Cette étude reste centrée sur la psychologie plus que sur la biologie de la solitude. Les chercheurs montrent qu'en cas d'infection par un virus du rhume, il existe une association entre solitude éprouvée et la sévérité auto-signalée des symptômes. Les chercheurs de l'Université Rice, de Houston et du Delaware, ont suivi durant 5 jours 213 participants, âgés de 18 à 55 ans, dont 159 infectés par le rhinovirus 39 (RV39), un virus du rhume et mis en quarantaine. Les participants ont renseigné leur niveau de solitude perçue, la taille et la diversité de leur réseau social, ont été testés pour l'évaluation des niveaux d'anticorps et ont renseigné, chaque jour, leurs différents symptômes. Les personnes infectées ont été suivies plus particulièrement :
-les participants les plus isolés signalent des symptômes de rhume plus sévères que les personnes moins isolées. Cette conclusion vaut même après prise en compte des facteurs de confusion dont l'âge, le sexe, -le niveau d'études et de revenu, le statut matrimonial et l'indice de masse corporelle (IMC).
-La solitude est associée à des symptômes auto-déclarés plus sévères, et indépendamment de la taille et de la diversité des réseaux sociaux du participant,
-cependant les participants solitaires ne sont pas plus susceptibles que les autres participants d'être infectés par le virus,
-la taille du réseau social ne prédit pas la sévérité des symptômes.
Ainsi, cette étude penche plutôt pour un effet de perception de la solitude sur la sévérité des symptômes, que pour un effet biologique lié à une baisse de réponse immunitaire. Cependant, ces deux mécanismes ne sont pas incompatibles et, quels que soient leurs effets respectifs, l'évaluation des facteurs psychosociaux tels que la solitude lors de la prise en charge des infections sévères peut être utile au médecin.
March 30 2017 DOI: 10.1037/hea0000467 Loneliness Predicts Self-Reported Cold Symptoms After a Viral Challenge