Les artistes pourront rendre leurs nouveaux albums accessibles uniquement aux utilisateurs de la version Premium de Spotify pour une période de deux semaines.
Spotify et les maisons de disques semblent avoir enfin trouvé un terrain d’entente au sujet de l’un de leurs plus importants contentieux : la version gratuite du populaire service musical.
La nouvelle est perçue comme la chute du dernier obstacle qui empêchait jusqu’ici Spotify de se lancer en bourse.
Alors que l’industrie souhaitait pouvoir y exclure certains de ses contenus les plus primés dans l’espoir de toucher à des redevances plus généreuses (voire équitables), Spotify a accepté d’accorder cette flexibilité à Universal Music Group dans le cadre d’un nouvel accord de licence de distribution à l’échelle internationale, comme le rapporte Music Business Worldwide.
La nouvelle est perçue comme la chute du dernier obstacle qui empêchait jusqu’ici Spotify de se lancer en bourse; un projet qui pourrait se concrétiser d’ici l’an prochain, selon les rumeurs.
Spotify a beau avoir changé son fusil d’épaule à ce sujet, l’entreprise ayant toujours maintenu qu’elle ne segmenterait jamais son catalogue de la sorte, le tout ne se fera pas sans condition.
Daniel Ek, PDG de Spotify.
«Nous savons que tous les albums de chaque artiste ne devraient pas être diffusés de la même façon, et nous avons travaillé de façon ardue avec UMG pour développer une nouvelle politique de distribution flexible», a déclaré Daniel Ek, PDG de Spotify. «À compter d’aujourd’hui, les artistes d’Universal peuvent choisir de publier de nouveaux albums seulement pour les utilisateurs Premium pour une période de deux semaines, offrant aux abonnés la chance de profiter de leur travail créatif plus tôt, alors que les singles pourront être appréciés par l’ensemble des utilisateurs de Spotify.»
On peut donc imaginer que lorsque viendra le moment de renégocier les ententes conclues avec les autres majors de l’industrie musicale, ces derniers pourront bénéficier des mêmes bénéfices qu’UMG.
Reste à voir maintenant si cette nouvelle entente sera suffisante pour inciter Taylor Swift à réintégrer sa musique au catalogue de Spotify. Rappelons que l’artiste avait retiré sa discographie du service en novembre 2014 en signe de protestation contre les redevances trop peu élevées qu’elle en retirait. Parmi les demandes de Swift, il était notamment question de permettre l’accès à ses chansons qu’aux abonnés de la version Premium de Spotify.
Lors du lancement d’Apple Music en juin 2015, non seulement pouvait-on retrouver toute la discographie de Taylor Swift sur le nouveau service payant, mais la chanteuse avait également participé à une publicité où l’on pouvait la voir chanter les paroles de la chanson Jumpman, fruit de la collaboration entre Drake et Future, alors qu’elle faisait son cardio.
Music Business Worldwide ajoute qu’UMG aurait possiblement déterminé avec Spotify des objectifs de croissance de son service. Si le nombre d’abonnés de Spotify respecte ces prévisions, UMG accepterait de diminuer le montant des redevances que le service lui verse selon le niveau d’activités que génèrent ses artistes sur la plateforme.
Rappelons qu’au début du mois de mars, Spotify a publiquement annoncé avoir franchi le cap des 50 millions d’utilisateurs payants. La semaine dernière, la RIAA rapportait que les services musicaux par abonnement avaient représenté en 2016 plus de la moitié des revenus de son industrie aux États-Unis, une première dans l’histoire.