La question de l'effectif optimal par classe agite de manière régulière le
Landerneau pédagogique. D'autres questions récurrentes de même nature, c'est-à-dire sur l'effectif optimal d'une catégorie réputée homogène,
portent sur le nombre : :
- de mots par phrase : lisibilité ;
- de plats par repas : digestibilité ;
- d'électeurs par circonscription : charcutabilité ;
- etc.
J'ai vécu en «pédagogie des adultes» des questionnements du même genre. Le résultat de mes expérimentations et expériences est que la taille du groupe n'a d'impact sur l'ancrage d'une
formation, à supposer qu'on utilise intelligement l'approche par les objectifs pédagogiques, la vraie, pas la "bidon" qui confond objectif et intention, qu'en référence au type de scénario mis en
oeuvre.
► Si le scénario est démonstratif, la limitation est plus dans l'architecture de la salle et les moyens auxiliaires que dans le nombre (du fond, on ne peut lire au tableau...).
► Si le scénario est distributif , la limitation est dans la capacité du faciliteur à structurer les interactions : le groupe étnt devenu intermédiaire pédagogique, un nombre trop
restreint de participants est facteur d'appauvrissement. Là aussi, l'organisation technologique du débat est le facteur essentiel de succès. Le tableau-papier va pour six personnes, les procédés
graphoraux genre metaplan-créaplan fonctionnent jusqu'à la vingtaine, la mise en oeuvre de l'informatique avec télécommandes individuelles peut mettre au travail des groupes de cinquante à
cent participants.
► Si le scénario est fondé sur la découverte, c'est l'aptitude du responsable du groupe à le fractionner en sous-groupes semi-autonomes temporaires qui devient le fateur limitant ;
l'hétérogénéité dans les sous-groupes est facteur de succès.
Pour ce qui est des structures scolaires, dans le primaire et le secondaire, un peu différentes du fait des spécificités mentales et psycho-motrices des enfants et des adolescents (c'est dans le
supérieur que la pédagogie des adultes devient applicable), j'ai observé que si la taille n'était pas le facteur le plus différenciant en matière de réussite de l'enseignement, elle
intervient comme élément d'un «mix», d'une composition.
De même que le mercaticien sait que les facteurs prix, distribution, délai, publicité, qualité, etc, n'ont de sens que synthétiquement ; quelles sont les bonnes combinaisons, de
même l'enseignant doit savoir que les facteurs taille, rythme, scénario, supports, évaluation, etc, n'ont de valeur que synthétiquement : quelles sont les bonnes combinaisons ?
Je crois que les fondements méthodologiques d'expériences aboutissant à l'idée que la taille du groupe serait une variable neutre mériteraient approfondissement.
Crédits :
Merci à Jean-Christian Fauvet pour m'avoir incité à traduire en postures pédagogiques, dans les années 1986, les trois modes de base de la sociodynamique (il y en a à mon avis au moins 5, mais ceci est une autre histoire).
Merci à cette salamandre que j'ai pu photographier en Bretagne il y a près de trente ans, et qui figure dans mon animalerie.
Question au lecteur :
Mais que vient donc faire la salamandre dans cette galère ?