicant sans cesse la vie, le mouvement est l'être. René Guénon précisera sur ce point théorique important : " Le monde corporel, en réalité, ne peut être considéré comme un tout se suffisant à lui-même, ni comme quelque chose d'isolé dans l'ensemble de la manifestation universelle ; au contraire, et quelques puissent être les apparences dues actuellement à la "solidification", il procède tout entier de l'ordre subtil, dans lequel il a, peut-on dire, son principe immédiat, et par l'intermédiaire duquel il se rattache, de proche en proche, à la manifestation informelle, puis au non-manifesté ; s'il en était autrement, son existence ne pourrait être qu'une illusion pure et simple, une sorte de fantasmagorie derrière laquelle il n'y aurait rien, ce qui, en somme, revient à dire qu'il n'existerait en aucune façon. Dans ces conditions il ne peut y avoir, dans ce monde corporel, aucune chose dont l'existence ne repose en définitive sur des éléments d'ordre subtil, et, au delà de ceux-ci, sur un principe qui peut être dit "spirituel", et sans lequel nulle manifestation n'est possible, à quelque degré que ce soit." (R. Guénon, Le Règne de la quantité et les signes des temps, Gallimard, 1972, p. 176).
32. Le temps, en lui-même, en son être propre, n'a pas d'être réel, car il ne devient réalité, qu'au moment où il est perçu et pensé par l'esprit, le temps n'existe que dans l'esprit, qu'au moment où l'esprit en a conscience, c'est-à-dire dans l'instant présent, et uniquement dans l'instant présent qui est le seul temps réel au sein duquel se déroule la vie, tout ce qui advient se passe toujours au présent, toute vie n'existe que dans le déroulement d'un présent constant et permanent, qui est la seule et unique dimension de l'existence. Il n'y a donc, en aucun cas, et aucun état pour l'être en sa vie propre, trois temps distincts qui seraient séparés et différents, " passé ", " présent ", et " futur ", car ces trois temps n'en sont qu'un, n'en forment qu'un seul, ils sont toujours, inévitablement, du " présent " : le passé pensé dans le présent (" praesens de praeterito"), le présent du moment présent (" praesens de praesentibus"), et l'avenir pensé au présent (" praesens de futuris ") : " Or, ce qui devient évident et clair, c'est que le futur et le passé ne sont point; et, rigoureusement, on ne saurait admettre ces trois temps: passé, présent et futur; mais peut-être dira-t-on avec vérité : Il y a trois temps, le présent du passé, le présent du présent et le présent de l'avenir. Car ce triple mode de présence existe dans l'esprit; je ne le vois pas ailleurs. Le présent du passé, c'est la mémoire; le présent du présent, c'est l'attention actuelle; le présent de l'avenir, c'est son attente
34. Ce stade, de l'au-delà de l'Absolu, est désigné, non sans raison d'ailleurs, du nom de " (Y. Mamleev, 2012, p. 124). Il est cependant à noter, ce que vit très bien Damascios le Diadoque (460-537), plus connu sous le nom latinisé de " Dernière doctrine" par Destin de l'être, suivi de Au-delà de l'hindouisme et du bouddhisme , L'Âge d'Homme, Leszek Kolakowski (1927-2009), que tenter de dire ce qui ne se dit pas, se heurte inévitablement à une limite herméneutique infranchissable : " Damascius, Quoi que nous disions, même négativement, du premier principe, nous sous-entendons naturellement que quelque chose peut en être dit et qu'il n'est pas absolument ineffable en fin de compte ; cela nous incite à chercher un principe au-delà de ce Premier, et ce principe nouvellement découvert sera ineffable au point de ne même pas pouvoir être dit ineffable. Hélas, cette recherche ne finit jamais. Dire qu'il est même impropre d'attribuer l'ineffabilité à l'Ultimum Mais si l'Un est cause de tout et ce qui embrasse tout, qu'avons-nous à remonter encore au-delà de lui ? N'est-il pas à craindre que nous n'avancions dans le vide, tendus vers le rien lui-même ? Car ce n'est qui n'est même pas Un n'est rien, c'est ce qu'on peut dire de plus juste. D'où viendra qu'il y ait quelque chose au-delà de l'Un ? [...] Ajoutons que si nous concevons l'Un, c'est par un soupçon qui, au terme d'une purification radicale, atteint le plus simple et le plus enveloppant. Mais ce qu'il y a de plus auguste doit échapper aux prises de toutes nos conceptions et de tous nos soupçons, puisque même dans les choses d'ici-bas ce qui, toujours, s'enfuit là-haut, loin de nos pensées, est plus précieux que ce qui est à notre portée, et ainsi le plus précieux sera cela même qui aura échappé à tous nos soupçons. " (Damascius, Des premiers principes, Éditions Verdier, 1987, pp. 154 ; 155). revient à le qualifier d'un autre prédicat ; ''être ineffable au point de ne même pas pouvoir être dit ineffable'' n'est pas moins un prédicat 'qu'être ineffable''. On ne peut pas parler en silence ; c'est aussi simple que cela. Dire qu'une réalité est absolument ineffable ou absolument inconnaissable, c'est fatalement tomber dans l'antinomie de l'autoréférentialité. Damascius le savait (comme saint Augustin le
35. S'agissant de " l' Être-pur " identique à l'Être Infini, Vladimir Lossky montre très bien comment cet Être indifférencié, l'Être par lui-même, l' ipsum esse, possède une " pureté d'être " dans la plénitude de son indistinction, supprimant ainsi toute négativité, jusqu'à supprimer la part de limitation, par l'effet de l'unité, précisément dans l'indistinction finie de l'être déterminé : " L'ipsum esse qu'elles reçoivent [les créatures] toujours sans jamais le posséder est l'Être infini, non déterminé par son Essence, non compris dans les limites des genres, espèces ou être particuliers ; c'est l'Être-Un qui exclut toute division, absolument indistinct, ''se distinguant par son indistinction''. Contrairement à la totalité de l'être créé, grevée de limitations essentielles ou ''modes'' différents de recevoir l'esse, l'Ipsum Esse est ''sans modes''. Cependant cet Infini positif n'est pas seulement une ''pureté'' d'être mais aussi sa ''plénitude'' et, à ce titre, il comprend tous les modes d'être, en supprimant la part de négativité qui fait opposer l'unité et l'indistinction finie de ''cet être'' déterminé à ''tout autre être'', à tout ''ce qu'il n'est pas''. " (V. Lossky., Théologie négative et connaissance de Dieu chez Maître Eckhart, Librairie philosophique J. Vrin, 1998, p. 304).