Les équipes des universités d'Utrecht et de Maastricht (Pays Bas) ont recherché des liens possibles entre certains facteurs de risque professionnels et celui de développer la SLA. Les chercheurs ont analysé les données de 58.279 hommes et de 62.573 femmes, âgés de 55 à 69 ans, suivis durant 17 ans, participant à une cohorte portant, au départ, sur le risque de cancer. L'équipe a comparé les données des personnes décédées de SLA, avec celles d'un un sous-groupe sélectionné de manière aléatoire de 4.166 participants, afin d'identifier les facteurs de risque corrélés à la SLA. Enfin, dans leur analyse, les chercheurs ont pris en compte les facteurs de confusion possibles (tabagisme, indice de masse corporelle (IMC), niveau d'études et d'activité physique).
Exposition élevée et risque double de SLA : les chercheurs constatent en effet que les hommes qui ont eu subi une exposition professionnelle aux champs magnétiques présentent un risque multiplié par 2 de SLA, par rapport aux personnes qui n'ont eu qu'une exposition " normale " . Aucun des autres facteurs de risque professionnel n'apparait lié à la SLA. Précisément :
-les hommes exposés à des niveaux élevés de champs magnétiques apparaissent 2 fois plus susceptibles de décéder de SLA vs une exposition " normale " ,
-si le risque accru de SLA s'avère statistiquement significatif, le risque global reste minime dans le groupe d'exposition. Sur les 58.279 hommes de l'étude, 88 sont morts de SLA. Avec des chiffres aussi bas que ceux-ci, il y a toujours le risque que n'importe quel lien identifié est réellement au hasard.
-Aucun des autres facteurs en milieu de travail étudiés n'a montré de risque accru.
Ainsi, l'étude confirme un risque accru de SLA pour les hommes ayant une exposition élevée aux champs magnétiques mais ne démontre pas que les champs magnétiques sont une cause directe de la SLA. Bien que ces données suggèrent une forte augmentation, le risque global d'ALS reste faible, à 0,009 pour cent personnes et par an. Cependant, même s'il est probable qu'il y ait plus d'une cause unique, dont les facteurs génétiques et environnementaux dans le développement de la maladie, il est donc probable, au vu de ces nouvelles données, que les champs magnétiques soient l'un des facteurs participant au risque environnemental.
Occupational and Environmental Medicine March 29 2017 DOI: 10.1136/oemed-2016-103780 Occupational exposure and amyotrophic lateral sclerosis in a prospective cohort