Non, je ne suis pas l'amie de mes enfants.
Je suis leur mère.
Mais, ça ne m'empêche pas d'avoir du plaisir avec eux, de faire des blagues, d'avoir un paquet d'«insides», de leur parler de mes journées, d'écouter les leurs, de se taquiner, de discuter fort, d'être ironique , de faire des sorties avec eux (sans qu'ils aient honte!), de rire, bref d'avoir du fun (et eux aussi!).
Je n'ai pas besoin de sentir que je suis leur amie. Je n'ai pas besoin d'eux en tant qu'amis. Et c'est très bien ainsi. Surtout, je ne veux pas que mes enfants reçoivent mes confidences au quotidien. Bien sûr, ils savent une grande partie de ma vie, de mon travail, de mes doutes, des hauts et des bas du quotidien ou du boulot, ils prennent part à plusieurs décisions, ils savent ce que j'aime et ce qui me fait dresser le poil sur les bras, etc. Mais ils ne sont pas au centre de tout. Ils ne sont pas les receveurs de toutes mes confidences ni de tous mes questionnements. Ils ne sont pas mes sauveurs.
Selon un article de Slate.fr, la parentification est «le fait de se confier à outrance à son enfant». Un spécialiste explique qu'il y aurait une certaine inversion des rôles et que l'enfant est amené - malgré lui - à devenir responsable d'être là pour ses parents. Et ce serait cette tendance à vouloir être l'ami de nos enfants qui contribuerait à l'apparition de ce nouveau concept.
Le débat «oui ou non: être l'amie de ses enfants » se pose encore aujourd'hui. Étonnant, quand même! Pourquoi aurions-nous besoin que nos enfants soient nos amis? On en a déjà des centaines (de trop?) sur Facebook en plus des dizaines (de superflus) sur Instagram. Est-ce parce que «être leur mère» et «avoir du fun avec eux» sont des idées qui, selon nous, ne peuvent coexister? A-t-on encore «peur» que faire de la discipline fait en sorte que nos enfants nous aiment moins?
Peut-on faire, à 17h35, un speech sur leurs tâches de la maison ou leur attitude de %&?%?&$*& d'ados (avec des bouts de phrases comme «Tu ramasses ta chambre un point, c'est tout!», «C'est ta tâche, débrouille-toi!» ou «Arrête d'achaler ta soeur tout de suite!») et ensuite se taper sur les cuisses avec eux en écoutant Like moi, à 19h20? Bien sûr! Bien sûr! Non?
Et vous, arrivez-vous à avoir du plaisir avec vos enfants sans pour autant les considérer comme vos amis?