Célibataire, mode d’emploi

Par Tinalakiller

réalisé par Christian Ditter

avec Dakota Johnson, Rebel Wilson, Alison Brie, Leslie Mann, Damon Wayans Jr., Anders Holm, Nicholas Braun, Jake Lacy...

titre original : How To Be Single

Comédie américaine. 1h50. 2016.

sortie française : 2 mars 2016

Movie Challenge 2017 : Un feel-good movie

Il y a toutes sortes de manières de vivre en célibataire. Il y a ceux qui s'y prennent bien, ceux qui s'y prennent mal... Et puis, il y a Alice. Robin. Lucy. Meg. Tom. David... À New York, on ne compte plus les âmes en peine à la recherche du partenaire idéal, que ce soit pour une histoire d'amour, un plan drague... ou un mélange des deux ! Entre les flirts par SMS et les aventures d'une nuit, ces réfractaires au mariage ont tous un point commun : le besoin de redécouvrir le sens du mot célibataire dans un monde où l'amour est en constante mutation. Un vent de libertinage souffle de nouveau sur la ville qui ne dort jamais !

Christian Ditter n'est pas pour moi un nom inconnu : c'était lui qui avait réalisé la sympathique comédie romantique Love, Rosie (avec Lily Collins et Sam Claflin), une adaptation d'un roman de Cecilia Ahern directement sorti en dvd chez nous. C'est principalement pour cette raison que j'ai voulu regarder Célibataire, mode d'emploi, adapté du premier roman de Liz Tuccillo. Tuccillo est connue pour avoir travaillé sur la série de HBO Sex & the City en tant que scénariste ou pour avoir co-écrit avec Greg Behrendt Laisse tomber, il te mérite pas ! / He's Just Not that Into You (adapté au cinéma sous le titre français Ce que pensent les hommes). Honnêtement, en dehors de ce petit argument, Célibataire, mode d'emploi me faisait plus fuir qu'autre chose : le film avait l'air d'être un mélange d'ambiance et de vulgarité pour montrer ce qu'est la femme actuelle (je m'étouffe), tout ce dont je me méfie. Les premières minutes ne m'ont pas du tout rassurée avec Rebel Wilson... qui fait du Rebel Wilson show comme un peu trop souvent. Elle emmène notre héroïne Alice, interprétée par Dakota Johnson (jusqu'à présent, je n'avais pas encore vu son " talent " ou quelque chose dans ce genre-là), se déchaîner dans des clubs ou bars, se bourrer la gueule et coucher avec n'importe qui. Le film suit également parallèlement deux autres histoires secondaires. D'un côté, Lucy (Alison Brie) croise constamment la route de Tom, ce dernier finissant par tomber amoureux d'elle. De l'autre, on s'intéresse à la grande soeur d'Alice, Meg (Leslie Mann), un médecin qui pense avant tout à sa carrière à sa vie personnelle. Jusqu'au jour où devenir mère devient une obsession. Célibataire, mode d'emploi n'est finalement pas la grosse daube prévue. Certes, on ne va pas se mentir : c'est pas la comédie du siècle, loin de là. En même temps, je ne pense pas que le film prétend révolutionner quoi que ce soit. Cela dit, il tente de proposer un propos différent à travers le portrait plus ou moins croisé de quatre femmes. Et ce propos en question est plutôt positif pour la représentation de la femme d'aujourd'hui. Comment une femme peut-elle être heureuse tout en préservant son indépendance ? Etre en couple est-il alors compatible avec cette indépendance ? En partant sur quatre portraits de femmes de 25 à 40 ans environ (même si encore une fois le film privilégie davantage l'histoire d'Alice), Célibataire, mode d'emploi montre les différentes possibilités d'un épanouissement de la femme moderne sans être prisonnière de sa vie amoureuse.

Alice enchaîne les histoires amoureuses mais comprend qu'elle peut être heureuse sans hommes (la demoiselle devenant dépendante affective), les relations amoureuses n'étant pas toujours source de bonheur. Robin, elle, privilégie clairement le travail et les amitiés à l'amour : c'est ça qui la rend heureuse. L'amitié est aussi une belle valeur qu'on ne doit pas négliger. Meg pense que le bonheur réside dans le célibat et finit par confondre indépendance et solitude. Elle a fini par nier ses propres désirs, s'enfermant dans ses convictions. Bref, on peut être une femme indépendante, en étant épanouie dans un travail passionnant tout en ayant envie de maternité. Grâce au personnage de Meg, sans tomber dans la contradiction, le film a le mérite de ne pas être culpabilisant envers certaines femmes et ne tombe pas dans de l'extrémisme. Le casting est plutôt bon. On ne va pas dire que les acteurs vont remporter un Oscar, les personnages ne sont pas non plus d'une grande profondeur mais ils sont tous bons pour ce genre de film assez léger. Leurs personnages sont plutôt attachants. Dakota Johnson m'avait agacée voire même inquiétée dans la saga Cinquante Nuances. Finalement, elle ne sort pas si mal. Elle est plutôt fraîche et attachante dans le rôle de cette jeune femme qui cherche finalement le bonheur et la liberté. Comme je le disais au début, Rebel Wilson fait du Rebel Wilson. Je l'aime bien mais il faut avouer qu'elle se répète au fil des films. Cela dit, alors que ça partait plutôt mal, son personnage devient plus intéressant. Elle n'est pas uniquement une fêtarde déjantée qui aime bien coucher à droite et à gauche. La fin, qui permet d'en savoir définitivement plus ce personnage, m'a par ailleurs surprise. Alison Brie est toujours aussi pétillante et confirme bien ici son potentiel. Son duo avec Anders Holm fonctionne avec elle et là encore son personnage surprend, le film montre de nouveau qu'il n'est pas aussi prévisible qu'il en a l'air. Enfin, Leslie Mann est certainement celle qui se détache pour moi du lot (même si encore une fois le reste du casting est plutôt bon). Certes, Célibataire, mode d'emploi ne frappe pas nécessairement pour ses qualités cinématographiques - même si globalement le travail (par rapport à ce qu'on attend de ce type de production) reste très correct. Il est certain qu'il vise au premier abord un public féminin. Il s'agit d'un sympathique film, bien rythmé, plutôt divertissant, qui n'est pas aussi tarte qu'il en a l'air même s'il n'est pas non plus révolutionnaire. J'aimerais bien connaître l'avis des mecs mais je n'ai pas eu l'impression que le public masculin était si négligé que ça.