La salle est pleine, impatiente. Et, dès qu’il est assis devant son piano, Tigran Hamasyan nous emporte dans ses notes légères, ou dans ses rythmes sidéraux, sa voix qui s'élève quand il sort la tête des notes blanches et noires du clavier, des souffles, des percussions vocales, et à nouveau les envolées subtiles ou magnifiques. Nous planons dans une musique qui sait parler du silence, dans des images qui jonglent avec la lumière. Nous planons, nous plongeons, ses mains sont sans violence et trouvent sur les cordes du piano des élans, des caresses, des airs venus de loin pour nous emporter ici, nous emporter d’ici et nous y reconduire en une sorte de communion dans ce piano même.