Si les lièvres se font de plus en plus rares sur les crêtes du Jura neuchâtelois, leurs congénères du plateau se portent bien, profitant du gite et du couvert offerts dans les plaines céréalières du Seeland. J’ai donc choisi de quitter mon terrain de jeu habituel du Val-de-Travers pour tenter d’immortaliser quelques scènes de “bouquinage”.
Les lagomorphes sont souvent discrets durant la journée. Il n’est ainsi pas rare de les observer endormis dans les champs ouverts. De loin, l’illusion est presque parfaite, le lièvre blotti ressemblant à s’y méprendre à une pierre égarée dans la terre tourbeuse. Une bonne paire de jumelles sont alors nécessaire pour différencier le vrai du faux, ou plutôt le lièvre du caillou.
Ce matin de mars, j’ai eu la chance de croiser le chemin d’un joli lièvre en plein footing matinal à proximité d’une compagnie de chevreuils qui broutait paisiblement. Il a donc fallu les contourner et approcher en toute discrétion pour ne pas perturber l’harmonie de la nature. C’est finalement au pied d’un buisson que je me suis installé, ne pouvant pas aller beaucoup plus loin sans me faire voir. Le lièvre est resté impassible à l’approche, continuant à brouter en levant de temps en temps la tête pour surveiller les environs.
Après un long moment, le lièvre de mars a décidé d’aller explorer d’autres horizons. Pour une fois, la loi de Murphy a été démentie et le lièvre a foncé droit sur le bosquet derrière lequel je m’étais installé. J’ai ainsi eu le plaisir de réaliser cette série d’image sympathique qui permet d’observer les détails du profil et du pelage de magnifique lapin aux longues oreilles…
Val-de-Travers, le 02 avril 2017