13 Reasons Why (Saison 1, 13 épisodes) : les raisins de la colère

Publié le 09 avril 2017 par Delromainzika @cabreakingnews


13 Reasons Why est inspirée des best-seller de Jay Asher par Brian Yorkey (dont c’est la première création) et met en scène l’un des problèmes actuels de la société : la montée en flèche du nombre de jeunes qui se suicident à cause notamment de la pression des autres, du lycée, etc. 13 Reasons Why est donc la nouvelle série originale de Netflix et il se trouve qu’elle a des choses intéressantes à raconter. Quand j’ai lancé le premier épisode, je me suis souvenu du moment où j’avais entendu parlé du best-seller de Jay Asher. Cette série promet de passer chaque épisode sur un étudiant du lycée dont les actions auraient pu déclencher le suicide de Hannah Baker. Notre fil rouge c’est Clay Jensen, celui qui écoute les cassettes et qui enquête de son côté sur ce mystère. Pourquoi s’est-elle suicidé ? La réponse est forcément quelque chose et je dois avouer que tout au long de la saison on presque pendu à la réponse. Il n’y a que treize épisodes et pourtant, on a déjà envie de voir la suite. Avant même que cela ne commence vraiment, on se rend compte que le chemin est trop court. A certains moments, 13 Reasons Why reprend ce qui avait fonctionné dans Veronica Mars par le passé qui avait un ton assez similaire à celui de cette série.

Inspirée des best-sellers de Jay Asher, 13 Reasons Why suit Clay Jensen, un adolescent qui découvre sous son porche au retour du lycée une mystérieuse boîte portant son nom. À l'intérieur, des cassettes enregistrées par Hannah Baker, une camarade de classe qui s'est tragiquement suicidée deux semaines auparavant. Les enregistrements révèlent que la jeune fille, dont il était amoureux, a décidé de mettre fin à ses jours pour treize raisons. Clay est-il l'une de ces raisons ?

Alors que la morale de 13 Reasons Why est parfois un peu confuse et que la série part peut-être un peu trop en sucette à certains moments, globalement elle tient son sujet très bien et l’addiction du téléspectateur va alors de pair. 13 Reasons Why joue un peu avec le téléspectateur et la moralité de ce dernier, son côté voyeur. Le héros est un peu une sorte de voyeur même si le but est de découvrir des réponses. Mais il veut aussi comprendre, au delà de voir ce que Hannah lui dit qu’elle a vu. La moralité de la série est ambiguë, mais c’est aussi ce qui rend le tout aussi étonnant. 13 Reasons Why bénéficie alors d’un solide casting ce qui suffit à faire de cette série quelque chose de très attachant rapidement. La première partie de la saison est très différente de la première. Disons que la première permet de comprendre les personnages, de savoir dans quel terrain on est en train de se fourrer alors que la seconde partie commence enfin à faire quelque chose de différent, à nous plonger dans un monde plus sombre où les mystères peuvent peu à peu délivrer ce qu’ils savent réellement. Dans le rôle du héros, Clay Jensen, on retrouve le jeune Dylan Minnette (Chair de poule, Don’t Breathe, Prisoners). Ce dernier s’en sort très bien dans le rôle de l’adolescent qui n’est ni populaire, ni une tare, et qui enquête sur une fille dont il était amoureux et qui maintenant n’est plus là.

La question est aussi de savoir si Hannah ne s’est pas aussi suicidée à cause de lui. Grâce à la bonne tenue de route, le récit accroche rapidement son téléspectateur sans jamais le lâcher. J’ai toujours eu une fascination pour ces fictions adolescentes qui mettent en scène des mystères plus complexes avec une vraie morale derrière. Le message que 13 Reasons Why tente de faire passer est beau. C’est une façon de montrer toutes les horreurs que les adolescents vivent dans les lycées afin de faire réagir les parents, ou alors de mettre les ados fassent à leurs actes qui peuvent avoir de terribles conséquences (et en l’occurence ici un suicide). Si certains ne le savent peut-être pas, le bullying tue. Il tue énormément de gens chaque année et c’est justement pour cela que 13 Reasons Why apparaît comme une série judicieuse afin de donner un coup de fouet aux ados. Dans le reste du casting de 13 Reasons Why, on retrouve notamment Kate Walsh (Private Practice) qui se retrouve ici à la tête d’un rôle qui lui va comme un gant. Ou encore Brian d’Arcy James (Spotlight), etc. et j’en passe. Mais celle qui me surprend le plus c’est la jeune Katherine Langford (Daughter, Imperfect Quadrant) qui sous les traits d’Hannah n’a de cesse de me bluffer tout au long de la saison.

Si l’exécution de 13 Reasons Why laisse à désirer par moment, elle n’en reste pas moins riche en rebondissements efficaces. Le fait que l’on se concentre à chaque épisode sur un étudiant différent permet d’avoir différents points de vue et de ne jamais avoir l’impression de regarder toujours la même chose. Surtout que les flashbacks sur la vie d’Hannah et la relation de cette dernière avec chacun de ces personnages permet de se rendre d’autant plus compte du sujet de départ et des conséquences que cela a sur la vie de chacun. Notamment la mère d’Hannah qui était rayonnante et qui a perdu pied depuis que sa fille est décédée. Kate Walsh est parfaite dans sa façon d’incarner le contraste avec les flashbacks et les moments dans le présent. Si cette structure est donc un point fort, cela peut aussi être le point faible de 13 Reasons Why. J’aurais presque préféré par moment que cela se déroule comme Veronica Mars, sans chercher à donner plus d’importance à tel ou tel personnage. Certains étudiants sont en effet bien moins intéressants que d’autre ce qui pâti forcément sur certains épisodes. Mais globalement, la série sait jouer sur d’autres points intéressants comme la nature juvénile et mélodramatique de ces séries mettant en scène des adolescents.

Je dois être resté un grand adolescent dans mon esprit car 13 Reasons Why est plus ou moins ce que j’attendais. Certes, il y a quelques défauts, que cela soit dans la structure narrative de la série ou bien dans les personnages. Certains manquent de développement et d’autres manquent cruellement d’intérêt mais après tout, la série a su créer des moments plus psychédéliques dans la série, ce qui rend le tout beaucoup plus intéressant à mon goût. Je pense que l’on doit beaucoup de la réussite de cette série à son casting et au matériel de base qui vient des romans. La série a même la chance d’avoir de bons réalisateurs pour mettre le tout en scène comme Gregg Araki ou encore Jessica Yu. Ces deux là ont une façon particulière de voir les choses qui se ressent du début à la fin. 13 Reasons Why n’a pas voulu ressembler à une série pour ados que l’on connaît (notamment Riverdale pour parler d’un exemple récent) mais revenir vers le passé et notamment Veronica Mars qui était elle aussi travaillée tant sur le plan visuel, direction d’acteur que du scénario.

Note : 7/10. En bref, une série passionnante mettant en lumière un problème qui surgit de plus en plus dans les lycées.