Il m’arrive (parfois) d’avoir des éclairs de génie que gâchent (beaucoup plus souvent) des idées débiles. Et cette fois-ci je ne me suis pas loupée. Prise d’une folle envie de descendre voir mes proches, je me retrouve à prendre un billet le seul week-end où la Gare de Lyon est fermée exceptionnellement en raison de travaux. Bien évidemment. Pas grave, me dis-je, je prendrai le train lundi matin avant d’aller bosser. Pfiou. Quelle mouche m’a piquée ? La perspective de rester un soir de plus en famille me paraissait pourtant très bonne. C’était sans compter que cela fait un bout de temps je n’ai plus 20 ans : réalité que j’ai tendance à oublier soigneusement pour éviter d’angoisser à l’approche de la trentaine. Résultat ? Bouffie, crevée, déchirée, comme si j’étais bourrée : c’est dans cet état que j’ai du encaisser tout le reste de ma journée à la rédaction, au bout de ma vie avant même qu’elle ne commence. Top.
Il existe pourtant des personnes qui font ce genre de trajet tous les jours : frais, opérationnels, décontractés et très pro dès 6 heures du matin. La preuve qu’ils pianotent sur leur laptop pendant que moi je cherche désespérément une position adéquate pour dormir, sentant la faim monter sans avoir la motivation suffisante d’aller chercher un petit déjeuner au wagon bar. Un vrai déchet. Le même schéma s’est ensuite répété a peu près dans toutes les tâches que j’ai du exécuter – très péniblement – tout le reste de la journée. C’est à se demander si les deux heures de train ne m’ont pas fait basculer dans la quatrième dimension, tellement le temps ne m’avait jamais paru aussi long. Un peu comme dans l’enfer de Dante. La seule morale de cette histoire se résume en la phrase fétiche de Balou : il en faut peu pour être heureux. Et oui, comme rentrer chez soi et s’écrouler sur le canapé en fin de journée, se réjouissant d’avoir enfin un coussin pour y poser sa tête. Avec pour seuls mots en bouche : plus jamais ça.
Advertisements