C’était ce jeudi soir, chez Pujadas. C’était ce jeudi 22 mars lors de l’émission politique de France 2 où Mr Fillon, échappé des casseroles que lui impose depuis quelques semaines un méchant palmipède, devait expliquer son programme de droite dure.
C’était un jeudi soir d’émission politique et il ne devait rien se passer. Le téléspectateur regarde distraitement les mimiques du Sarthois, il connaît déjà ses ritournelles, sa langue de bois. Il regarde quand même au cas où, un dérapage… Bien joué ! Il a bien fait de rester accroché à France 2, la sympathique chaîne publique de France Télévisions car un scoop allait tomber. Requinqué par quatre doses de café qui anesthésiaient les antidépresseurs consommés depuis 1 mois, Mr Fillon a brusquement accusé le chef de l’Etat, Mr Hollande, d’être à la tête d’un « cabinet noir » qui organiserait les fuites dans la presse sur ses affaires judiciaires. Complètement absorbé par la thèse du complot, l’ancien 1° ministre du petit nerveux s’est lancé dans de multiples accusations à l’endroit de l’Elyséen en fin de bail. Pour le candidat des Républicains il n’y a pas de doutes : François Hollande cherche à torpiller sa candidature. Mais lui, n’a-t-il pas à tort pillé la France ?Mais quelle mouche a donc piqué le mari de Pénélope ? Une mouche, pas vraiment, mais un livre écrit par des journalistes du canard enchaîné et qui n’était pas encore sorti ! Ce livre a comme titre « Bienvenue Place Beauvau... Les secrets inavouables d'un quinquennat ». François Fillon dit qu’il en a lu une belle page en Pdf, sur internet. Mais il n’a pas dû bien lire car Didier Hassoux, co-auteur, a tenu à recadrer aussitôt le candidat aux gros sourcils. Nous n’avons jamais parlé d’un cabinet noir mais juste d’une « structure clandestine. La seule personne qui croit qu'il y a un cabinet noir à l'Elysée c'est François Fillon. Il y croit tellement que le 24 juin 2014 (...) il est allé voir Jean-Pierre Jouyet, qui est le numéro 2 de l'Elysée, pour lui demander d'activer ce cabinet noir. Ce cabinet noir n'existe pas, a lancé Hassoux. Et de continuer : Nicolas Sarkozy avait (...) mis en place une police politique (...) alors que François Hollande, a simplement instrumentalisé la police à des fins politiques mais comme tous les présidents de la Ve République, c'est une maladie française. Pour le journaliste il n’a aucun doute : Fillon chercher à instrumentaliser un livre qu’il n’a pas pu lire entièrement. Il essaie de faire un coup tant il est aux abois ! En attendant, François Hollande a pris quand même soin de déménager la pièce compromettante, sous les yeux ahuris de Martine Aubry. Martine qui venait se plaindre de voir son ami Hamon trahi par Manuel Valls. - François, fais quelque chose, tance Manuel. Il trahit Hamon en disant vouloir voter pour Macron au premier tour des présidentielles. Tu te rends compte : il renie sa parole ! Il avait dit, en bon perdant, qu’il soutiendrait le vainqueur de notre primaire. Le vainqueur c’est Hamon ! Et ho, tu m’écoutes François !
- Ecoute Martine, on est suffisamment dans la m… comme ça ! Laisse-moi finir mon mandat tranquillement ! J’ai hâte de retourner à Tulle, reprendre mon jardin potager qui me verra, loin de ces cas, biner !
Allégorie de la chute Fillonesque