Comment débuter avec une caméra 360 ? J’en ai parlé en début d’année, à mon sens, le 360° sera l’une des tendances fortes de l’année. Les géants du web supportent tous déjà ce format (et même le direct en 360°), les outils de réalité virtuelle se démocratisent et les caméras 360° sont maintenant accessibles au grand public. Vous voulez prendre une photo de groupe lors d’un anniversaire ? Plus besoin de se grouper dans un coin, il suffit de poser une caméra 360° au milieu de la table et tout le monde sera sur la photo. Pour autant, ce type de caméras peut s’avérer déroutant pour le débutant et il m’a semblé utile de regrouper quelques conseils sur leur utilisation.
Bonnes pratiques
Comme pour tout nouveau format, il faut expérimenter et tester toute sorte de choses pour tirer le meilleur des caméras 360°. Pour ma part, je suis encore loin d’avoir toutes les réponses, mais j’ai déjà tiré quelques enseignements de mon utilisation.
La première chose dont il faut prendre conscience, c’est qu’une caméra 360 filme tout. Il est dès lors très difficile de ne pas apparaître à l’image, sauf si on prévoit une cachette à proximité (un arbre, un mur…).
Soyez sûr d’avoir le sujet ou l’action que vous voulez mettre en valeur en face de l’un des objectifs de votre caméra, pas sur le côté. C’est sur l’espace entre les objectifs que la caméra 360 va coller (ce qu’on appelle le “stitch”) les deux images et la plupart des modèles le font en floutant légèrement cet espace. Clairement, la ligne de stitch est le point faible des images produites par les caméras 360 et il faut favoriser celles qui produiront le meilleur résultat.
Autre précision concernant la prise de vue, il est préférable de privilégier les plans rapprochés aux plans larges. Avec leurs objectifs grand angle, comme les caméras d’action de type GoPro, les caméras à 360° s’en sortent bien mieux quand le sujet ou l’action est proche de la caméra.
Quelle caméra 360 choisir ?
Au niveau du matériel, on trouve de tout. Du kit OMNI produit par GoPro au tarif clairement prohibitf, qui le limite à un usage professionnel, à la LG 360 Cam, il y en a pour tous les goûts. Ce dernier modèle est actuellement le plus abordable, à défaut d’être le plus performant. En utilisation grand public, ce sont le plus souvent la Ricoh Theta S ou la Samsung Gear 360 qui remportent le plus de suffrages. Attention, une nouvelle version de cette dernière sera disponible fin avril 2017.
Pour un usage semi-professionnel, ou pour se lancer dans le monde professionnel sans investir 5000 euros, j’aurais tendance à conseiller la Nikon Keymission 360 ou la Kodak Orbit360 4k. Elles permettent une utilisation relativement facile tout en garantissant une bonne qualité d’image.
L’avenir de la photo et de la vidéo 360° ne passera par contre peut-être pas par des caméras dédiées. A la manière dont les caméras de poche (de type Kodak Zi8 ou Flip) se sont fait phagocyter par les smartphones, je ne serai pas surpris de voir bientôt des téléphones intelligents équipés d’objectifs avant et arrière permettant la prise d’images 360. Pour l’instant, il faut se contenter d’accessoires, avec des solutions comme les Insta360 Nano et Insta360 Air (respectivement pour iPhone et Android).
Ma seule recommandation : pour la vidéo, je vous encourage à privilégier la plus haute résolution. Par exemple, en se contentant d’une résolution HD traditionnelle, il n’est pas rare d’avoir des images floues ou qui manquent en tout cas largement de piqué (ce qui est encore plus visible quand on visionne les vidéos avec un cardboard ou un casque de réalité virtuelle). La 4K va se généraliser et il ne serait pas étonnant qu’on aille rapidement au-delà, et c’est à prendre en considération au moment de l’achat.
Visionner ses images 360
Comment regarder les photos et vidéos prises en 360° ? D’abord vient peut-être la question de la configuration matérielle. Pour la vidéo à 360°, et particulièrement la vidéo au format 4K, il faut impérativement un ordinateur récent, et de préférence avec une configuration musclée. Sans ça, on risque de se retrouver à essayer de regarder un diaporama tant la vidéo sera saccadée, ou à simplement regarder le résultat sur son smartphone.
Passons à la partie logicielle. Lorsqu’on les ouvre de manière traditionnelle, les photos et vidéos ont tendance à s’afficher aplaties, déformées. Pour les visionner avant de les envoyer sur YouTube ou sur Facebook, il faut passer par un logiciel dédié. Si la plupart des constructeurs fournissent leur propre logiciel (Insta360 Studio par exemple), il faut savoir que VLC propose une version qui supporte la vidéo à 360°, tout comme Pot Player. GoPro a son VR Player qui permet de visualiser tant les photos que les vidéos 360°.
L’édition est peut-être moins compliquée. Si les logiciels fournis par les constructeurs permettent parfois aussi d’éditer un peu les prises de vues, on peut aussi directement passer par une application de montage sur son smartphone (avec Rollworld ou V360), voire utiliser un vrai logiciel de montage. Il suffit alors de garder le format d’origine lors de l’exportation.
Parmi les choses qu’on voudra parfois modifier sur ses photos, il y a ce qu’on appelle le “Nadir”. Sous ce nom, on désigne l’endroit situé juste sous la caméra 360, où on retrouve parfois la main de celui qui l’utilise, ou le monopod ou le trépied sur lequel on l’avait fixé. Sur une photo, les plus experts pourront essayer d’effacer les traces du trépied via Photoshop par exemple. Pour les autres, qui voudraient simplement remplacer leur trépied par une image, un site comme Nadir Patch fera parfaitement l’affaire.
Diffuser ses photos et vidéos 360
YouTube, Facebook, Dailymotion et maintenant Vimeo… Toutes les principales plateformes supportent la vidéo à 360°. Il suffit simplement d’y envoyer son fichier et Facebook ou YouTube le reconnaissent immédiatement. Pour Vimeo, il faut cocher une case pour bien indiquer qu’il s’agit d’une vidéo à 360°. Dans certains cas (modèle de caméra non identifié ou vidéo éditée dans un logiciel de montage), il faut ajouter au fichier des métadonnées pour que la vidéo soit bien reconnue pour ce qu’elle est. Pour cela, rien de plus simple, Google propose un outil très pratique.
Pour les photos, Facebook et Google Photos supportent le format sans problème, ce qui à ma connaissance n’est pas le cas de Flickr ou d’Instagram. Dommage ? D’autres plateformes y ont vu un signe et se sont engouffrées dans la brèche, comme Kuula.co. Pratiques, elles partent néanmoins de loin et on peut se poser la question de leur pérennité le jour où Instagram permettra l’import de photos à 360°.
Je n’ai pas évoqué le cas du livestreaming, qui mériterait un article à part entière pour aborder la problématique. Certaines caméras le permettent (la Ricoh Theta S, la prochaine Samsung Gear360 ou la Kodak Orbit360 4K) et si cette fonctionnalité vous intéresse, c’est un des premiers critères à prendre en compte. Pour le reste, il y a déjà nombre de choses à faire avec une caméra 360, que ce soit à titre professionnel ou pour s’amuser. N’hésitez pas à partager vos usages en commentaire !