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Coller, c'est émettre un coup de dés
A SaBy.
Le seul moyen que j'ai trouvé, pour répondre à une délicieuse injonction de renouer avec mon blog, a été de me raccrocher à la plus délirante et la plus affligeante campagne électorale qu'il m'ait été donné de voir à ce jour. Celle de la bataille présidentielle de 2017.
Quelque soit l'évolution erratique de la chose, sondages, casseroles ou parjures, ou encore chaos, guerre civile ou assassinat politique, ces choses immondes et dégradantes évoquées (ou invoquées, je ne sais) par certains candidats dans leur folle soif de pouvoir, on peut dire une seule chose de manière à peu près certaine: les dés sont jetés.
Ils sont lancés et roulent inexorablement, nous aspirant dans leur sillage vers un résultat très aléatoire, celui de la part du hasard. Adepte de Mallarmé et de Deleuze, je reprends à mon compte l'idée que "penser, c'est émettre un coup de dés", en y ajoutant celle du vieil adage, tant de fois vérifié, selon lequel "le hasard fait bien les choses".
Bien, pour la seule raison qu'une fois les dés lancés, la main de l'homme n'y peut plus rien. Elle n'a plus prise sur la suite des événements, car c'est justement la part du hasard qui prend le relais. Ce sont les dés (Az Zahr) eux-mêmes, de la manière dont ils se disposent en retombant, qui décident de l'avenir.
Et quand bien même auraient-ils été lancés depuis Bagdad ou Beyrouth, depuis Damas ou Téhéran, c'est à dire "du fond du naufrage" ou du grand trou noir planétaire, ils n'aboliront jamais le hasard, cette part qui leur est inhérente.
Aussi vrai que coller, c'est aussi émettre un coup de dés, et que c'est cela qui a permis l'éclosion de cette fleur du mal.
(A suivre)